Paraplégique depuis février, Camille René carbure aux défis

Paraplégique depuis février, Camille René carbure aux défis
Malgré les moments difficiles, Camille René refuse de se laisser abattre par l’accident qui lui a fait perdre l’usage de ses jambes. (Photo : Erika Aubin)

PORTRAIT. Victime d’un accident de motoneige qui l’a rendue paraplégique en février dernier, Camille René a décidé qu’elle ne se laisserait pas abattre par l’événement. Depuis, elle multiplie les expériences qui sortent de l’ordinaire et elle confronte la vie avec une grande dose de courage.

«Ce qui est important pour moi, c’est de continuer à vivre ma vie», affirme Mme René. En février dernier, elle profitait d’une balade en motoneige avec une amie. Alors qu’elle se promenait tranquillement dans la cour arrière de celle-ci, l’accélérateur de son engin est resté collé et elle a percuté un banc de neige. Son amie, qui est pompière volontaire dans son village, a réagi rapidement en appelant les ambulances et en restant près d’elle.

«Elle m’a demandé de bouger les jambes, mais je n’étais pas capable. J’avais peur de mourir», se souvient la jeune fille.

Partir de loin

Après une dizaine de jours à l’hôpital, clouée à un lit, elle a rapidement été transférée dans un centre de réadaptation à Montréal. Son premier choc est survenu alors qu’elle s’est assise dans un fauteuil roulant. «Je me suis rendu compte que j’allais être collée à cette chaise toute ma vie, ça m’a donné un coup. Puis, j’étais déterminée à partir rapidement du centre de réadaptation. Je suis finalement sortie après seulement deux mois», se rappelle-t-elle.

Le retour à la maison a été un deuxième choc pour Camille René qui s’est aperçue de sa situation et de l’ajustement que cela prendrait dans son quotidien. «J’étais habituée d’avoir quelqu’un à mes côtés pour m’aider quand j’en avais besoin. J’ai trouvé ça difficile au début, mais je n’avais qu’une idée en tête : être complètement autonome», affirme Mme René.

Pour elle, être automne consistait, entre autres, à reprendre les activités qu’elle pratiquait avant l’accident. Elle a commencé par réapprendre à conduire une voiture, maintenant adaptée à sa condition. «Ça fait du bien de pouvoir conduire à nouveau. J’ai beaucoup de rendez-vous médicaux et de rencontres avec mon entraîneur et je ne voulais pas toujours dépendre de quelqu’un pour m’y amener», ajoute celle qui vit à Saint-Léonard-d’Aston.

La force de continuer

Elle explique à L’Express qu’elle trouve la force d’aller de l’avant grâce au soutien qu’elle reçoit de son entourage. «Je ne voulais pas m’apitoyer sur mon sort. Ma famille et mes amis ont été d’une aide incroyable, mais je ne veux pas dépendre d’eux», explique Mme René.

Recommencer à faire des activités a aussi été un moyen de retrouver son courage. «J’ai vu que je pouvais continuer à faire plusieurs sports que j’apprécie. J’ai toujours été très active, c’est important pour moi de bouger», ajoute-t-elle. Depuis son retour à la maison, Camille René s’est adonné à plusieurs activités : parachutisme, ski nautique, baseball, basketball en fauteuil roulant et vélo à mains.

Elle pratique régulièrement le vélo à mains et a participé à plusieurs championnats au cours de l’été.

C’est un entraîneur de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) qui l’a approchée pour qu’elle puisse faire l’essai d’un vélo à mains. «C’est vraiment difficile d’avancer avec ce type de vélo, il faut avoir de bons bras! J’ai tout de même aimé ce sport. Après seulement deux semaines d’entrainement, j’ai participé à un championnat canadien au Saguenay. J’ai fait plusieurs autres compétitions cet été. Mes résultats n’étaient pas excellents, mais ce n’est pas ce qui m’importe», lance-t-elle. Puis, le 23 septembre dernier, elle a participé à la Course de l’armée à Ottawa en vélo et elle a terminé 3e position au classement général et en première position chez les femmes.

La jeune paraplégique de 23 ans semble confiante quant à son avenir. Elle a déjà ciblé des activités qu’elle aimerait pratiquer cet hiver tel que le ski de fond et le hockey sur luge. Grande adepte de moto, elle souhaite pouvoir en reconduire une l’été prochain.

«Le plus gros défi auquel je vais faire face, c’est de me réorienter professionnellement. Je voulais devenir agente correctionnelle et ça ne sera pas possible vu ma condition. Je vais prendre le temps de revoir mes options et choisir un métier que j’aime», affirme Camille René.

Camille René a fait un saut en parachute cet été.
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