Gilles Descheneaux tire sa révérence du taekwondo

Gilles Descheneaux tire sa révérence du taekwondo

SPORT. Il y a de ces gens qui marquent des décennies. C’est le cas de Monsieur Gilles, comme les élèves devaient l’appeler, qui a passé les 26 dernières années à enseigner le taekwondo au Centre communautaire Drummondville-Sud. Il se retire de l’enseignement, mais compte quand même rester actif au sein de l’organisation.

La longue histoire commence en 1991. L’instructeur de l’époque a dû se retirer de l’enseignement à la suite d’une blessure et c’est à ce moment que M. Descheneaux a décidé de prendre le club en main.

Dès l’ouverture de la nouvelle école, 72 élèves étaient inscrits. Les premiers coups de pieds se sont donnés dans les anciens locaux du magasin à grande surface Wise, sur la rue Georges-Couture, où l’eau courante n’était même pas accessible.

«Je devais transporter mon équipement à tous les cours. De plus, comme il n’y avait pas d’eau, j’apportais des cruches d’eau pour les élèves, mais aussi pour les toilettes… ce n’était pas drôle comme situation», a raconté M. Descheneaux.

Au fil des ans, c’est plus de 250 ceintures noires qui ont été formées par le club qui maintenant se trouve sur la rue Saint-Aimé. L’homme de 53 ans se retire de l’enseignement, mais le club ne ferme pas pour autant. «J’ai toujours fait des semaines de plus de 70 heures. Je quitte l’enseignement, mais je vais marauder autour. J’ai reçu des offres pour devenir directeur technique au sein d’associations et donner des séminaires d’autodéfense, mais je vais prendre du temps pour moi.»

Le taekwondo est beaucoup plus qu’un sport pour Gilles Descheneaux, c’est un mode de vie, ce sont des leçons au quotidien. Il a souvent eu à enseigner à des enfants avec des troubles de comportements, mais, avec le temps, ces élèves devenaient plus calmes et disciplinés. Il est même arrivé que des professeurs d’école viennent féliciter M. Descheneaux pour son approche et aussi pour les progrès que leur élève avait faits durant l’année scolaire. Il avoue avoir beaucoup appris avec les personnes qui ont une déficience intellectuelle alors qu’il leur a enseigné pendant deux ans des techniques d’autodéfense.

Une période noire

Même si tous ces souvenirs font sourire le principal intéressé, l’année 2008 en fut une de tristesse. À la suite d’une maladie, la femme de M. Descheneaux décède après 30 ans de vie commune. De plus, son mentor en taekwondo, Maître Trân, trouve la mort dans l’effondrement de son hôtel à la suite d’un séisme. «Au travers toutes ces épreuves, ma fille a décidé d’aller vivre en Suisse avec son conjoint qu’elle a rencontré à la suite de son stage dans ce pays. Ç’a été une année avec des deuils tout aussi différents les uns que les autres, mais aujourd’hui, j’en suis ressorti plus fort».

Récemment, lors d’une soirée reconnaissance organisée par ses proches, plusieurs élèves, actuels ou anciens, ont tenu à lui rendre hommage.

«J’ai eu un impact beaucoup plus important que je le croyais. Parfois, des élèves sont venus me dire que si je n’avais pas été là, ils auraient probablement «mal viré» ou même, décidé de mettre fin à leur vie. Je suis aussi souvent invité à des remises de diplômes d’élèves qui ont terminé une technique policière. Je ne suis pas de la famille, mais je dois avoir contribué d’une certaine façon à leurs aspirations au travers mes enseignements».

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