Les Rendez-vous Québec Cinéma battent leur plein

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Les Rendez-vous Québec Cinéma battent leur plein
Bernard Émond, réalisateur de Pour vivre ici, et les comédiens Amena Ahmad, Marie Bernier et Danny Gilmore. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

CINÉMA. Jeudi soir avait lieu la soirée d’ouverture des Rendez-vous Québec Cinéma au Capitol. Quelques comédiens de Pour vivre ici ont foulé le tapis rouge tout juste avant le visionnement du film.

Réalisé par Bernard Émond, ce long-métrage met en vedette Élise Guilbault, Sophie Desmarais, Amena Ahmad, Danny Gilmore, Marie Bernier et Claude Lemieux.

«Monique vient de perdre son mari. Désemparée, elle occupe ses journées à errer dans les rues enneigées de Baie-Comeau. Un jour, la soixantenaire décide de rendre visite à ses deux enfants qui habitent Montréal. Ces derniers sont trop accaparés par leur existence et ils finissent par la délaisser. Au moins, elle peut toujours converser avec Sylvie, son ancienne belle-fille, qui est dotée d’une écoute appréciable. Désirant renouer avec son passé, Monique continue son périple jusqu’à une petite ville de l’Ontario où elle a passé son enfance. Mais presque tout a disparu», indique le résumé.

Le réalisateur est un habitué des festivals. Entre autres, ses premières œuvres de fiction, La femme qui boit et 20 h 17 rue Darling ont toutes deux été présentées à la Semaine internationale de la critique du Festival de Cannes et en 2005, l’Association québécoise des critiques de cinéma a décerné le titre de meilleur film de l’année à La Neuvaine, ainsi qu’à La Donation en 2007, en plus de décerner à La Neuvaine le titre du meilleur film québécois de la décennie 2000.

La salle 1 du Cinéma Capitol était bondée pour la projection, laquelle a été suivie d’une période de questions avec les comédiens et M. Émond. En fin de soirée, le film de Léa Pool, Et au pire, on se mariera, mettant en vedette Sophie Nélisse, a été présenté.

La première édition des Rendez-vous Québec Cinéma à Drummondville se poursuit jusqu’à samedi soir. Pour connaître la programmation complète, cliquez ici.

 

Ce qu’ils ont dit

Sur le tapis rouge, L’Express a rencontré le réalisateur Bernard Émond et les comédiens présents. Voici quelques passages des entrevues.

– Marie Bernier, fille de Monique : «Je trouve ce film touchant, car il parle de la transmission, de ce qui est légué aux générations futures versus d’où on vient. En tant que fille de 32 ans, je trouve ça très interpellant parce que j’ai l’impression d’être complètement entre les deux : je n’ai pas encore d’enfant, mais j’ai des parents qui ont une vie complètement différente de la mienne, qui viennent d’un endroit complètement différent du mien aussi.»

«C’est un grand, grand honneur de travailler avec Bernard Émond, car on a l’impression de faire quelque chose d’important et ça, c’est une chance qui arrive peut-être seulement une fois dans une carrière, mais c’en est toute une!»

– Amena Ahmad, belle-fille de Monique : «Il y a un message important à dire sur la façon qu’on développe des liens, en fait ce n’est pas facile dans le monde dans lequel on vit de trouver de vrais liens avec des gens. C’est fascinant de voir ça dans le film. Ça me fait poser des questions.»

– Danny Gilmore, fils de Monique : «Je joue un ingénieur qui travaille souvent à l’extérieur du pays, qui a deux familles et qui est vraiment occupé, donc qui n’a pas beaucoup de temps de s’occuper de sa pauvre mère en deuil. C’est la vie, ce qui fait qu’il y a une complexité qui s’installe entre les deux. Malgré ça, il y a quand même une grande complicité et une douceur. C’est un personnage qui me ressemble beaucoup dans le sens où j’ai deux enfants de deux femmes différentes, je travaille, la vie va vite et ma mère est à la retraite (…) Ce film-là fait beaucoup réfléchir sur la notion d’héritage, de ce qu’on veut léguer à nos enfants.»

– Bernard Émond, réalisateur : «Je trouve que les grandes villes sont impersonnelles, désincarnées et tout entières vouées aux cultes de l’argent et de la performance. Je trouve quand on sort pour aller dans les villes moyennes et les campagnes, on trouve quelque chose de plus humain. Pour moi, les lieux sont importants dans tous mes films. [Pour ce long-métrage], j’ai voulu tourner à Baie-Comeau, parce que j’aimais cette ville et ses habitants.»

«Pour moi, le cinéma ce n’est pas quelque chose que l’on consomme, ce n’est pas une marchandise, c’est un art. J’invite donc les gens à être braves, d’aller voir des choses qu’ils ne savent pas qu’ils vont aimer.»

Partager cet article