Dernier son de cloche d’une citoyenne

Dernier son de cloche d’une citoyenne
Lettre d'opinion

Je crois, monsieur Côté, président de la Fabrique Notre-Dame de Lourdes, que les citoyens de Saint-Edmond visés dans vos propos ont une assez bonne mémoire contrairement à ce que vous dites!

Les évènements de la dernière décennie démontrent que les élus hésitaient beaucoup avec cette première idée d’acheter l’église. Ils  cédèrent à votre insistance en la louant d’abord et forcément durent se départir de leur ancienne salle communautaire. Puis ils tentèrent d’élaborer l’ambitieux projet d’acheter l’église pour la transformer en centre culturel, durent y renoncer et finalement contribuèrent à l’aménager tant bien que mal en modeste salle communautaire. Et cela, malgré l’opposition marquée de l’ensemble des citoyens payeurs de taxes. L’église ne leur appartenant toujours pas!

J’ai assisté à presque toutes les réunions du Conseil depuis l’année 2007. La situation concernant le projet de l’église a beaucoup évolué depuis ses débuts. À forte majorité, les citoyens ont clairement recommandé aux élus de ne pas poursuivre ce projet «rocambolesque»! En fait, ce bien appartenait à qui? Qui l’avait construit? Qui avait payé pour son entretien et l’administration de ses finances au cours des ans? Quel est le rôle du Conseil de la Fabrique et du clergé dans toute cette saga? Les dépenses déjà encourues et à venir, le prix de vente demandé et les conditions de vente, contraintes religieuses, droit de regard, droit de rachat, tout cela a éveillé de la méfiance, créé de l’insécurité et de la discorde au sein de la communauté.

Le Conseil de Fabrique n’était plus en mesure de continuer à administrer et conserver ce bien ancestral et nos efforts collectifs sont présentement insuffisants. D’où votre insistance pour que le Conseil municipal prenne la relève aux dépens des citoyens de la classe moyenne qui ont d’autres priorité que l’aspect religieux. Le monde moderne permet de mieux s’informer, s’instruire et se socialiser autrement que sur un perron de l’église! Inutile de dicter aux citoyens si l’achat de l’église est une bonne affaire pour eux! Ils savent compter, connaissent et expriment leurs besoins. Aux élus de les respecter!

Je comprends que chaque paroisse a ses pétards, ses feux d’artifice lors de la saison estivale. Ici, à Saint-Edmond, c’est le pèlerinage à la «Grotte»! Ailleurs, c’est le festival du « Cochon », la parade des marionnettes géantes dans les rues ou le festival de «L’Épi» qui attirent les foules. C’est une bonne chose de se rencontrer mais toute personne doit être libre de participer ou non à ces festivités! Les organisateurs de ces fêtes ont leur lot de contraintes : intempéries, prévention, sécurité, recrutement des bénévoles, financement.  Cependant, il est de mon avis, qu’en dépit des cérémonies religieuses qui ont traditionnellement lieu à Saint-Edmond au cours de l’année, le Conseil municipal devrait pouvoir être maître de sa future salle municipale. Se soumettre à des contraintes imposées par le Conseil de Fabrique tel que vous le décrivez dans votre article paru dans le journal concernant l’offre de vente de l’église est «ridicule au bout!», sans devoir chercher ces mots dans le Robert illustré d’aujourd’hui pour comprendre ce que cela signifie!

À quoi bon fêter le centenaire de la fondation de la paroisse lorsque la vie à Saint-Edmond est en train de devenir un enfer à cause du projet de l’église? La menace de ne pouvoir célébrer cet évènement dans la dignité n’impressionne personne! Sachez-le monsieur Côté, président de la Fabrique Notre-Dame-de-Lourdes.

Le monde d’aujourd’hui ne croit plus à un futur «Paradis»! Les paroissiens ont maintes fois démontré leur courage et leur solidarité au cours des ans et je crois qu’ils sont  encore capables de coopération citoyenne lorsqu’on leur présente de beaux projets d’avenir sans qu’ils soient nécessairement chapeautés par le clergé.

Huguette Alie-Désilets, 23 octobre 2016          

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