Peu de déchets de cuisine dans les bacs bruns

Peu de déchets de cuisine dans les bacs bruns

COMPOSTAGE. Si les citoyens de Drummondville compostent leurs résidus de jardin, plusieurs n’ont pas encore changé leurs habitudes pour les déchets de table, qui se retrouvent peu dans les bacs bruns, cinq ans après le début de la collecte des matières organiques.

Sans pouvoir donner de chiffres précis, le chef des opérations canadiennes chez Fafard et frères, Claude Lapointe, indique que le pourcentage des déchets qui viennent de la cuisine est «très faible», ce que constate également la Ville de Drummondville. «Fait qu’il y a vraiment de la place à l’amélioration de ce côté», croit M. Lapointe. Ce pourrait être l’une des raisons qui expliquent que la Ville ne collecte pas les matières organiques en hiver. Comme les déchets de table sont presque les seuls les seules matières organiques à valoriser de décembre à mars, leur traitement représenterait d’importants coûts pour peu de matières collectées. Ces dernières colleraient également dans le bac brun en hiver.

Des bacs problématiques

Moins de 10 % du volume accueilli par Fafard et frères arrive contaminé. L’entreprise de Saint-Bonaventure reçoit encore beaucoup de sacs de plastique, de verre, mais également des objets inusités comme des roches, des couteaux ou du treillis, qui sont tous des indésirables dans le compost. «Le verre, c’est très néfaste. Dans la manipulation, dans le traitement, le verre va se briser. Sortir une bouteille du tas, ce n’est pas pire. Sortir des morceaux de verre à grande échelle, c’est vraiment un problème», constate M. Lapointe, qui précise que les différentes étapes de tri ne sont pas faites par des humains, sauf le dernier tri.

Fafard et frères travaille étroitement avec la Ville de Drummondville pour sensibiliser les citoyens sur ce qui doit et ne doit pas aller dans le bac brun. Lorsqu’un camion rempli de compost contaminé arrive à Saint-Bonaventure, la division de Scotts-Miracle Gro contacte la Ville, qui identifie la provenance du poids lourd pour sensibiliser les citoyens de ce secteur. «Il a toujours place à amélioration», soutient M. Lapointe. Les matières contaminées sont acheminées au site d’enfouissement.

Le volume de matières organiques traitées par Fafard et frères, qui se chiffre à 10 000 tonnes, est «relativement stable» depuis 2011. L’entreprise de Saint-Bonaventure accueille les matières organiques de Drummondville et de la Régie de gestion des matières résiduelles du Bas-St-François, dont L’Avenir, Notre-Dame-du-Bon-Conseil-paroisse, Sainte-Brigitte-des-Saults, Lefebvre, Saint-Guillaume et Wickham sont membres.

Des conséquences financières

Fafard et frères ne charge pas la Ville chaque fois que le compost arrive contaminé sur son site. Si le traitement des matières putrescibles devient plus dispendieux pour l’entreprise parce qu’une part du compost est contaminé, elle augmentera les coûts pour offrir le service dans lors de la prochaine soumission, comme toute entreprise qui cherche à rentabiliser ses opérations. «Il faut que les citoyens comprennent qu’à long terme, le fait de ne pas faire attention à ce qui est déposé dans le bac brun, ç’a des impacts», affirme Claude Lapointe, qui remarque que la Ville de Drummondville prend la situation «très au sérieux».

La capitale du Centre-du-Québec a d’ailleurs fait des inspections des bacs bruns, verts et noirs dans 2207 résidences depuis le début du programme en mars 2015. Selon les résultats obtenus, 93 % des bacs bruns sont conformes, mais 7 % sont non conformes, soit trois fois plus que les bacs verts. «L’utilisation des bacs verts et bruns est en augmentation. (…) Le bac gris (par contre) contient toujours des matières qui pourraient être revalorisées, comme le carton ou les résidus alimentaires, si elles étaient déposées dans les bons bacs», nuance la conseillère aux relations médias de la Ville, Sonia Collard. La campagne de sensibilisation «Le bac gris, ça suffit!» a été lancée dans l’objectif d’améliorer cette statistique. «Ces données servent à orienter nos communications et nos moyens de sensibilisation afin d’atteindre l’objectif d’une utilisation minimale du bac gris, collectivement.»

Le contrat entre la Ville de Drummondville et Fafard et frères prend fin en décembre 2016. La municipalité paie pour le contrat en cours 55 $ par tonne afin de traiter matières organiques, ce qui représente des coûts annuels de 990 492 $.

Partager cet article