Steve Laplante dans une pièce de théâtre féministe

Steve Laplante dans une pièce de théâtre féministe
Cédric (David Boutin

THÉÂTRE. Le comédien originaire de Drummondville Steve Laplante est en vedette dans la pièce de théâtre Baby-sitter qui sera présentée ce mercredi à la Maison des arts. 

Baby-sitter est une comédie grinçante qui plonge les spectateurs au coeur de la question du féminisme et de la confusion qui l’entoure.

«On règle le fameux problème de la misogynie, rien de moins!» lance Steve Laplante.

L’histoire commence lorsque Cédric (David Boutin) perd son emploi après avoir fait une blague sexiste qui devient virale sur internet.

«Là-dedans, Cédric est mon frère. Précisément, Cédric est aux Alouettes de Montréal et il est saoul. À un moment donné, il lance une insanité vulgaire à Chantal Machabée», explique-t-il.

Après le coup d’éclat de Cédric, qui lui fait perdre son emploi chez Hydro-Québec, Jean-Michel (Steve Laplante), journaliste-vedette, pense qu’il ne faut pas banaliser l’événement et que cet acte manqué est la pointe de l’iceberg de la misogynie de son frère. Il le pousse alors à s’attaquer au problème en faisant de l’introspection et l’accompagne dans l’écriture d’un récit-témoignage Sexist story pour en finir avec le machisme.

«Jean-Michel se sert de ce drame pour se donner du capital», indique le comédien.

Celui-ci décrit son personnage comme un homme ayant un «gros égo».

«C’est dur de ne pas le juger! J’imagine qu’il est comme ça, car il manque de confiance en lui. Il a besoin de prendre le plancher, d’être à l’avant-plan. Il joue au superman alors qu’il n’a pas raison de le faire.»

Steve admet avoir du plaisir à jouer ce rôle et qu’il est facile à camper.

«La pièce est tellement bien écrite et tous les personnages sont tellement clairement définis que tu as juste à te coller à la situation. C’est facile dans ce temps-là», expose-t-il.

Deux autres personnages sont au cœur de l’action, il s’agit de Nadine (Isabelle Brouillette), la blonde de Cédric, et la baby-sitter (Victoria Diamond). Nadine, exaspérée par l’introspection de son chum, elle-même en manque de rêve et d’adrénaline, se laisse alors tenter par les jeux thérapeutiques étonnants initiés par la mystérieuse baby-sitter. Cette dernière réussira-t-elle à ramener l’équilibre dans la maison ou contribuera-t-elle à éloigner davantage le couple?

Baby-sitter est une pièce à la fois irrévérencieuse, drôle et déstabilisante. 

«L’écriture de Catherine (Léger) est très punchée. Les gens qui disent que le théâtre c’est plate et que ce n’est pas pour eux, eh bien cette pièce leur est destinée. L’auteure a d’ailleurs la volonté de créer du théâtre accessible et qui n’est pas élitiste», souligne le Drummondvillois.

Basée sur un fait réel

Baby-sitter a été créée à partir d’une anecdote réelle.

«Il y a environ deux ans, un ingénieur ontarien d’Hydro One, l’équivalent ontarien d’Hydro-Québec, avait interrompu un journaliste en ondes lors d’un match de sport en lançant Fuck her right in the pussy. Évidemment, ça avait fait le tour du web. Ce phénomène a été observé à travers le monde», explique Steve Laplante.

Avec son regard sur la misogynie, cette pièce de théâtre présente ainsi un sujet toujours aussi criant d’actualité, ce type de comportement étant observé quotidiennement et la question du féminisme revenant sans cesse.

«Je dirais que ce n’est pas nécessairement une pièce pro-féminisme, mais plutôt sur la place du féminisme dans la société», se dit d’avis Steve.

Une soirée spéciale

Steve Laplante avoue que jouer chez lui, en plus dans une aussi «belle» salle que la Maison des arts, revêt un caractère particulier.

«C’est toujours spécial de jouer dans son patelin. Il y a une petite résonnance que je ne retrouve pas ailleurs, c’est sûr.»

Le comédien, qu’on pourra voir également dans la nouvelle série télévisée Olivier, s’arrête régulièrement à Drummondville pour rendre visite à sa famille. 

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