ENVIRONNEMENT. Des élèves du GARAF aménagent depuis quelques mois deux bassins de sédimentation, de façon à ce qu’ils s’intègrent en harmonie avec l’écosystème urbain. Il s’agit «d’un des plus beaux projets jamais réalisés jusqu’à maintenant», de l’avis de Pablo Desfossés, enseignant et coordonnateur du programme.
Ces travaux sont réalisés dans le cadre d’un projet pilote incluant la Ville de Drummondville et Gestion Fauvel.
«J’ai jamais vu un projet aller si rapidement. L’intérêt de la Ville était palpable», se réjouit M. Desfossés à la tête du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF).
Les bassins sont situés au Plateau Saint-Nicolas et aux Jardins Saint-Laurent, des quartiers bordés par le boulevard Lemire et l’autoroute 55.
Avant d’aller plus loin, précisons qu’un bassin de sédimentation, selon le site web du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, est une structure aménagée dans un champ, en bordure ou à l’intérieur du réseau hydrique, excluant les cours d‘eau. Il est destiné à traiter les eaux de ruissellement ayant une forte charge en particules de sols et en matières organiques.
En plus d’améliorer la qualité de l’eau, les bassins de sédimentation sont bénéfiques sur différents points. Entre autres, ils favorisent le maintien de la biodiversité urbaine, diversifient et améliorent le paysage en plus de pouvoir jouer un rôle dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (algue bleue, berce du Caucase, etc.).
L’eau qu’accueillent les bassins dont il est question ici se verse directement dans la rivière Saint-Germain.
Attrayants pour les animaux et les résidents
Le travail de GARAF se traduit par différentes actions. D’abord, tout autour des bassins, les élèves ont planté des arbustes et herbacées indigènes de façon à créer de l’ombre pour réduire la température de l’eau, laquelle, ultimement, sera de meilleure qualité.
Ils ont aussi garni les bassins de plantes aquatiques, notamment la quenouille. Celles-ci seront non seulement attirantes pour certains petits animaux et amphibiens, mais aideront aussi à absorber une grande quantité de sédiments.
Des zones avec billots de bois ont également été pensées afin que la biodiversité s’installe et des amas de roches seront dispersés ici et là pour inviter les reptiles à y hiverner.
De surcroît, une autre étape bien importante a été réalisée par des élèves du programme GARAF de La Poudrière : l’installation de nichoirs qu’ils ont fabriqués eux-mêmes. Des perchoirs et hôtels à insectes sont également disposés sur les sites.
Enfin, la Ville plantera des arbres de chaque côté de ces aménagements.
«Dans quelques années, ces bassins seront de véritables écosystèmes», avance M. Desfossés.
Ces aménagements constitueront des lieux attrayants pour les animaux et le seront tout autant pour les résidents des quartiers concernés. D’ailleurs, le projet prévoit d’en faire des espaces publics.
«Les bassins seront accessibles que ce soit pour l’observation des animaux ou tout simplement pour la détente. Nous y installerons des bancs de parc de même que des panneaux descriptifs sur les espèces y habitant», explique le coordonnateur, en ne manquant pas de souligner l’important apport financier de Canimex et Desjardins.
Selon l’échéancier, les travaux devraient être terminés au printemps 2019.
«Par la suite, on va pouvoir faire des inventaires, notamment pour connaître la fréquentation des nichoirs. On assurera aussi le suivi de la qualité de l’eau, une suggestion du ministère de l’Environnement.»
Au dire de M. Desfossés, ce projet a grandement ravi le Ministère de sorte que l’objectif est de reproduire ces aménagements ailleurs au Québec.
«J’en suis très fier! lance-t-il. Il y a un paquet de bassins à Drummondville que nous pourrons éventuellement aménager si l’occasion se présente.»
