Guylaine Bouthillette : de femme d’affaires à artiste

Guylaine Bouthillette : de femme d’affaires à artiste
Guylaine Bouthillette est devenue Brimbelle après la fermeture de la Boutique Les Petits. (Photo : Gracieuseté)

PARCOURS. Elle voulait faire son chemin dans le monde des affaires et c’est plutôt le monde artistique qui lui a ouvert toutes grandes ses portes, il y a près de cinq ans. Aujourd’hui, Guylaine Bouthillette vit de beaux moments et son personnage de Brimbelle s’est bâti un beau havre de paix, tout près de la ferme de Foin Foin.

Auteure et interprète, le public-cible de Guylaine Bouthillette est jeune, même très jeune. On parle ici d’enfants dont l’âge dépasse rarement les sept ans. Aujourd’hui, celle qui ne regrette en rien le changement qu’elle a apporté à sa carrière a le sourire facile et avoue, à qui veut l’entendre, qu’elle est allée au bout de son rêve.

Des mondes parallèles

Native de Saint-Hélène-de-Bagot, Guylaine Bouthillette est de celles qui croient que le domaine des affaires et celui du spectacle sont souvent deux mondes parallèles «pour la simple et bonne raison que tout ce que j’ai appris du temps que j’étais en affaires me sert énormément aujourd’hui».

Après des études en bureautique qui n’avaient aucun lien avec le monde du spectacle, Guylaine Bouthillette a entrepris sa carrière comme acheteuse pour une entreprise. Puis, elle a fait ses classes en comptabilité et au service à la clientèle pour un bureau de professionnels de Drummondville.

«Je faisais une petite vie tranquille quand, dans un article du journal, j’ai su qu’un magasin pour enfants était à vendre. Rapidement, j’ai fait des démarches et je suis devenue propriétaire de la Boutique Les Petits. Un investissement de 20 000 $, une somme que mon père m’a prêtée. C’était fin 1997. Les débuts n’ont pas été faciles car, un mois après l’achat du commerce, il y a eu la fameuse crise du verglas. Le commerce a été fermé pendant 21 jours. J’aurais pu lancer la serviette, mais c’était mal me connaître. J’avais le feu sacré et je me suis retroussé les manches. En un peu plus de dix ans, j’avais multiplié le chiffre d’affaires par vingt. Toutefois, avec l’arrivée de grandes surfaces comme Toys’R’us ou Michaels, j’ai décidé de fermer boutique en 2014 pour me consacrer à une toute autre aventure. Même si la boutique m’a apporté beaucoup de belles choses, elle m’a aussi fait passer des nuits blanches. Les derniers mois, et particulièrement le dernier Noël, ont été difficiles. C’était devenu une mission impossible», souligne celle dont la réputation de Brimbelle n’est plus à faire.

Et le monde du spectacle

Tout en dirigeant sa boutique, Guylaine Bouthillette a amorcé un autre projet, celui d’écrire des chansons portant sur les valeurs, les fruits, les légumes…

«À la boutique, je vendais des jeux Gladius, dont celui de la Ferme de Foin Foin. Le domaine de la musique m’intéressant, j’ai donc décidé d’écrire des chansons pour enfants, pour le plaisir de la chose. Mais ce plaisir est vite devenu une passion qui, plus tard, s’est transformée en une autre belle aventure.».

Pour la principale intéressée, le pas entre le monde des affaires et celui du spectacle s’est tout de même bien fait.

«J’ai rencontré plusieurs personnes qui m’ont bien guidée mais c’est surtout lors d’une rencontre avec François Tremblay (Arthur L’Aventurier) et Louis Grégoire que le déclic s’est fait. Ces deux personnes, en écoutant ce que j’avais écrit et produit, m’ont permis de croire en mon talent et surtout m’ont encouragée à réaliser un rêve que je pensais impossible.»

Depuis, il y a eu un premier CD et un DVD en 2012, de nombreux spectacles à travers le Québec et deux fois la Place des Arts, ce qui fait sourire Guylaine Bouthillette qui s’est inspirée d’un fruit pour trouver son nom d’artiste.

Sa petite famille

Sur le plan personnel, cette charmante dame, qui soufflera les 50 bougies le 1er décembre prochain (elle nous a permis de dévoiler son âge), mène une vie bien rangée avec son conjoint, Éric Desrosiers, et ses deux enfants, un gars de 25 ans et une fille de 21 ans. «Mon chum, il est comme le bon vin. Il vieillit très bien et il m’appuie dans tous mes projets, dans mes rêves. Et, nous avons un beau projet de mariage sur la table. On en parle», stipule celle qui a eu la chance de chanter lors de téléthons pour les enfants malades (CHUS) et qui aimerait bien s’engager dans des organismes pour enfants et aussi pour gens en fin de vie, comme la Fondation et la Maison René-Verrier.

Avec un parcours de vie aussi captivant, Guylaine Bouthillette est fière de son cheminement. «Que ce soit au niveau de la carrière ou de la famille, je crois sincèrement avoir bien fait les choses. Éric et moi avons bâti notre relation de couple sur des valeurs importantes et le temps nous a donné raison, en ce sens que notre famille est ce qu’il y a de plus important.»

Parmi les grands moments qu’elle retient, il n’y a rien qui devance la naissance de ses deux enfants. Cependant, Guylaine Bouthillette précise qu’elle a aussi eu une chance en or, un privilège, celui d’accompagner sa mère en fin de vie.

Des projets à concrétiser

Questionnée à savoir si elle avait encore de grands projets sur la table à dessin, celle qui fait souvent le bonheur des petits est catégorique.

«Des projets, c’est vivant et je vais toujours en avoir. Je suis déjà très reconnaissante à la vie d’avoir travaillé dans des domaines que j’aimais, qui me passionnaient. Prochainement, il y a le lancement d’un nouveau CD et d’un nouveau DVD et je sais que mes producteurs se penchent aussi sur un concept qui pourrait se retrouver sur une chaîne télévisée ou sur un site web. Si ce projet se concrétise, ce serait WOW», renchérit Brimbelle dont la vie de tous les jours tourne beaucoup autour de l’artistique. «Cependant, comme tous les gens, j’essaie de décrocher un peu, que ce soit en faisant de la marche avec mon chien (elle compare cela à de la zoothérapie) ou encore en faisant de la natation et ce même si je n’ai aucun talent sportif. J’aime aussi cuisiner. En fait, je suis du style ¨taponneuse¨, en ce sens qu’il y a plein de choses que j’aimerais faire, comme du tricot, de la couture, de la décoration, mais faut croire que ma vie ne sera pas assez longue pour faire tout ce qui m’intéresse.»

Radieuse au plus haut point, Guylaine Bouthillette ne se cache pas pour dire que la vie a été et est toujours bonne envers elle. «J’ai appris au cours des dernières années à apprécier davantage ce que je fais et les moments que je vis. De voir des enfants heureux avec des yeux très brillants écouter mes chansons, de rencontrer des parents qui me confient plein de belles choses, c’est valorisant. Et ce qui très enrichissant pour moi, c’est également de voir mes propres enfants être heureux et de voler de leurs propres ailes. Ça aussi, c’est une grande fierté.»

Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on pourrait souhaiter à Guylaine «Brimbelle» Bouthillette ? «J’aimerais certainement avoir la possibilité de réaliser encore de nombreux projets et de continuer à faire rayonner les enfants. Personnellement, j’ai eu de bons parents qui m’ont entourée de beaucoup d’amour. J’ai voulu faire la même chose avec mes enfants. Et aujourd’hui, je souhaite que tous les enfants puissent être entourés d’amour et de belles valeurs car ce sont nos adultes de demain», conclut celle qui fait partie d’une catégorie d’artistes auxquels s’identifie une jeune clientèle, probablement en raison de cette joie de vivre qui fait sa marque de commerce.

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