Perreault : «On sent que c’est notre année»

Perreault : «On sent que c’est notre année»
Mathieu Perreault (Photo : nhl.com)

HOCKEY. Quand Mathieu Perreault a gagné la coupe Calder pour la seconde fois de sa carrière, en 2010, avec les Bears de Hershey, il a exprimé dans les pages de L’Express sa volonté de ramener la coupe Stanley à Drummondville. Huit ans plus tard, l’attaquant des Jets de Winnipeg est plus près que jamais de cet objectif, lui qui se retrouve dans le fameux carré d’as des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey.

Dans le septième et ultime duel de leur série contre les Predators, jeudi soir, à Nashville, les Jets se sont imposés par le pointage de 5-1. Devenu une pièce importante de son équipe, Perreault disputait un troisième match après avoir été tenu à l’écart du jeu pendant trois semaines en raison d’une blessure à une épaule.

«Gagner un septième match, c’est toute une émotion! Jusqu’ici dans ma carrière, j’étais zéro en trois dans les matchs numéros sept. J’étais dû pour en gagner un», a lancé Perreault au lendemain de ce triomphe.

«Avec mon expérience dans de telles situations, j’ai aidé les jeunes à garder leur calme tout en jouant avec intensité, a poursuivi l’athlète de 30 ans. C’est mon rôle de vétéran. On a pris les devants tôt et on est resté en contrôle. On a gagné plusieurs petites batailles qui, additionnées les unes aux autres, nous ont permis de gagner le match.»

À sa quatrième saison dans les Prairies canadiennes, le numéro 85 des Jets savoure pleinement le vent de folie qui règne sur Winnipeg depuis quelques semaines. «C’est vraiment fou! Il y a un buzz qui règne dans la ville. Les gens nous encouragent dans la rue. Dans notre aréna, l’ambiance est incroyable. C’est quelque chose de spécial à vivre. Je me sens chanceux de faire partie de ça», a confié le Drummondvillois.

L’été dernier, alors que son équipe venait de rater les séries éliminatoires pour une deuxième saison consécutive, Perreault s’était dit convaincu que les Jets possédaient les outils nécessaires pour remporter la coupe Stanley dans un avenir rapproché. La jeune formation manitobaine a finalement répondu aux attentes.

«Notre équipe arrive à maturité. Nos jeunes joueurs jouent de grosses minutes et ils performent à la hauteur des attentes. On va être très solide pour les prochaines années. On a l’équipe pour gagner. On sent vraiment que c’est notre année. Le ciel est la limite», a affirmé Perreault.

À sa dixième saison chez les professionnels, l’ancien choix de sixième ronde des Capitals est conscient que sa carrière ne durera pas éternellement. «Quand j’ai perdu des matchs numéro sept avec Washington et Anaheim, je n’en réalisais pas toute l’ampleur. Maintenant que j’ai passé cette barrière, je sais que ce n’est pas chaque année que ça arrive.»

En demi-finale, les Jets se frotteront aux Golden Knights de Las Vegas, qui n’en finissent plus de surprendre la planète hockey. La série commencera samedi soir, à Winnipeg. «Je m’attends à une série très intense. Ils ont le même style de jeu que nous. On doit continuer à jouer de la même manière qui nous a permis d’avoir du succès jusqu’ici. C’est inutile de penser trop loin. On doit y aller une bataille à la fois, une présence à la fois», a dit Perreault, qui espère être le premier joueur à ramener la coupe Stanley dans la région depuis Éric Messier, membre de l’édition championne de l’Avalanche du Colorado en 2001.

«Il peut tout faire sur la glace»

Agent de Mathieu Perreault depuis ses débuts, André Ruel ne rate évidemment rien de l’actuel parcours des Jets en séries éliminatoires. Le Drummondvillois ne cache pas sa fierté devant les performances de son protégé.

«Mathieu est un facteur important chez les Jets. Il est capable de s’adapter à toutes les situations. Il peut évoluer tant au centre que sur les deux ailes, en avantage numérique et à court d’un homme. Il peut tout faire sur la glace. C’est la raison pourquoi Paul Maurice l’adore», a lancé l’homme de hockey de 67 ans, qui a dirigé Perreault à l’âge de 15 ans, dans le circuit midget espoir.

Mathieu Perreault et André Ruel (Photo d’archives, Jonathan Habashi)

En dépit de son gabarit modeste, Perreault déploie un style de jeu très physique. Rapide et énergique, l’ancien capitaine du Titan d’Acadie-Bathurst excelle particulièrement pour récupérer des rondelles libres en situation d’échec avant.

«Avec sa vitesse, son intelligence et sa force physique, Mathieu est toujours le premier sur le porteur du disque. Il oblige les défenseurs à se débarrasser rapidement de la rondelle. Contre la défensive de Nashville, qui est peut-être la meilleure de la ligue, les Jets ont d’ailleurs appliqué beaucoup de pression», a expliqué Ruel, en saluant le travail accompli par le préparateur physique François Pellerin pour améliorer la force des hockeyeurs professionnels de la région.

«Chaque été, les gars se challengent entre eux. Ce sont des compétiteurs nés et ils redoublent d’intensité dans le gymnase.»

Selon Ruel, les Jets forment une équipe équilibrée, misant sur un bon mélange entre de jeunes joueurs talentueux et des leaders expérimentés. «Leur force de frappe, c’est que leurs quatre trios peuvent jouer contre n’importe qui. Le temps de jeu est bien réparti entre tout le monde. L’ajout d’un leader de la trempe de Paul Stastny a été un bon coup. La série contre Nashville s’est aussi jouée devant le filet. Connor Hellebuyck a sauvé les meubles à quelques reprises, ce que Pekka Rinne n’a pas réussi dans le septième match», a analysé l’ancien entraîneur de la LHJMQ.

«Présentement, toute la ville de Winnipeg carbure à son équipe. Les joueurs semblent propulsés par leurs partisans. Quant à Mathieu, il est conscient qu’il a une opportunité en or devant lui. Avec son esprit compétiteur, je suis convaincu qu’il va tout donner.»

Également un membre des Jets, l’ancien défenseur étoile des Voltigeurs Dmitry Kulikov est quant à lui sur la touche depuis plusieurs semaines en raison d’une blessure au dos. Ailleurs dans la LNH, les ex-Voltigeurs William Carrier (Vegas) et Ondrej Palat (Tampa Bay) vivront également la frénésie du carré d’as.

Quant au défenseur drummondvillois Charles-David Beaudoin, il a récemment effectué un retour au jeu avec le Moose du Manitoba après avoir été victime d’une fracture à la mâchoire. Le club-école des Jets tire actuellement de l’arrière 3-0 dans sa série contre les IceHogs de Rockford. Ailleurs dans la Ligue américaine, Danick Martel participe aux succès des Phantoms de Lehigh Valley.

Un coéquipier apprécié…

Plus tôt cette saison, l’entraîneur Paul Maurice a qualifié Mathieu Perreault de «pompier» en raison de sa capacité à être employé dans toutes les situations. Le capitaine des Jets, Blake Wheeler, a quant à lui vanté son efficacité et son leadership.

«Tout le monde veut jouer avec lui. Quand il est sur notre trio, on semble avoir la rondelle plus souvent. Il n’est pas nécessairement le gars le plus vocal, mais les jeunes observent son éthique de travail sur la glace. Il est un compétiteur. Tout le monde sait qu’il est prêt à travailler chaque soir. C’est en soi une partie énorme au sein de notre leadership», a déclaré Wheeler dans un article publié sur le site nhl.com.

Partager cet article