COURSE À PIED. Le coureur de longue distance Michel Gouin souhaite repartir à la conquête du pays en 2021, une formidable aventure humaine qui devrait durer un peu plus d’un an.
Le projet de la double traversée du Canada, un rêve que Michel Gouin caresse depuis plusieurs années, est plus vivant que jamais, mais se présente désormais sous une nouvelle forme.
En 2004, Michel Gouin avait réalisé un véritable exploit sportif en traversant le Canada à pied d’ouest en est. Alors âgé de 44 ans, il avait franchi les 6911 kilomètres séparant Victoria et Halifax en l’espace de 146 jours tout en recueillant des fonds pour la Fondation canadienne Rêves d’enfants.
En 2021, alors qu’il aura atteint le cap de la soixantaine, Michel Gouin repartira à l’assaut du pays deux fois plutôt qu’une, mais dans un état d’esprit différent. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la performance sportive, le Drummondvillois souhaite notamment profiter de ce périple pour aller à la rencontre des gens des différentes communautés qu’il traversera.
«Au cours des dernières années, j’ai dû repousser ce projet pour diverses raisons. Je ne me voyais pas retourner au travail à temps plein après avoir arrêté pendant un an. Comme ma retraite approche, j’ai recommencé les démarches dernièrement. D’ici trois ans, on va être prêt tant financièrement qu’au niveau de la logistique», explique Michel Gouin, qui agit comme directeur de l’organisme communautaire Parrainage civique Drummond.
«Cette fois-ci, je vois ça d’un œil différent, ajoute-t-il. Ma passion, c’est de courir, mais je dois aussi penser à l’équipe de bénévoles qui m’accompagnera. La dernière fois, on a eu seulement quatre jours de repos. Chaque fois, c’était des congés forcés pour des raisons logistiques ou mécaniques. Cette fois-ci, on va planifier des arrêts dans certaines villes. Ça va nous permettre d’oublier la traversée et de visiter l’endroit, ce qu’on n’avait pas eu le bonheur de vivre en 2004. Je veux qu’on prenne le temps de respirer. On va encore avoir des congés forcés, surtout qu’on va devoir passer à travers l’hiver, mais cette fois-ci, ça ne me dérangera pas.»
«On veut aussi en profiter pour approfondir nos rencontres avec les gens de la place pour voir ce qu’ils vivent, poursuit-il. Par exemple, je prévois aller rencontrer des jeunes dans des écoles pour leur parler de sport. J’ai aussi des amis à qui je veux rendre visite dans des réserves amérindiennes. Le contact avec les gens, c’est ce qui me fait le plus vibrer. C’est ce qui m’avait le plus manqué la première fois.»
Dans cette optique, les fonds amassés dans le cadre de ce projet iront à la Fondation Michel-Gouin, qui les redistribuera en cours de route. Mis sur pied il y a cinq ans, cet organisme familial vient en aide à des gens ayant une déficience intellectuelle et des jeunes issus de milieux défavorisés en promouvant les saines habitudes de vie.
«Cette fois-ci, on ne s’attend pas à ramasser des sous pendant la traversée. On veut plutôt recueillir les fonds avant de partir. En chemin, on va redistribuer l’argent et donner des cadeaux promotionnels. On va cibler des groupes qui ressemblent à notre fondation. Si on organise une activité pendant la traversée, l’argent va rester dans cette communauté. Bref, on va redonner au suivant», indique Michel Gouin en terminant.
14 000 kilomètres en l’espace d’un an
S’étalant sur plus de 14 000 kilomètres pendant un peu plus d’un an, le parcours qu’empruntera Michel Gouin est déjà sur la table à dessin. Le départ se fera de Drummondville en direction de la ville la plus à l’est du Canada, St. John’s. De la capitale terre-neuvienne, l’ultramarathonien reprendra la route vers l’ouest du pays, en passant à nouveau par sa ville natale.
Après avoir atteint l’extrême ouest canadien, en Colombie-Britannique, Michel Gouin viendra terminer son périple à Drummondville. Quatre bénévoles l’accompagneront en permanence à bord de deux véhicules motorisés.