Rosette Laberge, une écrivaine pleine d’allant…

Par Maxime Rioux
Rosette Laberge, une écrivaine pleine d’allant…

Il y a quelques années, alors qu’elle acceptait d’écrire la saga «Souvenirs de la banlieue», Rosette Laberge se retrouvait du coup devant 3000 feuilles blanches à noircir. Le défi était de taille, mais celle qui présentera sous peu le quatrième ouvrage d’une série de six est justement une femme de défis. Elle lancera son nouveau livre le mardi 26 février, au restaurant L’Entracte, dans le cadre d’un 5 à 7.

«La semaine dernière, j’ai terminé l’écriture du tome 5 de la saga «Souvenirs de la banlieue». Dans quelques jours, je lancerai le tome 4 et il me reste maintenant le tome 6, le dernier, à écrire», lance d’emblée et dans un seul souffle Rosette Laberge.

C’est que madame Laberge ne manque pas d’énergie et la passion qui l’anime ne l’a jamais quittée. Dans un processus d’écriture de 3000 pages, la principale intéressée assure que le temps revêt une importance capitale. Aussi, cette ex-gestionnaire a conservé les réflexes appropriés et elle fonctionne à plein régime grâce à un emploi du temps bien ciselé.

«Lorsqu’on est écrivain, le geste d’écrire est bien sûr viscéral, passionnel, culturel, mais c’est aussi un travail. Il ne faut pas l’oublier. Dans tous les métiers que j’ai pratiqués, j’ai toujours regardé les leaders et c’est sur eux que je me suis basée. Je tiens à me démarquer», donne à entendre la sympathique auteure qui, jusqu’à tout récemment, agissait à titre de consultante dans le domaine des ressources humaines.

«J’ai récemment décidé de ne plus accepter de contrats qui ne sont pas en lien avec ma carrière d’écrivaine. Ce n’est pas parce que je n’aime pas faire autre chose, mais bien parce que je veux me concentrer uniquement sur ma carrière d’auteure. J’ai des délais à respecter et je souhaite également me garder du temps pour la lecture. Quand j’écris, je ne lis pas. Mais quand je trouve le temps, je peux lire un bouquin de 400 pages en deux jours!»

Un défi de taille

Femme de défis, Rosette Laberge en a relevé un de taille en acceptant d’écrire la saga «Souvenirs de la banlieue».

«Ce projet est une commande, expose la femme de lettres, détentrice d’une maîtrise de l’Université Laval. Un jour, Daniel Bertrand, directeur général de ma maison d’édition (Les Éditeurs réunis) m’a dit : «Pour le prochain projet, j’aimerais que tu écrives une histoire ayant pour thème «Souvenirs de la banlieue». Ce serait le récit d’une famille de l’est de Montréal qui est expropriée à cause de la construction du tunnel Louis-Hyppolyte-Lafontaine et qui s’installe en banlieue, à Longueuil. À partir de là, j’ai dû construire tout le reste.»

On a donc fourni à Mme Laberge un minuscule point de départ autour duquel elle a dû broder une histoire en créant des personnages selon ses intentions.

«Les gens me demandent souvent comment il faut procéder pour écrire 3000 pages sur un sujet. Je leur réponds que c’est exactement comme d’avoir à manger un éléphant : on le coupe en morceaux!»

Le droit au succès

Rosette Laberge n’est pas de ceux qui croient que les artistes authentiques doivent forcément vivre de façon très modeste, voire pauvrement. Pour cette écrivaine, qui est doublée d’une gestionnaire efficace, il est possible de vivre de son art et, qui plus est, de rêver au grand succès, celui qui rend «riche et célèbre».

«Je n’ai évidemment pas décidé d’écrire pour devenir riche, partage-t-elle. Mais lorsque j’ai choisi d’amorcer une carrière professionnelle d’écrivaine, il y a maintenant trois ans, j’avais des objectifs clairs et quantifiables et je me suis créé un plan qui s’échelonne sur une période de cinq ans. J’en suis à la troisième année et tout se déroule très bien. Nous, les écrivains, nous sommes aussi des gens d’affaires!»

Ce volet «gestionnaire», on le sent rapidement lorsqu’on discute avec elle. Mais la passion de l’écriture n’est pas pour autant occultée derrière cette qualité.

«On m’a déjà dit : «Ton livre, est-ce que tu veux que les gens le lisent ou que les gens le vivent?» Moi, j’ai envie que les gens le vivent. La lecture doit être une expérience», se dit d’avis Rosette Laberge.

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