Moins de temps libres les fins de semaine

Moins de temps libres les fins de semaine
Seize personnes ont été embauchées depuis le lancement du programme de reconnaissance des acquis.

SANTÉ. Drummondville serait le seul endroit dans la région où les préposés aux bénéficiaires doivent travailler deux fins de semaine sur trois : une réalité qui commence à devenir lourde à porter pour les professionnels, en plus de l’ensemble des conditions de travail  difficiles.

Le président du syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Pascal Bastarache, déplore depuis longtemps que les préposés aux bénéficiaires de Drummondville doivent travailler deux fins de semaine sur trois. «On veut faire enlever ça le plus rapidement possible. Ça vient difficile pour les employés de concilier travail et famille, surtout si on pense à une mère ou un père monoparental…» Il s’agirait du seul endroit à travers tout le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) qui doive composer avec cette réalité, selon M. Bastarache.

D’après le président, cette mesure n’incite pas non plus les préposés à venir travailler dans le secteur public à Drummondville. «À l’embauche, si un candidat potentiel peut choisir entre un endroit où le congé est d’une semaine sur deux et ici, il va peut-être préférer faire quelques kilomètres de plus mais avoir plus de temps pour la vie personnelle», explique-t-il.

Une autre problématique connexe à ce facteur est qu’il arrive que les horaires des travailleurs soient changés… sans qu’ils en soient avertis. Une préposée, qui a préféré garder l’anonymat, a vécu cette réalité à plusieurs reprises depuis le début de sa carrière. «Ça m’est arrivé d’avoir mon horaire de deux fins de semaine sur trois, et de m’acheter des billets de spectacle pour le troisième week-end. Finalement, au cours de la deuxième, je n’ai pas travaillé puisqu’il n’y avait pas besoin de remplacement. On a modifié mon horaire le lundi suivant en remplaçant la troisième fin de semaine de congé par du travail. À l’eau, les billets de spectacle!», raconte-t-elle, un peu exaspérée. «Quand je reste chez moi et que j’attends à côté du téléphone, je n’appelle pas ça un congé.»

«C’est un problème très prononcé à Drummondville. Nous ne sommes pas des numéros, nous sommes des êtres humains, et nous avons droit à une vie en dehors du travail», soutient Pascal Bastarache d’un ton convaincu.

Toujours d’après le président, ce facteur, combiné à toutes les autres conditions de travail peu évidentes, crée une sorte d’exode du public vers le privé, où les préposés espèrent trouver une meilleure qualité de vie. «Cela arrive à quelques reprises chaque mois qu’on a des informations comme quoi plusieurs professionnels quittent le système public. Ça arrive, mais ce n’est pas hors de contrôle», explique-t-il.

Une situation prévue à la convention collective

Un agent d’information du CIUSSS-MCQ, Guillaume Cliche, rappelle que les deux fins de semaine de travail sur trois sont prévus à la convention collective. «Au moment de la fusion vers le CIUSSS, chaque secteur avait ses propres conventions. Celle de Drummondville stipule que chaque préposé qui n’a pas de poste permanent (communément appelé temps partiel occasionnel) travaille deux fins de semaine sur trois», explique-t-il, en précisant qu’aussitôt qu’ils obtiennent un poste, les professionnels tombent à une fin de semaine de travail sur deux. Ceux qui retournent à l’école ont également accès à cet horaire.

«Le CIUSS doit respecter la convention locale», rappelle-t-il. Au moment des nouvelles négociations avec les syndicats, la situation sera uniformisée à travers tout le CIUSSS. 

Partager cet article