L’école alternative : l’autonomie de l’élève avant tout

L’école alternative : l’autonomie de l’élève avant tout
Les élèves apprennent les multiplications tout en s’amusant. (Photo : Erika Aubin)

ÉDUCATION. Depuis la rentrée scolaire, près d’une centaine d’élèves ont la chance d’évoluer dans la première école alternative de la Commission scolaire des Chênes (CSDC). Ceux-ci n’avaient que de bons commentaires à faire sur les nouvelles méthodes d’apprentissage.

«En début de semaine, nous avons un plan de travail de ce qu’il faut faire. On gère notre temps comme on veut», explique un des élèves de la classe de cinquième et sixième année.

«Les élèves sont automnes et travaillent à leur rythme. Si leurs exercices ne sont pas terminés, ils les font en devoir. Normalement, ils ne devraient pas ramener de travail à la maison. Également, quand un élève a de la facilité avec une matière, il est attitré pour aider les autres. Ça permet de développer l’entraide», ajoute Sylvie Martel, enseignante.

Selon le Réseau des écoles publiques alternatives du Québec, une école alternative est intégrée aux commissions scolaires du Québec et offre aux élèves une éducation dont la pédagogie est centrée, particulièrement, sur le développement et l’épanouissement global.

L’enseignement traditionnel, qui veut qu’un professeur donne un cours magistral, est laissé de côté et fait place à des activités qui permettent aux jeunes de s’instruire. «Nous profitons de chaque occasion pour apprendre. Par exemple, si un des élèves a un légume rare dans son lunch, on fait une recherche internet pour en découvrir plus. Ce matin, on fait une activité pour que les jeunes apprennent les tables de multiplication», raconte Mme Martel.

«On apprend beaucoup en jouant et en faisant des activités. La professeure ne nous donne pas d’ordre. On bouge plus, on ne reste pas assis à nos places toute la journée», lance fièrement une jeune fille.

Des classes hors du commun

La classe de Sylvie Martel ne ressemble en rien à une classe traditionnelle. Les bureaux individuels sont remplacés par des tables de travail et on y retrouve une variété de chaises hautes, basses et même mobiles. Il y a plusieurs types d’espaces différents où les élèves peuvent s’installer pour travailler. Également, ils sont libres de choisir leur place et de se déplacer dans la classe comme bon leur semble. «Pour moi, les élèves sont autonomes jusqu’à preuve du contraire», soutient Mme Martel.

Évidemment, une refonte de la pédagogie ne se fait pas sans quelques difficultés. «Chaque professeur est libre de planifier sa classe comme il l’entend. Ça demande beaucoup d’heures en dehors de l’école. Il y a aussi les parents qui nous mettent de la pression. Ils voudraient des changements immédiats, mais je dois tout monter le programme. Ça prend un moment d’adaptation pour tout le monde», explique l’enseignante.

En ce qui concerne les évaluations, Sylvie Martel explique qu’elle demande aux élèves de s’autoévaluer. «Je leur demande s’ils ont fait de leur mieux. S’ils me disent que non, on trouve des trucs pour qu’ils puissent s’améliorer. En général, ils sont très honnêtes. Je rencontre aussi chacun de mes élèves individuellement chaque semaine. Toutefois, je dois les préparer aux examens du ministère auxquels on ne peut pas échapper», conclut Mme Martel.

La première école alternative est née grâce à la mobilisation d’un comité de parents et à la collaboration de la CSDC. D’ailleurs, les parents membres du comité ont confirmé, lors d’une séance des commissaires, qu’ils présenteront un projet pour mettre sur pied une école alternative au niveau secondaire.

 

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