Marylène Ménard et Robert Biron: de la récupération à la création

Marylène Ménard et Robert Biron: de la récupération à la création

ARTISANS Plus qu’un couple, Marylène Ménard et Robert Biron sont aussi partenaires dans la création. Ensemble, ils conçoivent de magnifiques mosaïques dont certaines illustrent de singulières figures animales en trois dimensions. Leur imaginaire n’a d’égal que leur passion commune.

C’est un peu par hasard si ces deux Drummondvillois sont devenus artisans. Enseignante en arts plastiques, Marylène Ménard a réalisé un jour que le bonheur ne se trouvait pas tant dans la sécurité que dans la liberté de donner libre court à sa créativité.

Celle-ci a donc exploré le dessin, la peinture. Puis, lors d’un séjour à l’École des métiers d’Art de Mont-Laurier, elle découvre le verre. Bang, le coup de foudre !

«Autant il est fragile ce matériau, autant il est solide», explique l’artiste, qui créé ainsi depuis le début des années 2000. Quelques années plus tard, son conjoint Robert prenait sa retraite du secteur automobile, aussi s’est-il investi dans son aventure.

Sa passion à lui, c’est la transformation des métaux. Il sculpte des figures, souvent sous forme animale, qui seront ensuite garnies par Marylène.

Le sous-sol de leur maison a des allures de véritable chantier. D’un côté, des tonnes de pièces pour l’assemblage des mosaïques et de l’autre, des machines. Beaucoup de machines. Ayant restauré pendant longtemps de vieilles automobiles, l’idée de sculpter le métal l’enthousiasmait. Il forge, fait de la ferblanterie, du repoussage au marteau. Des techniques ancestrales peu utilisées de nos jours au Québec.

On recycle tout

À la base du processus de création : le recyclage. Marylène ramasse des tonnes de pièces, de boutons, de morceaux de verre, de la vieille vaisselle. «Je demande aux gens de m’envoyer ou de me donner des pièces», indique la mosaïste. Marylène créée ses propres dessins puis les met en forme sur des maquettes de carton.

Dans le grand salon au rez-de-chaussée, des mosaïcultures trainent partout. Elles sont attendues à de prestigieux événements.

Les poissons ont des mangeoires formées par des cuillers et des fourchettes, tout comme les ailes des oiseaux. De grosses pierres, parfois même des boutons, servent pour les yeux. Des boutons sont insérés ici et là sur leur corps. Marylène est passée maitre dans l’art d’assembler les pièces colorées pour en faire de somptueuses mosaïcultures.

Même leur signature relève d’originalité. Chacune de leurs pièces est garnie d’une montre, qui illustre l’année de leur fabrication, selon l’heure arrêtée. Audacieux, unique.

Marylène et Robert participent à pas moins de trois gros événements artistiques par année. Pour monter l’inventaire, les semaines de 50 heures n’étaient pas rares.

En novembre, ils ont participé au Salon des sculptures One of Art et ils sont présents au Salon des métiers d’art de Montréal, qui se tient du 8 au 18 décembre.

Leur renommée ne cesse de s’accroître. Cet automne, ils ont travaillé fort pour remplir une commande spéciale. Celle de fabriquer cinq trophées pour les Prix reconnaissance des arts et de la culture 2016, organisée par la Ville de Drummondville. Une belle récompense que de se faire reconnaître par les gens de son coin de pays. «De voir la réaction des gens, ça valait un deuxième salaire. Ils étaient bouchée-bée de voir les œuvres», raconte Robert.

«Ce qui est le fun, c’est de voir la réaction des gens. Ils sont fascinés de voir les matières et objets utilisés», raconte Mme Ménard. Curieusement, bien des souvenirs remontent autour des mosaïcultures. «Les gens se mettent à raconter leurs souvenirs en voyant les pièces recyclées», souligne Marylène, insistant sur la richesse des rencontres lors des événements artistiques publics.

Le concept de récupération en impressionne plus d’un. Un jour, une dame l’a contacté pour lui offrir les boites de boutons de sa mère, qui allait casser maison, se remémore-t-elle. «Il y en avait des boutons», dit-elle en riant.

Parmi les projets qu’elle caresse pour son avenir d’artiste, Marylène Ménard aimerait créer de pièces de grand format. Des œuvres majeures.

En mars, ils participeront au Symposium des arts de Drummondville, en mars 2017.

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