Un dernier adieu à Valérie Fortin et Yvan Patry

Plus de 1 500 personnes, des amis, des proches et des membres de la famille, ont défilé respectueusement hier et aujourd’hui au complexe funéraire J.N. Donais, sur le boulevard Lemire, afin de faire leurs derniers adieux à Valérie Fortin et Yvan Patry, décédés tragiquement la semaine dernière dans leur résidence de la rue Edison.

Une liturgie de la Parole, présidée par l’abbé Michel Bédard, de Saint-Simon, a été célébrée ce midi en la chapelle du complexe J.N. Donais, alors que deux autres salles retransmettaient la cérémonie sur écrans géants.

Un ancien confrère de travail d’Yvan Patry, Denis Fortin, est même venu de Granby pour présenter ses respects à la famille. «Il fallait que je vienne voir Yvan une dernière fois. Nous avons travaillé ensemble durant 20 ans chez Pepsi, à Granby, et il nous a quittés pour aller chez Michell-Loncoln il y a quatre ans. Nous étions restés en contact après son départ. Moi j’étais dans le syndicat et Yvan était cadre. Nous avons eu plusieurs discussions intenses, mais après c’était fini. Il n’était pas rancunier et surtout il était juste dans ses relations avec les employés. J’aimais le côtoyer. Il a fallu que je lise la nouvelle deux fois avant de me résoudre à le croire. C’est la première fois que ça m’arrive de connaître très bien une personne qui est victime d’un acte criminel. Je me dis que s’il était resté chez nous…»

L’ex-conseiller municipal Jean Shooner, qui avait écrit l’un des nombreux témoignages sur le site web de L’Express, connaissait bien Valérie et la nouvelle l’a bouleversé à l’instar de tant d’autres. «Valérie était une femme brillante, organisée, à laquelle on s’attachait beaucoup dès qu’on la côtoyait un peu. Drummondville a perdu deux excellents citoyens», a-t-il confié.

Deux amis, René Sawyer et Blair Lefebvre, n’arrivaient pas à croire comment un tel événement pouvait survenir. On dirait que c’est de la fiction. Ce couple était en bonne santé. C’est irréel de penser qu’ils ne sont plus là. Celui qui a fait ça n’était qu’à deux ans de prendre sa pension», a témoigné M. Sawyer. «Ce doit être difficile pour le jeune Julien. Toutes mes prières vont vers lui. Dans des moments comme ceux-là, on trouve difficilement les mots, sinon pour dire que nous sommes disponibles pour quoi que ce soit», a enchaîné M. Lefebvre.

Et la famille du football

De nombreux joueurs de football, reconnaissables à leur carrure, se sont présentés dimanche pour venir saluer un ancien coéquipier ou adversaire Julien F. Patry, 20 ans, fils unique du couple. Ex-demi offensif des Patriotes de La Poudrière avec lesquels il a gagné le Bol d’Or en 2007, Julien a pris soin vendredi soir de laisser un mot à ses amis sur sa page Facebook.

«Je vous écris à tous pour vous donner des nouvelles. Je vais prendre une ligne pour vous dire que le moral s’améliore tranquillement. Par contre, il y a encore des hauts et des bas à chaque jour mais, j’ai la chance d’avoir une très bonne famille près de moi qui m’entoure et qui me donne beaucoup d’amour.

J’aimerais vraiment vous remercier du fond du coeur pour tous les messages que vous m’avez écrit. Vous avez aucune idée à quel point ca m’aide. J’ai lu chacun de vos messages. Toutefois, jusqu’à maintenant je n’ai pas répondu aux messages, ni appeler personne parce que je sentais que je n’avais pas encore la force de le faire. Ne le prenez pas personnel SVP. Je vous remercie encore pour votre support. À tous mes frères des Patriotes, des Dragons, des Cougars et des Condors, Love you too. J’espère vous voir bientôt».

L’entraîneur Jacques Charpentier, des Patriotes, a souligné que Julien pouvait en tout temps «compter sur le support de sa famille de football, qui est aussi une vraie famille, qui a appris à l’aimer et qui sera toujours là pour lui».

Valérie Fortin, 46 ans, qui fut adjointe politique pour le député Normand Jutras, et Yvan Patry, 49 ans, cadre chez Mitchell-Loncoln, ont été assassinés le soir du 28 mai quand Réal Pinard, 63 ans, un ex-agent de sécurité chez Mitchell-Lincoln, frustré d’avoir été transféré par son employeur Consultants S.P.I. à la suite de nombreuses plaintes, a fait irruption dans leur résidence pour les tirer à bout portant. Il s’est ensuite enlevé la vie quelques heures plus tard à Asbestos.

La famille a fait savoir que des dons à la Fondation Sainte-Croix/Heriot, peuvent être faits.

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