Étude de Desjardins sur le Centre-du-Québec : cadence économique moins rapide

Étude de Desjardins sur le Centre-du-Québec : cadence économique moins rapide
Le Centre-du-Québec est le centre manufacturier de la province en termes d’emploi

L’économie du Centre-du-Québec s’accélérera modestement en 2017, une cadence moins rapide est attendue en 2018 et la conjoncture demeurera difficile dans les industries forestière et manufacturière, deux moteurs économiques pour la région.

C’est là quelques-unes des principales prévisions que fait Desjardins dans ses études économiques portant sur la région administrative du Centre-du-Québec.

Selon les auteurs, que sont François Dupuis, vice-président et économiste en chef, Mario Couture, conseiller stratégique et économiste principal, et Chantal Routhier, économiste, la majeure partie de la croissance économique du Centre-du-Québec proviendra des secteurs de l’agroalimentaire, de la fabrication de machines et du tourisme, notamment, où plusieurs développements sont en cours ou en élaboration.

Tout en soulignant que les investissements sont appelés à rester stables, ils prévoient que le taux de chômage demeurera l’un des moins élevé au Québec. «Le marché du travail devrait se replier à la suite des fortes créations d’emplois observées en 2015 et en 2016, alors que le taux de chômage augmentera légèrement au cours de la période de prévisions. Ce dernier restera toutefois moins élevé qu’au Québec et parmi les plus faibles de la province».

Le rapport souligne que le solde migratoire interrégional s’est accru légèrement au Centre-du-Québec, bien que de manière modeste, au cours des dernières années. «Cela est attribuable au fait qu’il y a de plus en plus de résidents qui demeurent sur le territoire au lieu de quitter pour d’autres régions». En effet, selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec, le solde migratoire interrégional atteindra environ 926 personnes de 2016 à 2021, un niveau quelque peu supérieur à celui des cinq années précédentes (+878 personnes).

Par ailleurs, le survol de Desjardins atteste que la région a gagné des rangs au chapitre de l’entrepreneuriat, ce qui a stimulé la création de PME et la diversification du tissu industriel centricois. Selon le classement de l’Indice entrepreneurial des villes de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, la Ville de Drummondville a progressé de la 46e à la 28e position de 2012 à 2016. Pour sa part, Victoriaville est passée du 61e au 19e rang durant cette même période.

Parmi les défis qui attendent l’économie du Centre-du-Québec cette année et l’an prochain, les économistes de Desjardins notent le vieillissement rapide de la population, surtout dans les milieux ruraux, et les incertitudes entourant le secteur manufacturier. «Toutefois, la région continue à déployer de nombreuses initiatives pour diversifier ses sphères d’activité et stimuler son économie. La disponibilité de la main-d’oeuvre au Centre-du-Québec demeure un enjeu de tous les instants : l’exode des jeunes se poursuivra et les départs à la retraite se multiplieront, surtout dans le manufacturier traditionnel, dont les pâtes et papiers», ont-ils mis en perspective.

Selon Emploi-Québec, 22 700 emplois seront à pourvoir dans la région de 2015 à 2019, dont 83 % afin de combler les départs à la retraite (77 % au Québec).

En terminant, Desjardins fait valoir que pour le Centre-du-Québec, qui est le centre manufacturier de la province en termes d’emploi (21 % de l’emploi total contre 12 % au Québec), «il faudra surveiller comment et à quelle rapidité les mesures protectionnistes annoncées par le nouveau gouvernement américain seront mises de l’avant. La poursuite des efforts pour accroître la productivité dans ce secteur demeurera un atout de taille pour assurer la compétitivité des entreprises régionales».

Partager cet article