Les infirmières lèvent le ton

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Par Cynthia Martel
Les infirmières lèvent le ton
Vicky Blanchard, agente syndicale pour Drummondville au sein de la FIQ (en rouge) manifestait tout comme ses collègues jeudi devant l'hôpital. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

GRÈVE. Les professionnelles en soins manifestent pour une deuxième fois en l’espace de deux semaines à Drummondville. Elles lèvent le ton pour être enfin reconnues et payées à leur juste valeur.

Des lignes de piquetage sont dressées devant l’hôpital Sainte-Croix, le centre d’hébergement Frederick-George-Heriot, et le CHSLD L’Accueil Bon-Conseil. Il s’agit d’une deuxième séquence de grève qui se déroule jusqu’à demain soir, 23 h 59.

«On doit, pour une deuxième fois, lever le ton, parce que le gouvernement est encore très têtu, il n’écoute pas nos réels besoins. On veut avoir de bonnes conditions de travail, une augmentation salariale digne de ce nom. C’est fini la vocation, on n’est plus là. Nous sommes des femmes, on veut être payées à notre juste valeur. On se tient debout, on est mobilisées, unies et déterminées! Mme Lebel, écoutez les 80 000 professionnelles en soins, elles en ont assez!» a martelé dans une vidéo partagée sur les médias sociaux Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).

Infirmière depuis 12 ans à Drummondville, Vicky Blanchard a assisté à la dégradation des conditions de travail.

«Nous devons soigner des cas de plus en plus lourds, c’est très difficile au point où on a peur de faire des erreurs chaque fois qu’on entre travailler, pendant que nos employeurs nous poussent aux limites du possible. Il faut qu’il y ait quelque chose qui se passe», a insisté celle qui est également agente syndicale pour Drummondville.

Ces professionnelles de la santé (infirmières, infirmières auxiliaires, perfusionnistes cliniques et inhalothérapeutes) sont sans contrat de travail depuis le 31 mars.

«C’est quand même incroyable de savoir que 60 000 membres sur 80 000 au Québec ont voté en faveur de la grève illimitée. C’est du jamais vu. Ça veut dire que le monde était rendu-là. Le message est clair», souligne Vicky Blanchard.

La dernière offre salariale du gouvernement de François Legault s’établit à 10,3 % sur 5 ans. Mais pour la FIQ, «c’est nettement insuffisant pour pallier la hausse du coût de la vie» puisque cette augmentation ne couvre pas l’inflation.

Les ratios sécuritaires, le temps supplémentaire obligatoire et la mobilité du personnel sont parmi les principaux points qui achoppent entre le syndicat et le gouvernement.

Devant l’hôpital, des salariés du Front commun manifestent également, eux qui en sont à leur troisième et dernière journée de grève pour l’instant. Les deux groupes forment un seul clan.

«On est solidaires ensemble. On a décidé de s’allier pour aujourd’hui pour que la population puisse voir qu’on est unis. C’est un combat qui est le même», indique Mme Blanchard.

Par ailleurs, celle-ci a tenu à rassurer les citoyens inquiets quant aux services rendus.

«Je tiens à rappeler qu’il n’y a aucun soin essentiel qui n’est pas donné, c’est-à-dire qu’à l’urgence, le service est à 100 %, même chose pour les soins intensifs et les unités de soins essentiels. Ce qu’on fait, c’est qu’on réorganise nos soins en en reportant certains, tout ça sans nuire à la santé des patients. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir, on est des professionnels, on y va toujours selon notre jugement clinique. Oui, on peut sentir un peu plus de pression sur le réseau, mais jamais un patient ne va écoper à cause d’une grève.»

Rappelons qu’il s’agit du premier débrayage de la FIQ depuis presque 25 ans. Pour le moment, aucune autre séquence de grève n’a été déterminée.

«On espère que le gouvernement va être bon joueur là-dedans. J’ose imaginer qu’avec l’ampleur que ça prend – on est à peu près 600 000 manifestants aujourd’hui à travers le Québec – il va s’ouvrir les yeux et entendre le cri du cœur des gens», lance Vicky Blanchard en conclusion.

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