61 % des votants rejettent le projet d’agrandissement du LET

61 % des votants rejettent le projet d’agrandissement du LET
Des membres du GODD. (Photo d'archives)

Le 24 mars 2013 sera gravé dans les archives. Les citoyens de Drummondville ont rejeté massivement par référendum le projet d’agrandissement du lieu d’enfouissement technique de Saint-Nicéphore soumis par Waste Management, dimanche.

Rappelons d’emblée que pour la première fois dans l’histoire du Québec, un projet d’agrandissement d’un site d’enfouissement est soumis par vote référendaire.

Une quarantaine de personnes, principalement des opposants, étaient rivées devant le tableau électronique, à l’hôtel ville, afin de suivre au fil des minutes les résultats.

Lorsqu’il a été possible de constater que les citoyens rejetaient le projet autant à Saint-Nicéphore, où se trouve le site d’enfouissement, que dans les autres secteurs de la Ville, les opposants ont vivement applaudi.

«Réalisez-vous qu’on est en train de gagner?», a lancé André Mercier, membre du Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD).

Dans Drummondville, 4405 personnes ont voté en faveur de l’agrandissement alors que 6196 ont dit «non» (63 votes ont été rejetés). Au total, 10 699 votants (incluant les bulletins rejetés) se sont exprimés sur une possibilité de 47 532 personnes habiles à voter. On en déduit ainsi que 22,51 % de la population de Drummondville a exercé son droit de vote dans ce dossier.

Du côté du secteur Saint-Nicéphore, l’option "oui" a été choisie par 869 personnes alors que 2313 citoyens ont voté "non" (quatre votes ont été rejetés). Ainsi, 3213 résidents sur une possibilité de 8256 se sont prononcés, représentant un taux de participation de 38,92 %.

En tout, dans les secteurs de Drummondville et celui de Saint-Nicéphore, 61,16 % des citoyens ont rejeté le projet contre 38,84 %.

Jean-Guy Forcier, l’un des porte-parole du GODD, éprouvait une grande satisfaction à l’issue des résultats.

«Depuis un an, on a travaillé sur les réalités avec lesquelles on vit et les conséquences que l’on peut avoir avec un site d’enfouissement. C’est là-dessus qu’on a renseigné la population. Au départ, nous n’étions que six ou sept personnes. Voyez maintenant combien de personnes sont avec nous. Seulement à Saint-Nicéphore, on a 75 % des votes, ce n’est pas rien. Nos efforts ont porté leurs fruits. C’est une vraie leçon et je suis fier», a-t-il affirmé, au côté de M. Mercier.

M. Forcier souhaite que le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, également député de Johnson, suive la volonté populaire.

«Le ministre Blanchet a tout en main pour prendre sa décision», a-t-il laissé entendre.

Conformément à ce que les membres du conseil municipal ont indiqué dès le début du processus référendaire, la Ville de Drummondville transmettra les résultats au ministre de l’Environnement en vue d’une décision finale du gouvernement québécois dans ce dossier.

Le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Karel Ménard, qui s’affiche depuis le début comme opposant, s’est réjoui du résultat.

«La démocratie s’est prononcée. C’est bien de voir que de nombreuses personnes se sont déplacées pour un dossier qui ne touche pas nécessairement tout le monde. Pour moi, le "non" ne signifie pas que l’on doit fermer le site demain matin. Cependant, il faut absolument revoir le tonnage et le réduire pour qu’il corresponde uniquement aux besoins locaux. Aussi, il ne faut pas oublier que d’autres méthodes existent», a-t-il souligné, espérant également que le ministre prenne en considération le résultat.

Celui-ci estime qu’un deuxième référendum n’est pas nécessaire compte tenu des résultats.

«Pour moi, l’article 45 du décret de fusion est clair : ce vote devrait être décisionnel. La population a massivement voté contre. Ce n’est donc pas nécessaire de tenir un deuxième référendum», a indiqué l’environnementaliste.

Reste maintenant à attendre la décision du Conseil des ministres qui devrait être rendue rapidement, selon Yves-François Blanchet.

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