La CSDC réaffirme ses inquiétudes en ce lendemain d’élections

La CSDC réaffirme ses inquiétudes en ce lendemain d’élections
Jean-François Houle (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. Au lendemain de l’élection provinciale qui mis au pouvoir un gouvernement caquiste, Jean-François Houle, président de la Commission scolaire des Chênes (CSDC), croit que le parti de M. Legault n’aura pas d’autre choix que de reculer sur certains éléments de son programme, en matière d’éducation.

Selon Jean-François Houle, la Coalition avenir Québec (CAQ) a proposé des engagements irréalisables considérant le contexte actuel. «Il y a un test de la réalité qui va devoir se faire», affirme-t-il. Toujours selon le principal intéressé, l’implantation des classes de maternelle 4 ans alourdirait de beaucoup le défi du manque d’infrastructures.

«Sur notre territoire, ce sont environ 1100 élèves qui entreraient à la maternelle 4 ans. J’ai fait un calcul rapide et au sein de la CSDC, on se retrouverait avec une exigence de 64 nouveaux locaux… et de 64 nouveaux professeurs. Multipliez maintenant cela à la grandeur de la province», a exprimé M. Houle, joint par L’Express pour une entrevue téléphonique. Selon lui, cela ne fait pas de sens dans un contexte où l’on manque de ressources financières et de main-d’œuvre.

D’autant plus que la clientèle est en forte croissance et que la CSDC a récemment, dans le cadre du Plan québécois des infrastructures, soumis au ministère de l’Éducation des demandes à hauteur de près de 80 millions de dollars pour combler le manque d’espace déjà flagrant au sein des écoles de la région.

De l’instabilité à prévoir

Jean-François Houle avait déjà fait part de ses inquiétudes quant au projet caquiste qui prévoit d’éliminer les commissions scolaires dans la province. «Je pense que l’abolition de la gouvernance scolaire va avoir un impact très négatif sur les écoles. On verrait apparaître un problème d’équité. Certaines écoles vont avoir de la difficulté à s’organiser et à se financer, par exemple dans un établissement situé un milieu défavorisé, où l’on doit offrir plus de ressources aux jeunes», argue le président de la CSDC.

Somme toute, il se dit d’attaque à mener le combat afin de défendre l’intérêt de la gouvernance scolaire. «Les choses n’ont pas beaucoup changé depuis que le gouvernement libéral avait tenté d’abolir les commissions scolaires avec le projet de loi 86. Nos arguments sont prêts, il s’agira de les dépoussiérer. Ils avaient d’ailleurs été victorieux à l’époque», a-t-il affirmé.

Une lueur d’espoir

Malgré toutes les incertitudes qui subsistent au sein de la CSDC, Jean-François Houle voit une lueur d’espoir grâce aux deux députés, André Lamontagne et Sébastien Scheenberger, élus dans Johnson et Drummond-Bois-Francs.

«Je n’ai pas seulement que des inquiétudes quant aux prochaines années. Avec deux députés qui sont maintenant dans le parti ministériel, certains de nos projets, notamment ceux sur les infrastructures, pourraient trouver une voie plus rapide. De plus, la communication est extrêmement fonctionnelle et il y a un respect mutuel avec eux. Sur le plan relationnel, je ne vois que du positif. J’aimerais tabler sur ces deux éléments positifs», a conclu M. Houle, qui est impliqué en politique scolaire depuis maintenant 20 ans.

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