Je n’ai pas le goût de vieillir

Je n’ai pas le goût de vieillir
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COMMENTAIRE. Couche pleine, seul au monde, entouré d’un personnel débordé qui ne peut m’aider… en pleine canicule.

C’est le cas de le dire, j’ai peur de vieillir!  Ce n’est même pas à cause de mes trois opérations aux jambes avant l’âge de 18 ans que je vous dis ça. Ce n’est pas non plus à cause de la peur de voir mes capacités physiques diminuer avec le temps. De toute façon, la grosse bière du Saguenay s’est déjà occupée de détruire mon cardio (Plume n’est pas le seul à avoir eu ben du fun à Jonquière)!

Plus sérieusement, la crainte qui m’habite, c’est beaucoup plus grave que ce qui a été énuméré précédemment. Au cours des derniers jours, des infirmières et des infirmiers ont fait savoir leur désespoir. Puisque la population est en mesure de vivre plus longtemps que dans le passé, le problème ne se réglera pas en claquant des doigts. Au Québec, 1,5 million de personnes ont plus de 65 ans; quatre millions de Québécois ont entre 30 et 64 ans sur une population de huit millions de personnes.

Le taux de natalité par femme dans la belle province est de 1,54 enfant. En français, ça veut dire quoi? Ça veut dire qu’un couple québécois n’est pas en mesure d’assurer une relève suffisante et que, sans l’immigration, la population est condamnée à être vieillissante. Le but de cette chronique n’est pas de faire l’apologie de l’immigration. Il est pertinent en tant que société d’aborder la question, en mesurant les impacts de cette façon de faire, sans se faire accuser immédiatement de racisme.

Droit dans le mur

Certes l’immigration est l’une des solutions à court terme pour remédier au problème démographique. C’est une sorte de pansement sur un problème profond. En période électorale, la quasi-totalité des candidats aborde strictement la question de l’immigration. À court terme, ça fait le travail. À long terme, quand les immigrants suivent notre rythme de vie en décidant de ne pas avoir plusieurs enfants : que se passe-t-il?

À long terme, va-t-il falloir revoir notre mode de vie pour garder les aînés avec nous comme le faisaient les Premières Nations? Va-t-il falloir laisser de l’argent sur la table pour assurer un peu plus de dignité aux aînés? Chose certaine, si la situation ne change pas rapidement, le problème ne fera que s’aggraver au fil des années.

Toi qui seras élu pour diriger notre gouvernement, le 1er octobre prochain, tu m’as déjà déçu. Lors du débat des chefs, ton manque de civisme en voulant couper constamment la parole à ton adversaire laisse présager que le civisme de la petite école, période où les enfants attendaient le droit de parole avant de parler, se perd en vieillissant. À en croire que le civisme de la petite école s’évapore de la scène politique, tout comme la volonté de vivre dans un monde réellement différent.

Peux-tu bien me dire où on s’en va? Parce que, présentement, je n’ai pas le goût de vieillir.

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