Les cols blancs de la Ville de Drummondville manifestent leur colère

Les cols blancs de la Ville de Drummondville manifestent leur colère
Ils étaient une trentaine à manifester.

MANIFESTATION. Craignant que le projet de loi 110 puisse être adopté dans les prochaines semaines avec la reprise des travaux parlementaires à l’Assemblée nationale, une trentaine de cols blancs de la Ville de Drummondville ont manifesté, jeudi, devant l’hôtel de ville, leur colère face à ce projet de loi qui les brime, selon eux, dans leur droit fondamental à négocier leurs conditions de travail.

«Le gouvernement est en train de donner aux villes le pouvoir de réduire le coût de la main-d’œuvre pour faire en sorte de rattraper le 1,2 milliard de dollars qu’il ne versera pas aux municipalités. On se souvient qu’à l’automne 2015, le gouvernement disait aux municipalités qu’elles allaient être amputées de ce montant pour les quatre prochaines années, mais en contrepartie, qu’il (gouvernement) leur donnerait le pouvoir de le récupérer sur le dos des salariés et c’est ça qu’on s’apprête à faire», a déploré Yvon Godin, vice-président de la Fédération des employées et employés de Services Publics-CSN.

Concrètement, si ce projet de loi est adopté, cela viendra complètement modifier les négociations actuelles encadrées par le code du travail.

«On va donc extirper du code du travail au-delà de 100 000 travailleurs pour les encadrer à l’intérieur d’une loi qui, au final, donne le pouvoir au gouvernement de décréter les conditions de travail», a précisé M. Godin.

«Ce qui est le plus extraordinaire là-dedans, c’est que la ministre du Travail se fait un peu déshabillée de ses pouvoirs, car on lui enlève pour les donner aux municipalités.»

Par ailleurs, M. Godin a affirmé que cette mobilisation avait un caractère particulier pour les cols blancs de Drummondville alors que le maire Alexandre Cusson, aussi vice-président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), n’a pas exprimé son désaccord face à ce projet de loi.

«Contrairement à d’autres maires, comme à Laval, je n’ai pas vu le maire Alexandre Cusson déchiré sa chemise en disant que ça n’avait pas d’allure et songé à se retirer de l’UMQ. En tant que vice-président de l’UMQ, c’est sûr qu’il doit être en appétit, en grande attente de cette loi.»

Cette mobilisation locale s’inscrivait dans une campagne d’action un peu partout au Québec des employé municipaux et de transport afin de marquer la reprise des travaux à l’Assemblée nationale. Cette action pourrait être la première d’une série de plusieurs.

«On pense que le gouvernement va l’adopter dans les prochaines semaines, en attendant, on mobilise nos gens et on les informe et c’est certain qu’on va continuer à faire pression pour faire reculer le gouvernement.»

(Avec la collaboration de Jean-Pierre Boisvert)

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