Shapovalov et Auger-Aliassime de retour au centre René-Verrier

Shapovalov et Auger-Aliassime de retour au centre René-Verrier
Denis Shapovalov

TENNIS. Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime sont possiblement deux des plus beaux joyaux que le tennis canadien n’ait jamais produits. Incidemment, c’est à Drummondville que ces deux jeunes étoiles montantes ont fait ouvrir les yeux de la planète tennis.

Il y a deux ans, lors de la toute première édition du Challenger Banque Nationale de Drummondville, Auger-Aliassime, un adolescent alors âgé d’à peine 14 ans, était devenu le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre le tableau principal d’une compétition d’une telle envergure. Tombeur de quelques vétérans aguerris en qualifications, le Montréalais était alors devenu le plus jeune joueur à percer le classement mondial de l’Association de tennis professionnel (ATP).

Victime d’une blessure, Auger-Aliassime n’a pu prendre part au tournoi drummondvillois l’an dernier. Qu’à cela ne tienne, les spectateurs ont alors pu assister à la naissance d’une autre étoile en Denis Shapovalov. L’Ontarien âgé de seulement 16 ans avait causé une énorme surprise en atteignant la demi-finale de l’événement, où il était passé bien près de battre le Britannique Daniel Evans, éventuel vainqueur de la compétition.

Débarqué au centre de tennis intérieur René-Verrier lundi soir pour frapper quelques balles sous la supervision de l’entraîneur Martin Laurendeau, Shapovalov s’est déclaré excité d’être de retour à Drummondville.

«L’an dernier, c’était assez fou! J’avais joué du très bon tennis. J’avais poussé Evans jusqu’au troisième set. C’était une semaine incroyable pour moi. Évidemment, ce sera difficile de répéter une présence en demi-finale, mais je vais essayer d’y arriver. C’est une année différente. Mon jeu est meilleur qu’il ne l’était l’an dernier», a lancé Shapovalov dans une entrevue accordée à L’Express.

Au premier tour, Shapovalov sera opposé au Britannique de 29 ans Edward Corrie, finaliste de la dernière édition du tournoi. «Corrie est un excellent joueur, comme en fait foi sa présence en finale l’an dernier. Il est reconnu pour être particulièrement difficile à battre sur les terrains intérieurs. Ce sera un premier match très difficile, mais je vais me présenter et donner tout ce que j’ai.»

Depuis le début du mois de mars, Shapovalov est demeuré invaincu, remportant le tournoi Futures de Gatineau et atteignant la demi-finale du tournoi de Sherbrooke, où il a toutefois dû déclarer forfait en raison d’un virus. «Je joue du bon tennis. Je me sens en bonne forme. Mon équipe a fait du bon travail pour me permettre de bien performer.»

Croire en soi-même

Se décrivant comme un joueur très agressif sur le court, Shapovalov a l’habitude de faire bouger ses adversaires en utilisant ses meilleurs coups. Sa force mentale constitue également une de ses grandes qualités.

«Dans les moments où ça compte, je pense que c’est très important de croire en soi-même. Je le fais très bien. Ça me permet d’être à mon meilleur dans les moments-clés», a affirmé l’athlète de 17 ans, qui est actuellement classé au 253e rang mondial par l’ATP.

Le mois dernier, dans un match de la coupe Davis disputé à Londres, Shapovalov a fait parler de lui pour les mauvaises raisons lorsque, dans un geste de frustration, il a involontairement frappé une balle directement au visage de l’arbitre Arnaud Gamas. Disqualifié, il a également écopé d’une amende.

«C’était stupide de ma part. Je suis content qu’il soit correct. Pour ma part, je suis passé à autre chose, non sans avoir appris de cette histoire. D’une manière étrange, mon jeu en bénéficie. J’ai compris l’importance de mieux gérer mes émotions. Je suis maintenant plus concentré dans les pratiques et dans les matchs», a expliqué celui qui vise d’atteindre le top 150 mondial d’ici la fin de l’année.

«J’évite de regarder trop loin. J’y vais une semaine à la fois. Le plus important, c’est que je continue à améliorer mon jeu. Les résultats vont suivre si mon jeu progresse.»

Coéquipiers en double

Shapovalov fera son entrée sur le court principal du Challenger de Drummondville dès mardi soir, en double, où il fera équipe avec Auger-Aliassime contre Edward Corrie et l’Américain Sekou Bangoura. Les deux jeunes sensations s’exercent d’ailleurs ensemble au centre national d’entraînement de Montréal.

«Félix est le gars le plus talentueux que j’ai vu de ma vie. Faire ce qu’il fait à son âge, c’est incroyable. C’est génial de pouvoir m’entraîner avec lui. C’est devenu un bon ami. Avec tout son talent et son éthique de travail, il va devenir un grand joueur», s’est dit d’avis Shapovalov au sujet de son compatriote.

Gagnant du tournoi Futures de Sherbrooke, la veille, Auger-Aliassime a profité d’une journée de repos lundi. Classé au 511e rang mondial, le jeune homme de 16 ans affrontera le Suisse de 30 ans Adrien Bossel au premier tour.

Outre Bossel, les Allemands Tim Puetz et Matthias Bachinger et le Britannique Liam Broady ont également obtenu une place dans le tableau principal à l’issue des qualifications. Les matchs de premier tour débuteront dès mardi. Parmi les duels à surveiller, le Tchèque Adam Pavlasek (favori du tournoi et 94e raquette mondiale) affrontera le Français Laurent Lokoli. En soirée, le Canadien Philip Bester affrontera l’Australien John-Patrick Smith.

Soulignons enfin que Vasek Pospisil a posé un geste d’une grande classe en transmettant un message vidéo aux organisateurs et au public drummondvillois. Poursuivant sa route au tournoi d’Indian Wells, le Britanno-Colombien de 26 ans a dit regretter ne pouvoir prendre part au Challenger et espère que ce n’est que partie remise. «J’ai entendu beaucoup de très belles choses au sujet de votre tournoi», a dit la 129e raquette mondiale dans un français impeccable.

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