Les deux vies de Stéphane Guilbert

Les deux vies de Stéphane Guilbert
Stéphane Guilbert. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

SOFTBALL. Sérieux le jour, comique le soir… Directeur à l’école secondaire Jeanne-Mance et lanceur vedette des 4 Chevaliers, Stéphane Guilbert jongle parfaitement entre ces deux rôles aux antipodes.

Fondés par Claude Potvin il y 53 ans, les 4 Chevaliers offrent un spectacle relevé tant sur le plan sportif qu’humoristique, un peu à la manière des populaires Harlem Globetrotters au basketball. Chaque été, une tournée provinciale permet à cette légendaire équipe de softball d’amasser des fonds pour diverses causes.

Membre de la première génération des 4 Chevaliers entre 1996 et 2004, Stéphane Guilbert est aujourd’hui un acteur clé de leur renaissance. Originaire de Nicolet, il a d’ailleurs disputé son premier match avec cette équipe au Stade Jacques-Desautels.

«Le baseball, c’est une histoire de famille chez nous. Mon père, mes oncles et mon frère ont joué ou dirigé des équipes. Moi, j’ai bifurqué vers la balle rapide à l’âge de 15 ans. C’est là que je suis devenu lanceur. Mes performances ont attiré l’attention des 4 Chevaliers, qui m’ont embauché à l’âge de 24 ans, à l’époque où j’étais enseignant. J’ai fait la tournée avec eux pendant neuf ans», raconte celui qui s’est installé à Drummondville il y a cinq ans.

Après une pause d’une décennie, les 4 Chevaliers ont effectué un retour en 2014 sous l’impulsion de Renaud Lefort, dont le père René faisait partie de la première génération. À 42 ans, Stéphane Guilbert n’a pas tardé à se joindre à l’aventure.

Photo d’archives, Ghyslain Bergeron

Grâce à leurs habiletés incroyables, les 4 Chevaliers sont pratiquement invincibles. Jusqu’ici cette année, l’équipe a été impliquée dans trois matchs très serrés. «On a failli en échapper une à Daveluyville. Parfois, on est un peu chanceux. Un de nos avantages auxquels les gens ne pensent pas toujours, c’est que nos frappeurs reviennent au bâton à toutes les manches», explique Guilbert, en soulignant la qualité des athlètes recrutés.

«Certains ont déjà été repêchés dans les ligues majeures. Cette année, il y a un vent de renouveau. On a recruté trois excellents joueurs», a-t-il ajouté en faisant référence au releveur Matthew Simon, à l’arrêt-court Frédéric Bolduc ainsi qu’au receveur Steve Côté.

En plus d’agir comme le redoutable lanceur partant des 4 Chevaliers, Guilbert participe à une demi-douzaine de numéros pendant le spectacle. «Je m’amuse là-dedans. À l’époque, je ne faisais pas beaucoup de personnages, puisque Claude Potvin en faisait la majorité. Dans la nouvelle génération, les rôles sont plus répartis. Si un joueur danse bien, on va lui donner un personnage en conséquence. Pour ma part, je me suis découvert des talents en art dramatique», confie-t-il avec un large sourire.

«Disons que ça me sort de mon quotidien de directeur d’école. C’est un métier que je fais depuis 14 ans et que j’adore. J’aime particulièrement le contact avec les jeunes et le personnel. Plusieurs élèves me parlent des 4 Chevaliers. Ils m’ont vu déguisé à la télévision et ils trouvent ça bien drôle. Les gens me demandent aussi comment je fais pour jumeler tout ça. C’est vrai que je suis assez occupé, mais quand je pars pour aller jouer un match, ça me fait décrocher. Ce sont deux mondes complètement différents», relate le gestionnaire, qui s’implique également comme entraîneur au baseball mineur et comme administrateur au sein de l’organisme Baseball Centre-du-Québec.

Au fil des ans, Stéphane Guilbert aura disputé des centaines de matchs dans l’uniforme des 4 Chevaliers, atteignant le cap des 400 matchs l’an dernier à Princeville. En 13 saisons, il n’a raté que cinq parties.

«C’était pour des raisons majeures reliées à mon travail, comme pour assister à un bal des finissants ou à une collation des grades. Quand tu embarques dans les 4 Chevaliers, il y a une loi non écrite : tu manques le moins de matchs possible. C’est un spectacle rodé au quart de tour. Il y a mille et un détails que chacun des joueurs doit accomplir.»

Photo d’archives, Ghyslain Bergeron

De juin à septembre, les 4 Chevaliers disputent 45 matchs aux quatre coins du Québec et du Nouveau-Brunswick. Partout, ils attirent des salles combles.

«Vers la fin des années 1960 et au début des années 1970, les 4 Chevaliers étaient super populaires. Les gens de cette génération continuent de nous suivre aujourd’hui. De plus, c’est surprenant de voir comment les jeunes embarquent là-dedans. Même s’ils ne connaissent pas le concept, le fait de jumeler du sport et de l’humour, ça les attire.»

Aujourd’hui âgé de 46 ans, Stéphane Guilbert songe sérieusement à accrocher son gant à l’issue de la présente campagne. «Je veux toujours bien performer, mais rendu à mon âge, il faudrait que je m’investisse dans un entraînement intensif et très discipliné. Avec mon travail, c’est difficile», explique ce père de deux garçons, Isaac (14 ans) et Tristan (19 ans).

Stéphane Guilbert effectuera son dernier tour de piste à Drummondville le samedi 18 août, alors que les 4 Chevaliers affronteront des personnalités régionales au Stade Jacques-Desautels à compter de 19 h 30. Les profits du match seront remis à Baseball Drummond ainsi qu’au programme sports-étude de l’école Marie-Rivier. Les billets seront en vente sous peu.

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