Mario Duhamel ne l’avait pas vu venir

Mario Duhamel ne l’avait pas vu venir
Mario Duhamel aux côtés de Jean-François Grégoire.

HOCKEY. L’équipe n’obtenait pas les résultats souhaités. Mario Duhamel est le premier à l’admettre, mais jamais il n’aurait pensé qu’il avait dirigé son dernier match derrière le banc des Olympiques de Gatineau samedi dernier.

Après cette défaite contre l’Armada de Blainville-Boisbriand, on lui avait dit qu’il y aurait une rencontre le lendemain avec les propriétaires. Ces derniers se disaient insatisfaits du rendement de la formation.

Le pilote de 42 ans s’en allait là pour faire face à la musique et expliquer son plan d’ici la fin de la saison. Duhamel n’en a jamais eu la chance.

«J’ai été estomaqué lorsqu’on me l’a dit», a mentionné le successeur de Benoît Groulx, qui aura gagné seulement 19 de ses 47 parties.

«Tu le sais quand tu es engagé, mais tu ne le sais jamais quand tu seras congédié. J’ai peut-être été un peu naïf», a indiqué le principal intéressé qui n’avait jamais été limogé d’un emploi avant.

Septembre et octobre ont été très difficiles, reconnaît-il, mais le club s’est replacé dans les deux derniers mois de 2016, jouant presque pour ,600. 

Rappelons que les Olympiques avaient voyagé au début de l’année pendant deux semaines dans les Maritimes et l’est de la province afin d’économiser des coûts. Au final, on a seulement amassé quatre maigres points.

Mario Duhamel a refusé d’utiliser le voyage comme «excuse». Si on oublie ce faux départ, les Olympiques jouent au-dessus de ,500. Répartis sur toute la saison, ils seraient en ce moment au milieu du peloton et seraient près du top six.

«Moi aussi, j’ai des standards beaucoup plus élevés que ce qu’on voit. On s’en allait dans la bonne direction. On n’était pas rendu, mais ça s’en venait. Plus la saison avançait, mieux on allait.»

Si son équipe montrait des signes positifs, l’ancien entraîneur-chef des Voltigeurs de Drummondville avoue qu’elle ne jouait pas à son plein potentiel. Il a affirmé qu’elle était à 80 % de ses capacités.

Même discours prononcé par Éric Landry, lundi lorsque ce dernier a été nommé pour le remplacer comme entraîneur-chef.

Si les propriétaires avaient de grandes attentes envers Duhamel, ce dernier aussi. Déçu du début de saison qui a fait mal au classement, l’homme de hockey aurait bien sûr aimé continuer l’aventure, lui qui croit que le club outaouais aurait pu se replacer.

Surtout qu’il n’avait jamais vu venir son congédiement. Pas une fois on ne lui a averti que le ciel allait lui tomber sur la tête ou qu’il vivait sur du temps emprunté. 

Au lieu de lui annoncer samedi soir après une quatrième défaite en autant de rencontres, on a préféré attendre 24 heures. Et la décision n’a pas été prise par le directeur général, qui était contre. Ce sont les propriétaires qui ont imposé leur choix.

En décembre, Duhamel avait même été rencontré avec Marcel Patenaude pour parler du processus d’échanges par le président Alain Sear, qui avait réitéré sa confiance envers ces deux hommes. 

«Il n’y a jamais eu de communication. Je n’ai pas eu de red flags pour me dire que les proprios étaient insatisfaits. La seule fois qu’on me l’a dit, c’était samedi», a-t-il ajouté sans toutefois pointer du doigt la manière que les Olympiques s’y sont pris.

C’est d’ailleurs ce que l’ex-entraîneur-adjoint avec l’Avalanche du Colorado dans la Ligue nationale de hockey regrette le plus: la communication.

Si on peut dire qu’il a manqué de temps pour prouver que son système fonctionnait, le principal intéressé aurait préféré en discuter avec les gestionnaires.

«Je ne me suis pas fait connaître des propriétaires. Ils ne savaient pas ce qui se passait dans ma tête, pourquoi je prenais telle décision. J’aurais voulu avoir cette chance», a conclu Mario Duhamel.

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