Rendre l’art accessible, une œuvre à la fois

Rendre l’art accessible, une œuvre à la fois

CULTURE. Le collectif artistique Yin Yang, composé de Frédérick Boisvert et Janet London, entend sortir l’art des galeries et le faire rayonner dans les rues de Drummondville, à l’instar des grandes villes nord-américaines comme Toronto.  

C’est sous un soleil digne de juillet que le collectif, rencontrés dans le cadre de l’événement Art et terroir à Saint-Bonaventure, a accepté de partager sa vision d’une future Drummondville profondément artistique.

Pour accomplir ce rêve, Frédérick Boisvert et Janet London croient que l’art doit sortir des galeries. «Les galeries ne sont pas ouvertes dans les bonnes heures pour les gens, très souvent. Il faut qu’il y en ait, mais je pense que les gens doivent arrêter d’associer l’art à une soirée en complet-cravate», estime Janet London.

Leur alternative ? Le graffiti, notamment. «On veut s’exprimer sur les murs de la ville, à l’instar de Montréal ou Toronto. Au lieu de cacher l’art dans une galerie, on veut que les gens n’aient pas le choix de le voir», explique Frédérick Boisvert d’un ton passionné.

Il existe actuellement des murales à Drummondville, mais pas assez au goût des deux artistes. Toutefois, si l’idée fait son chemin depuis longtemps dans leur esprit, aucun projet n’a été entamé officiellement à l’heure actuelle en la matière. Les artistes ont déjà un partenariat avec le pub La Sainte Paix et le verger Duhaime, qui exposent quelques-unes de leurs œuvres.

Un circuit guidé d’œuvres urbaines est également un projet caressé par Frédérick Boisvert et Janet London.

Cependant, pour en arriver là, les deux Drummondvillois sont clairs : leur collectif doit réunir plus que deux personnes. Pourtant, pas question pour eux de se limiter à la peinture ou au dessin (qui sont leurs médiums de prédilection)… «N’importe qui qui considère qu’il fait de l’art peut rejoindre Yin Yang», dévoile Frédérick Boisvert. Cela inclut les musiciens, les sculpteurs, les poètes mais aussi les animateurs 3D, les mécaniciens ou les ébénistes, par exemple. «Ma vie a complètement été changée par l’art, et pour moi, enseigner aux gens à sortir leur créativité, c’est extrêmement important», confie Janet London.

Un institut artistique multidisciplinaire

Le rêve des deux artistes est un institut, au cœur duquel tous les artistes qui en sentent le besoin peuvent venir créer et apprendre des autres qui y sont. «Personne ne serait isolé, et les gens doivent s’attendre à interagir à la fois avec les gens autour et les visiteurs», explique Frédérick Boisvert. Il s’agirait donc d’un lieu de création et d’exposition en même temps, tout en respectant le principe que n’importe qui qui le souhaite peut s’y joindre.

Cependant, mettre sur pied un institut de ce genre n’est pas une mince affaire. «Il s’agit d’un projet à très long terme. Nous allons commencer par faire de petites expositions afin de créer une communauté solide, et ensuite investir», précise Janet London.

Évidemment, une telle institution nécessite du financement. «C’est difficile d’expliquer à une banque comment tu vas faire ton profit en tant qu’institut d’art. On remet donc ce projet à un peu plus tard, mais on ne le lâche pas des yeux», affirme M.Boisvert d’un ton sans réplique.

«Il y a beaucoup d’intérêt envers l’art à Drummondville. Il faut que cela continue à se développer», croient les deux créateurs.

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