Alexandre Houle écope de 2 ans de pénitencier

Alexandre Houle écope de 2 ans de pénitencier

JUSTICE. Alexandre Houle, ce Drummondvillois de 35 ans reconnu coupable d’avoir placé un condom sur son sexe avant de l’enfoncer dans la bouche d’un bébé de trois mois en février 2015, passera les deux prochaines années derrière les barreaux.

Alexandre Houle a fui en permanence le regard des autres personnes présentes, vendredi, au palais de justice de Drummondville, y compris celui de la mère du poupon qui a tenu à témoigner des conséquences de l’acte répréhensible de l’accusé sur elle et sa famille. «Ça va toujours rester dans nos mémoires. C’est un geste qui a eu un impact sur mon fils, mais aussi sur ma famille et moi-même. Il a brisé beaucoup de choses. Il était vu comme un ami, un membre de la famille», a exprimé la dame. Ses jambes tremblaient alors qu’elle s’exprimait devant la juge Marie-Josée Ménard.

Rappelons qu’en février 2015, Alexandre Houle avait la responsabilité du poupon lorsqu’il a tenté de se faire faire une fellation par l’enfant. Le condom serait resté coincé dans la gorge du bambin, nécessitant l’intervention des services ambulanciers. Le Drummondvillois aurait d’abord raconté avoir fait un ballon avec le préservatif, avant de tout avouer lors de son interrogatoire. 

La peine résulte d’une suggestion commune entre la défense et la poursuite. 

L’avocat de la défense, Me Laperle, a quant à lui souligné les remords de son client. «Il a grandement aidé à l’enquête, vu qu’il n’y avait pas de témoins directs ni de traces d’ADN. Il a reconnu ses gestes, et M. Houle tient à mentionner au Tribunal qu’il a réfléchi beaucoup. Il tient à s’excuser, même s’il est conscient que ça n’effacera rien.»

Remords que l’accusé a également exprimés dans le box des accusés, après l’imposition de sa sentence et le témoignage de la mère de la jeune victime. «Je regrette ce que j’ai fait.»

Les deux avocats ont néanmoins souligné des zones grises existant dans le rapport présentenciel soumis au tribunal par des experts afin d’évaluer, entre autres, les risques de récidive de l’accusé. «L’hypothèse qui en ressort est nébuleuse, et ne nous a pas éclairés sur les motifs qui ont poussé Alexandre Houle à commettre un tel crime», estime Me Bernier, en spécifiant que les risques de récidive ne sont pas clairement spécifiés dans le rapport, mais que la peine devrait dissuader l’accusé de recommencer.

«C’est une situation délicate : on parle d’une immense vulnérabilité, celle d’un enfant de 3 mois. Ce n’est pas le genre de cas qu’on voit souvent en tant que juge, et j’espère sincèrement ne plus en revoir», a affirmé la juge Marie-Josée Ménard en regardant Alexandre Houle droit dans les yeux.

L’homme de 35 ans n’a pas d’antécédents judiciaires. Alexandre Houle avait toutefois fraudé le magasin Disques et rubans International d’un montant inférieur à 5000 $, et a vu des accusations de fraude et de bris de condition s’ajouter à son dossier, après le principal événement impliquant le poupon. Les deux ans de pénitencier englobent également ces deux autres chefs en plus de celui de contacts sexuels sur un enfant de moins de 16 ans.

La sentence, qui devra être purgée au fédéral, s’accompagne d’une probation de deux ans pendant laquelle l’accusé ne pourra pas consommer de stupéfiants ni entrer en contact de quelque façon que ce soit avec la famille de la jeune victime. Il devra également fournir un échantillon d’ADN aux autorités et verra son nom inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Pour la prochaine décennie, Alexandre Houle devra se tenir loin des parcs, garderies, cours d’école et de tout endroit où pourraient se trouver des mineurs. Le Tribunal a également fortement recommandé au trentenaire de continuer à prendre des rendez-vous avec son psychiatre et de prendre la médication conseillée par ce dernier.

L’accusé aura également accès à davantage de ressources d’aide au pénitencier, d’après le tribunal. 

«J’espère sincèrement qu’il n’y aura pas de récidive. Le système judiciaire a la mémoire longue, et il a le devoir de protéger le public. Vous êtes une personne problématique», a conclu la juge avant qu’Alexandre Houle quitte le box des accusés vers la détention.

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