La Maison René-Verrier donnera accès à l’aide médicale à mourir

La Maison René-Verrier donnera accès à l’aide médicale à mourir
La Maison René-Verrier est en opération depuis le 5 janvier 2015.

(MISE À JOUR) FIN DE VIE. Les patients en fin de vie qui fréquenteront la Maison René-Verrier de Drummondville pourront  recevoir l’aide médicale à mourir dès qu’entrera en vigeur la Loi 2.

La direction et le conseil d’administration de la maison de soins palliatifs ont décidé unanimement, ce matin, d’ajouter l’aide médicale à mourir à la gamme des soins de fin de vie offerts par l’établissement. Précisons que vers 14 h cet après-midi, la Cour supérieure du Québec a suspendu la Loi 2 qui devait être effective le 10 décembre prochain.

Dans un souci de transparence avant de se positionner officiellement, la Maison René-Verrier a procédé à une importante consultation au cours des dernières semaines auprès de plus de 200 personnes touchées par les services de l’organisme. En effet, des patients et membres de leur famille, le personnel médical et soignant, les bénévoles, des donateurs et des partenaires ainsi que les employés de tous les niveaux ont été sondés avant de prendre cette décision finale.

«C’est une réflexion excessivement délicate qui fait appel aux valeurs fondamentales de tous et chacun, souligne Elizabeth Verrier, présidente du conseil d’administration de la Maison René-Verrier. C’est pourquoi nous tenions à faire ce sondage interne. Les résultats nous révèlent que plus de 87 % des répondants (voir tableau) sont eux-mêmes en faveur de l’aide médicale à mourir et qu’ils nous encouragent à y donner accès à l’intérieur de nos murs. Nous sommes donc persuadés d’avoir l’appui de la très grande majorité des gens qui œuvrent à nos côtés.»

Le sondage interne tenu par la direction de la Maison René-Verrier et proposé à plus de 200 personnes a été rempli par près de 130 répondants. De ce nombre, 87% se sont prononcés en faveur de l’aide médicale à mourir à l’intérieur des murs de la maison des soins palliatifs alors que seulement 13 % étaient en défaveur.

Des critères précis

De plus, des rencontres et échanges officiels ont également eu lieu entre la maison de soins palliatifs ainsi que le nouveau CIUSSS de la région afin que ni la mission, ni les critères d’admission de la Maison René-Verrier ne changent.

«Avant d’aller de l’avant, nous avions trois conditions essentielles et nous avons d’ores et déjà eu la confirmation écrite par les représentants du ministère de la Santé qu’elles seront respectées. Ainsi, en aucun cas, une personne ne pourra être admise à la Maison uniquement dans le but de recevoir l’aide médicale à mourir. Nous ne changerons pas nos critères d’admission et nous n’accepterons aucune demande en provenance de patients de l’extérieur de notre région sous prétexte que la maison qui dessert l’autre territoire n’y donne pas accès. Il s’agit d’un soin de fin de vie que seule une personne déjà admise chez nous pourra demander», précise la directrice générale, Marie-Julie Tschiember.

«Il faut aussi comprendre que ce n’est pas parce que ce sera demandé que ce sera prescrit. Les critères de la Loi sont extrêmement précis à ce propos et c’est une erreur de croire que c’est un acte médical banal qui pourrait se faire facilement et couramment. On s’entend donc qu’il s’agira vraiment de cas d’exception liés à une souffrance physique et psychologique intolérable, que les soins spécialisés de notre équipe médicale et soignante ne pourraient plus atténuer. Cela dit, je vous assure que dans la totalité des cas admis jusqu’ici à la Maison René-Verrier, donc plus d’une centaine de cas en 11 mois d’opérations, les patients ont tous reçu des soins palliatifs qui leur ont permis une fin de vie dans la dignité. C’est exactement ça notre expertise. Grâce à ces soins, aucun d’entre eux n’a manifesté le désir de recevoir l’aide médicale à mourir s’il avait pu y avoir recours en vertu de la nouvelle loi. Cependant dans le futur, nous convenons qu’il pourrait y avoir des cas d’exception et pour nous, c’est la volonté du patient qui prime», a-t-elle clarifié.

La Loi 2

– Rappelons que la nouvelle Loi concernant les soins de fin de vie avait fait l’objet d’une vaste consultation publique auprès de la population québécoise et qu’après des analyses et études approfondies, elle avait été votée à l’Assemblée nationale du Québec en juin 2014.

– La Loi 2 a pour but d’assurer aux personnes en fin de vie des soins respectueux de leur dignité et de leur autonomie et précise leurs droits à cet effet.

– Elle prévoit également l’assurance que toute personne ait accès, tout au long du continuum de soins, à des soins de qualité, adaptés à ses besoins, notamment pour prévenir et apaiser ses souffrances. À cet effet, le conseil d’administration de la Maison René-Verrier est persuadé qu’en continuant à offrir des soins palliatifs de qualité, tel que son expertise le permet de faire, les demandes d’aide médicale à mourir seront des cas d’exception dans les murs de la maison de soins palliatifs de Drummondville. 

 

 

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