«Il nous avait déjà montré où le piquer»

«Il nous avait déjà montré où le piquer»
En avant au centre Matys Leblanc, entouré d’Antony Lavallée, Xavier Sarrazin, Akym Lafond, William Larose et Xavier Bélisle. (Photo : Gracieuseté, Collège Saint-Bernard)

TÉMOIGNAGE. Jeudi dernier, un groupe d’élèves du Collège Saint-Bernard a dû intervenir rapidement lorsque Matys Leblanc, qui souffre d’allergies sévères, a eu une réaction alors que tous se trouvaient dans un autobus scolaire. Les élèves ont gardé leur calme et ils ont réagi en symbiose afin d’aider leur ami.    

Le groupe d’élèves a quitté le Collège en autobus scolaire pour un retour à la maison dans la région de Sorel. Tout bonnement, les jeunes rigolaient, discutaient et en profitaient pour prendre leur collation. Dans ce groupe de jeune, on retrouve Matys Leblanc, qui souffre d’allergies sévères notamment aux produits laitiers. Ce dernier sait très bien ce à quoi il est allergique et il est bien vigilant.

«Puisque c’est un long trajet, je permets aux élèves de manger dans mon autobus et les parents de Matys m’avaient donné leur accord pour que lui aussi puisse prendre sa collation», souligne Michel Mélançon, le chauffeur de l’autobus.

Matys, entouré de ses amis, s’est ouvert un sac individuel de croustilles aux légumes, d’une marque qu’il a l’habitude de consommer à la maison. Toutefois, il ne s’est pas rendu compte que, dans la boîte de formats individuels, il y avait certaines sortes qui contenaient des produits laitiers. Par malchance, il est tombé sur le sac contenant l’allergène.

«J’ai commencé par avoir la lèvre enflée, puis j’avais de la difficulté à respirer. J’ai rapidement dit à mes amis que je ne me sentais pas bien, car ils connaissent ma condition», a raconté Matys Leblanc à L’Express. Ce dernier étudie en troisième secondaire.

Une réaction rapide et calme

Ses amis William, Xavier et Xavier, qui étaient assis près de lui, ont eu le réflexe de regarder les ingrédients et ont constaté que les croustilles contenaient du fromage en poudre. Au même moment, Antony a informé le chauffeur de l’autobus qui a pu se stationner tandis que le jeune a téléphoné au service 911 afin qu’une ambulance puisse les rejoindre le plus vite possible.

«Nous étions encore à Drummondville quand Mathys a fait sa réaction, sur la rue Lindsay plus précisément. J’ai stationné mon autobus au marché public et nous avons attendu l’ambulance», indique M. Mélançon.

Pendant qu’Antony est allé avertir le chauffeur d’autobus, Akym a remarqué que quelque chose ne tournait pas rond. Il s’est levé, s’est approché de Matys et lui a injecté avec calme une dose d’épinéphrine en utilisant un système d’auto-injecteur, couramment utilisé en traitement de réactions allergiques aiguës pour éviter un choc anaphylactique. «Je connais Matys depuis 3 ans et il nous avait déjà montré où le piquer avec son EpiPen dans une situation comme celle-ci. Je ne suis pas une personne stressée, donc j’ai agi calmement», a souligné Akym Lafond.

Quelques minutes plus tard, Matys se sentait déjà mieux grâce à la dose d’épinéphrine reçue. Les ambulanciers sont arrivés et l’ont conduit à l’hôpital. «Je suis vraiment reconnaissant de ce que mes amis ont fait pour moi. C’est la première fois que j’ai dû utiliser moi-même mon EpiPen. Je tremblais beaucoup et j’avais les mains moites, j’avais vraiment besoin d’eux», ajoute Matys Leblanc.

Grâce au calme et à l’intervention appropriée des jeunes dans cet autobus, le pire a été évité. Matys a pu recevoir son congé de l’hôpital et il est maintenant de retour sur les bancs d’école.

«Parfois ils sont tannants, mais je suis vraiment fier de leur réaction dans cette situation», a confié M. Mélançon.

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