Nicolas Leduc cogne aux portes de la LNH

Nicolas Leduc cogne aux portes de la LNH
L'arbitre drummondvillois Nicolas Leduc a raffiné sa technique au contact des hockeyeurs professionnels

Le jour n’est peut-être pas si loin où Nicolas Leduc décernera une punition à P.K. Subban ou accordera un lancer de pénalité à Sidney Crosby. À 28 ans, l’arbitre drummondvillois se rapproche de plus en plus de son rêve d’accéder à la Ligue nationale de hockey (LNH).

Après un stage de quelques saisons dans les rangs juniors, Nicolas Leduc en est à sa troisième année en tant qu’arbitre dans le hockey professionnel mineur. Établi à Toledo, en Ohio, il est l’un des rares Québécois à officier des matchs de la Ligue de la côte est (ECHL) et de la Ligue américaine aux quatre coins des États-Unis. Durant cette période, l’ancien défenseur estime avoir progressé à pas de géant, raffinant sa technique au contact des athlètes professionnels.

«Chez les pros, il se passe beaucoup de choses dans un match. Peu importe la situation, tu dois savoir comment réagir sans laisser planer de doute. Tu dois connaître tes règlements sur le bout de tes doigts», raconte Leduc lorsque joint dans le Mid-Ouest américain.

Ces deux dernières années, Leduc a été invité au camp des arbitres de la LNH en compagnie de quelques-uns des meilleurs espoirs dans cette profession. Conscient que plusieurs des 39 arbitres du circuit Bettman prendront leur retraite au cours des prochaines années, il espère recevoir l’appel tant attendu durant la période estivale.

«Plus que jamais, je sens que je suis proche de la LNH. Je pensais bien que cette année serait la bonne, mais je n’ai pas été choisi. J’étais déçu, mais j’ai pris ça de la bonne façon. Je suis sur la bonne voie. Je dois continuer à performer chaque soir. Il y a souvent des superviseurs dans les gradins pour observer les prospects», partage celui qui a arbitré la finale de la ECHL, le printemps dernier.

Confronté aux critiques des joueurs, mais aussi à celles des entraîneurs, des spectateurs et des journalistes, un arbitre professionnel doit savoir garder son sang-froid dans les situations les plus corsées, soutient Leduc. Il ajoute que pour pratiquer ce métier souvent ingrat, l’homme au chandail rayé doit également faire preuve de constance en rendant des décisions cohérentes d’un match à l’autre.

«Les trois critères les plus importants aux yeux de la LNH, c’est d’avoir un bon coup de patin, un bon jugement et une bonne attitude. Un arbitre est beaucoup jugé sur ce qu’il dégage sur la glace. Il faut avoir une bonne prestance», explique celui qui a fait la transition de juge de lignes à arbitre il y a quelques années.

«Une bonne communication va aussi faire de toi un meilleur arbitre, surtout chez les pros. C’est pourquoi je parle beaucoup aux joueurs et aux entraîneurs. En leur donnant des explications, ils comprennent mieux mes décisions. Chez les pros, la relation arbitre-joueur est une relation homme à homme. Il y a moins de "stuff" de junior», poursuit-il.

À 6 pieds, 4 pouces et 210 livres, Leduc possède également les qualités physiques idéales pour s’imposer au milieu des meilleurs joueurs de hockey de la planète.

«Mon gabarit m’aide à avoir une bonne présence sur la glace. Il faut surtout être dans une excellente forme physique, car pendant un match, on patine beaucoup. Parfois, je dois arbitrer quatre matchs en cinq soirs dans des villes et des ligues différentes. C’est un rythme épuisant. Ce n’est pas pour rien qu’on est soumis à de nombreux tests physiques», souligne-t-il.

Avant de troquer son bâton pour un sifflet, Leduc a traîné son baluchon pendant trois saisons au sein de quatre organisations dans la LHJMQ. Aujourd’hui, il côtoie donc d’anciens coéquipiers et des adversaires devenus professionnels, ce qui donne parfois lieu à des situations amusantes.

«Quand je jouais dans le junior, Yannick Tifu voulait toujours se battre avec moi. Aujourd’hui, c’est moi qui mène et qui peux lui donner des punitions. Il y a aussi Maxime Boisclair, qui est mon bon ami quand on se retrouve chaque été à Drummondville. L’an dernier, en finale de la ECHL, je lui ai donné une punition alors que c’était 3-3 en toute fin de match. Il n’était pas d’accord avec ma décision. Il m’a crié après. On a quand même soupé ensemble quelques semaines plus tard», confie Nicolas Leduc.

«Il y a aussi Stephan Lebeau avec qui j’ai renoué dernièrement lors d’un match des Bulldogs, poursuit-il. À l’époque où je jouais pour lui à Lennoxville, dans le junior AAA, on avait gagné le championnat ensemble. Stephan m’a beaucoup aidé à améliorer mon coup de patin, ce qui me sert encore présentement. C’est donc un peu grâce à lui si je m’approche de mon rêve aujourd’hui.»

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