Et moi, je paie mes factures comment?

Et moi, je paie mes factures comment?
Vue aérienne de la Ville de Drummondville. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

BILLET. Lundi matin, comme à l’habitude, j’ai ouvert ma boîte de courriels. Parmi la dizaine de messages, je prends le temps de lire une invitation qui me propose d’assister à une conférence à Drummondville portant sur les brevets, marques, dessins et les droits d’auteur. Ça m’intéresse. C’est un sujet chaud par les temps qui courent. Jusque-là, tout va bien.

Mais, en examinant le courriel, je remarque que l’entête de l’invitation montre une photo de la Ville de Drummondville et que cette image m’appartient et que jamais je n’ai vendu cette photo aérienne à cette compagnie. J’ai éclaté de rire. Non, mais quel paradoxe! Une compagnie qui fait la promotion et l’enseignement des droits d’auteur qui, en même temps, utilise une photo prise au hasard sur le Web (je suppose) sans en acquitter les droits. Non, mais avouez, c’est très drôle. Eh bien pas du tout finalement.

Non ce n’est pas drôle car, en plus, on s’excuse malencontreusement de l’utilisation de la photographie sans mon accord. Que l’envoi n’a été fait qu’à un petit groupe de personnes (ah ok vous avez une excuse), mais de ne pas m’inquiéter. La publication sera retirée et la photo ne sera plus utilisée. Comme si, au restaurant après avoir mangé seulement les frites de mon combo steak frites, je disais à la serveuse que je quitte et ce, sans payer.

J’ai déjà vu pire. Je retrouve, dans un encart publicitaire d’un compétiteur, une photo prise à l’époque pour une compagnie dans le cadre de mon travail de photographe de presse pigiste. En beau fusil, j’ai décidé de faire la leçon de façon concrète à ce commerce.
Je suis allé me choisir une paire de bottes au prix marchand de la valeur de ma photo comme si elle avait été payée pour effectuer la publicité. Après avoir arrêté mon choix sur le produit que je voulais, je me dirige vers la sortie. C’est à ce moment que le commis a exigé que je paie les bottes. J’ai gentiment demandé à parler au gérant ou directeur du magasin. À son arrivée, je lui demande pourquoi je dois payer les bottes. «Ben monsieur, je pense que c’est normal de payer pour un produit que vous voulez avoir», m’avait-il répondu. Je lui explique alors la situation et sa réponse fut : «Ben là, c’est juste une photo. Faut pas capoter avec ça.»

Tu as bien raison mon homme, je ne capoterai pas. J’ai par contre répondu, du tac au tac : «Ben là, c’est juste des bottes.» S’en est suivi une longue discussion sur les droits d’auteur. Finalement, nous avons convenu d’un prix et tout le monde était heureux et j’ai laissé les bottes sur les tablettes, car non, ma banque n’aime pas ça quand j’essaie de déposer des bottes au guichet, ça passe bien mal!
Il y a encore énormément d’éducation à faire. Les crédits photos et les excuses ne paient pas mes factures et des bottes, j’en ai déjà trois paires, je n’en ai pas besoin!

Dix mauvaises bonnes raisons d’utiliser une photo trouvée sur Internet (Francis Vachon – Photographe)

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