Dominique Ducharme et Steve Hartley, éternels complices

Dominique Ducharme et Steve Hartley, éternels complices
Les Voltigeurs entament une nouvelle ère cette saison sous les ordres du duo Ducharme-Hartley.

HOCKEY. Dominique Ducharme et Steve Hartley ont renoué derrière le banc des Voltigeurs de Drummondville cette saison, mais leur relation ne date pas d’hier. Elle remonte aussi loin qu’au début des années 1990, dans le vestiaire des Hawks de Hawkesbury.

À cette époque, Ducharme, alors âgé de 17 ans, dominait les pointeurs du circuit de hockey junior A de l’Ontario. Les Hawks étaient alors dirigés par Bob Hartley, dont le fils Steve, du haut de ses 5 ans, se retrouvait constamment dans l’entourage de la formation franco-ontarienne.

Le chemin des deux hommes s’est croisé une quinzaine d’années plus tard. Ayant fait le saut comme entraîneur derrière le banc de l’Action de Joliette, Ducharme a alors fait l’acquisition de Hartley dans une transaction avec les Hawks. Le gardien de 19 ans a guidé cette formation junior AAA jusqu’à la conquête de la coupe Fred-Page, un exploit qu’aucune autre équipe québécoise n’a répété depuis 2006.

«Déjà, comme gardien de but, Steve venait s’asseoir avec moi quand je faisais de la vidéo. On parlait de hockey. On voyait qu’il avait une bonne analyse du jeu. Notre vision des choses se rejoignait souvent», se remémore Ducharme.

Déjà très impliqué dans les écoles de hockey de son illustre père, Hartley a rapidement délaissé ses jambières pour se lancer dans le coaching… à l’âge de 21 ans. Pendant qu’il étudiait à l’université à Atlanta, il travaillait pour les Trashers, qui avaient mis sur pied un programme d’initiation au hockey. On lui a alors demandé de diriger une équipe junior B en Géorgie.

«J’ai grandi dans les arénas. Pour moi, le hockey a toujours été une passion. Quand j’étais à l’école, mon but était de devenir avocat, mais du jour au lendemain, je suis devenu coach. J’y ai vraiment pris goût en travaillant avec les jeunes à Atlanta. J’aimais être sur la glace avec eux et les conseiller», raconte Hartley.

En 2009, pendant que Ducharme faisait ses débuts dans la LHJMQ derrière le banc du défunt Junior de Montréal, Hartley est retourné à Joliette pour y diriger le Traffic (junior AAA). Puis, lorsque Ducharme a décroché le poste d’entraîneur-chef des Mooseheads d’Halifax, en 2011, il a alors offert un poste d’adjoint à Hartley.

Dès sa deuxième saison, le duo Ducharme-Hartley a guidé les Mooseheads jusqu’à la conquête de la coupe du Président au printemps 2013. La formation néo-écossaise a ensuite remporté le tournoi de la coupe Memorial disputé à Saskatoon. Il s’agit d’ailleurs du dernier titre canadien remporté par une équipe de la LHJMQ.

«C’était une saison spéciale, mais on a commencé à la bâtir l’année d’avant. On a grandi et on a progressé à travers le calendrier régulier, puis on a fait face à des séries qui nous ont très bien préparés pour la suite des choses», indique Ducharme.

Après avoir écarté les Wildcats en première ronde, les jeunes Mooseheads ont comblé un déficit de 0-3 contre les Remparts. «Faire face à tant d’adversité et aller gagner les matchs 6 et 7 en plein Colisée, ça nous a fait grandir. Puis, en demi-finale, on a encore appris plein de choses malgré notre défaite contre Rimouski.»

Menés par trois jeunes prodiges de 17 ans en Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin et Zachary Fucale, les Mooseheads ont ensuite égalé un record de la LHJMQ en 2012-2013 en décrochant 58 victoires en 68 parties. «On a vraiment repris là où on avait laissé en séries. On a continué de bâtir là-dessus. On aurait pu faire face à n’importe quoi. Nos gars savaient comment faire face à l’adversité. Ils n’étaient jamais satisfaits. On y allé vraiment simplement, une journée à la fois. On s’est assuré de s’améliorer et d’être prêts pour la fin», fait valoir Ducharme.

«On n’a jamais senti de pression non plus. Notre seule pression, c’était de devenir meilleurs chaque jour. Toutes les expériences qu’on a vécues au fil des mois nous ont permis de mieux nous préparer.»

Le défi des Voltigeurs

Pendant que Ducharme continuait de diriger les Mooseheads, Hartley a pris les rênes des Grenadiers de Châteauguay en 2014. Au printemps 2015, il a d’ailleurs mené cette équipe jusqu’à la conquête de la coupe Jimmy-Ferrari et d’une médaille d’argent au tournoi de la coupe Telus.

Délaissant ses fonctions à Halifax afin de se rapprocher de sa famille, lui qui est père de deux enfants, Ducharme a choisi de se lancer tête première dans le défi des Voltigeurs le printemps dernier. Une fois de plus, l’homme de hockey de 43 ans s’est tourné vers son complice Hartley pour l’accompagner dans cette aventure.

En plus du poste d’entraîneur-chef, Ducharme a hérité du rôle de directeur général des Voltigeurs, ce qui lui permettra de véritablement poser son empreinte sur l’organisation au cours des prochaines saisons. «Je suis un gars qui aime travailler en équipe. C’est pourquoi je me suis entouré de gens compétents comme Steve derrière le banc, mais aussi dans tous les domaines de l’organisation. On a chacun un rôle précis. Je peux leur faire entièrement confiance», explique Ducharme.

«Le plus important, c’est qu’on partage tous les mêmes valeurs, poursuit-il. Il y a plusieurs façons de voir les choses et de connaître du succès dans le hockey. Une fois qu’on en a choisi une, tout le monde doit toutefois pousser dans la même direction. La culture d’une organisation, ça commence par un groupe d’entraîneurs solide doté d’un bon esprit de corps. Si on veut créer un groupe fort, toujours prêt à travailler, on doit inculquer ça aux joueurs en leur montrant l’exemple.»

À titre d’entraîneur-associé, Hartley aura notamment la responsabilité de remplacer Ducharme pendant que ce dernier dirigera le Canada au championnat mondial de hockey junior. Le tournoi se déroulera à Montréal et à Toronto durant le temps des Fêtes.

«Remplacer Dominique, c’est une excellente opportunité pour moi, mais on travaille tellement en équipe que cette période-là va s’inscrire dans la continuité, assure l’instructeur de 30 ans. Nos valeurs se rejoignent. On parle le même langage. Ensemble, notre objectif est d’inculquer ces valeurs-là aux joueurs. On a déjà établi la base. Il suffit maintenant de s’améliorer chaque jour à l’intérieur de ça. Après, je ne suis pas inquiet : les résultats vont suivre.»

Dans l’esprit du Ducharme, il ne fait d’ailleurs aucun doute que Hartley va continuer à gravir les échelons du hockey. «Steve est encore un jeune entraîneur, mais il a déjà beaucoup d’expérience. Je suis très confortable de lui laisser l’équipe pendant mon absence. Je sais qu’elle aura progressé à mon retour.»

Alors qu’une nouvelle ère s’amorce à Drummondville au terme de deux saisons de misères, les experts prédisent à nouveau aux jeunes Voltigeurs une place dans les bas-fonds du classement. Déjà, l’équipe a causé quelques surprises en début de campagne, mais jusqu’où le duo Ducharme-Hartley croit-il pouvoir mener son bataillon?

«L’important est d’atteindre la meilleure position au classement et d’arriver prêts pour les séries. Si on fait ce qu’on doit faire, on va être récompensés à la fin. À la même date l’an prochain ou dans deux ans, les experts vont nous placer dans le haut du classement, mais ça ne changera rien à notre façon de voir les choses. Comme entraîneurs, notre objectif est toujours d’amener notre équipe à progresser jusqu’à son plein potentiel. C’est ce qui est le plus satisfaisant pour nous», conclut Dominique Ducharme.

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