Le double mandat de Steve Durepos

Le double mandat de Steve Durepos
Steve Durepos. (Photo : Archives - gracieuseté)

CULTURE. D’abord danseur pour Mackinaw puis professeur et adjoint artistique, le Drummondvillois Steve Durepos a vu évoluer le Mondial des cultures. Même si sa carrière professionnelle l’a dirigé vers une autre ville, il a toujours montré un attachement pour cet événement et préservé des liens. Aujourd’hui, il se retrouve avec un double mandat : metteur en scène et conseiller.

«On m’a appelé à la mi-avril pour m’offrir la mise en scène des galas d’ouverture et de fermeture. On m’a aussi demandé d’agir à titre de conseiller. Ce sont là de beaux défis. J’ai entre les mains deux grosses productions que je dois monter dans un délai très serré, mais ce n’est pas mauvais, car parfois, quand tu as moins de temps, la créativité est encore plus au rendez-vous», raconte-t-il, en riant.

Si M. Durepos a carte blanche pour les deux spectacles, il a cependant reçu deux directives précises.

«Pour l’équipe du Mondial, c’est très important que ça soit interactif. De plus, il faut proposer une résolution plus contemporaine. L’idée n’est pas d’évacuer le folklore, mais de le traduire différemment», explique celui qui est à la fois professeur, chorégraphe et interprète au quotidien.

Le spectacle d’ouverture (7 juillet) s’intitule <@Ri>Expériences V.36<@$p>. À ses dires, le public vivra une expérience humaine hors du commun qui interpellera les cinq sens et sera du même coup invité à faire partie intégrante de l’événement.

«Il n’y aura pas seulement de la danse et de la musique, mais les gens, par exemple, pourront goûter à de petites bouchées ou sentir une odeur.»

D’ailleurs, le metteur en scène cherchait dernièrement une façon de propulser des odeurs à un moment ou à un autre durant le gala.

De plus, tout le site sera exploité avant, pendant et après le spectacle.

«Il y aura de la vie partout. Je ne peux pas en dire plus. Et on réserve de très grandes surprises à la fin de la soirée.»

Quant au spectacle de fermeture (15 juillet), il se déroulera sous le signe de l’émotion.

«Le thème est 360 degrés, donc il y aura du mouvement. Ce qui sera particulier durant cette soirée, c’est que chaque ensemble sera appelé à danser sur la musique et à interpréter les paroles d’une chanson québécoise. On pourrait donc entendre, par exemple, du Robert Charlebois et La Bolduc. Ce sera très touchant. En même temps, je veux que les danseurs ramènent le Québec dans leur valise pour qu’ensuite, ils partagent ce qu’ils ont appris dans leur pays respectif. Ça sera une belle vitrine», croit-il, affirmant que cette partie du spectacle lui nécessite beaucoup de recherche et de travail pour avoir le "match parfait" entre la chanson et les artistes internationaux.

D’ailleurs, il souligne que de monter de telles productions lorsque des océans et des milliers de kilomètres séparent les artistes des créateurs n’est pas une mince affaire. Mais heureusement, il y a Internet pour faciliter la tâche.

«Je communique chaque semaine avec les danseurs de façon à être prêt. Ils ont eu au départ des indications et les grandes lignes des spectacles, donc ils savent à quoi s’attendre. Pour ma part, j’ai examiné le dossier de présentation de chaque ensemble pour découvrir leur répertoire et leurs forces. Ça aide beaucoup», précise le passionné.

Aller ailleurs sans oublier le passé

Si son autre mission, celle de conseiller, est bien différente, il avoue être à l’aise dans ce rôle et est déterminé à relever les défis qu’on lui a soumis. Il croit que la réorganisation était nécessaire pour amener une nouvelle vision.

«Je vois d’un œil très positif la nouvelle équipe. Chacun met tellement de cœur et d’énergie dans son travail. Pour moi, ça me donne le goût d’aller plus loin. La nouvelle directrice générale (Johanne Marceau) est aussi extraordinaire. Elle croit au Mondial donc ça ne peut que réussir», affirme celui qui a assuré la direction artistique de plusieurs compagnies de danse entre 1999 et 2011.

«C’est correct de faire une remise en question et d’essayer des choses pour pouvoir avancer», poursuit-il.  

Selon lui, pour reconquérir les gens, il faut changer certains aspects.

«On doit travailler différemment, mais en gardant toujours en tête ce qui s’est déjà fait par le passé. Il ne faut pas nier les racines du festival.»

Et comment voit-il l’avenir du Mondial?

«Je le vois bien ancré dans la réalité d’aujourd’hui et se perpétuer dans le temps. Les gens sous-estiment la notoriété de ce festival et la portée qu’il a dans le monde. Il a beaucoup positionné notre ville sur la planète, tout comme Mackinaw», conclut celui qui aime faire la différence en repoussant constamment ses limites.

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