La CAQ ouvre la porte aux anglophones

La CAQ ouvre la porte aux anglophones
La CQ tient son congrès ce week-end à Drummondville.

Alors qu’elle vient d’adopter l’article 1 de son programme, préconisant un nationalisme à l’intérieur du Canada, la Coalition Avenir Québec a ouvert la porte aux anglophones québécois, dans le cadre du congrès national annuel qui se tient ce week-end à Drummondville.

Un petit incident survenu juste avant la plénière a en effet forcé la CAQ à se positionner clairement et publiquement sur la place de l’anglais dans la formation politique dirigée François Legault, où l’on prône la francisation à bien des chapitres.

Un citoyen de Terrebonne, Claude Benoit, qui souhaitait savoir de quelle façon la CAQ s’y prendrait pour aller chercher le vote anglophone, s’est avancé au micro devant les membres du parti. Or, celui-ci a posé sa question en anglais, ce qui a causé une petite commotion dans la salle. Quelques membres se sont levés et lui ont alors signifié de parler «en français».

En point de presse, quelques minutes plus tard, le député de Granby, François Bonnardel, qui est leader parlementaire du groupe d’opposition, a répondu sans détour qu’il y avait une place pour les francophones et les anglophones dans sa formation politique.

«Il n’y a aucune communauté, qu’elle soit allophone, immigrante, anglophone, qui a des citoyens de deuxième ordre. Dans notre formation, le respect est important et on va être un parti inclusif», a-t-il dit.

Orientations

Les membres de la Coalition Avenir Québec se réunissaient samedi et dimanche au Centrexpo afin de débattre ensemble des orientations de leur parti. Les propositions ont surtout ciblé le nationalisme et l’éducation.

La première proposition concernait évidemment l’article 1, celui qui définit le parti et qui se lit comme suit : «La Coalition Avenir Québec est un parti nationaliste moderne dont l’objectif premier est d’assurer le développement et la prospérité de la nation à l’intérieur du Canada, tout en défendant avec fierté son autonomie, sa langue, ses valeurs et sa culture.»

Si l’on s’en tient aux propositions adoptées lors de la plénière, la CAQ entend défendre le rapatriement de certains pouvoirs ainsi que le transfert de certaines compétences sous juridiction fédérale jusqu’à maintenant.

Il a ainsi été question des infrastructures portuaires, des critères de sélection pour les immigrants et leurs familles, de l’abandon de la commission canadienne des valeurs mobilières.

Les membres se sont affichés à l’unanimité en faveur de l’application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale. Dans une autre proposition, la CAQ vise la traduction des documents dans les deux langues officielles du Canada.

Ils ont également voté majoritairement pour un rapport d’impôt unique au Québec.

En ce qui a trait à l’environnement, la CAQ a fait de l’eau sa priorité et souhaite mettre sur pied une politique nationale de l’eau. D’ailleurs, on préconise d’utiliser une portion accrue du Fonds vert pour la protection de l’eau.

Francisation

La CAQ se montre par ailleurs fort préoccupée par la francisation des nouveaux arrivants. Elle entend leur proposer un contrat social qui insistera sur la responsabilité partagée de la société d’accueil et des nouveaux arrivants dans leur intégration.

L’effort de francisation est très présent dans le programme de la CAQ. Dans la documentation remise aux membres présents, figurait le rapport préparé par la députée caquiste d’Iberville, Claire Samson, dans lequel celle-ci propose un ensemble de mesures pour faciliter l’apprentissage du français des néo-Québécois.

Elle suggère l’adoption d’une politique nationale de francisation, un ministère de l’Immigration et de la Francisation, un guichet unique pour la francisation des immigrants adultes, un programme de francisation obligatoire à leur intention. Il y est aussi question de l’apprentissage en région et en milieu de travail et de recommandations aux services publics.

Éducation

L’éducation figurait aussi à titre de volet priorisé dans le cadre de ce congrès réunissant des membres de partout au Québec.

Parmi les propositions retenues, il a été question de favoriser la présence des grands-parents dans l’encadrement scolaire des enfants et aussi de rendre accessible la prématernelle à 4 ans de façon universelle, sans toutefois la rendre obligatoire.

Dans son programme, la CAQ prônera aussi l’accentuation de l’apprentissage du français au cycle primaire.

Afin de contrer le décrochage, la CAQ croit nécessaire d’accentuer le nombre de conseillers en orientation dans les écoles, à partir du niveau secondaire.

L’idée de rendre la fréquentation de l’école obligatoire jusqu’à 18 ans ou d’un diplôme d’études professionnelle a créé quelques remous, mais la proposition a tout de même été adoptée.

Le congrès prendra fin ce dimanche avec le discours de François Legault et l’annonce de la composition du nouvel exécutif.

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