Ducharme veut guider le Canada jusqu’à la terre promise

Ducharme veut guider le Canada jusqu’à la terre promise
Dominique Ducharme en action derrière le banc de l’équipe de la LHJMQ dans le cadre de la série Canada-Russie, le mois dernier, au Colisée de Moncton. (Photo : gracieuseté LHJMQ/Vincent Éthier)

HOCKEY. Près d’un an après avoir guidé le Canada jusqu’en finale du championnat mondial de hockey junior, Dominique Ducharme repart à l’assaut de la médaille d’or.

Reconduit dans ses fonctions d’entraîneur-chef de l’équipe nationale des moins de 20 ans par Hockey Canada, le pilote des Voltigeurs de Drummondville entend bien profiter de cette seconde chance pour toucher à la récompense ultime. En janvier dernier, les Canadiens ont subi un défaite crève-cœur de 5-4 en fusillade face aux Américains lors de la finale disputée au Centre Bell.

Cette année, les champions en titre seront les hôtes de l’événement à Buffalo, dans l’État de New York, durant la période des Fêtes. Sans parler de revanche, Ducharme entend se servir de la douloureuse expérience d’il y a un an pour amener le Canada jusqu’à la terre promise.

«L’an dernier, on ne pouvait pas passer plus proche. Ça veut dire qu’il y a quand même de bonnes choses qui ont été faites. On veut se servir de notre expérience, mais on ne s’assoit pas là-dessus non plus. On veut l’utiliser de la bonne façon», a dit d’emblée l’homme de hockey de 44 ans natif de Joliette.

Dominique Ducharme (Photo gracieuseté LHJMQ/Vincent Éthier)

«On n’utilisera pas exactement la même recette que l’an dernier, a-t-il continué. On veut amener notre préparation à un autre niveau. On va prendre ce qu’on a fait de bien et on va essayer d’amener ça à un autre niveau, avec pour objectif de se créer un avantage sur les autres équipes.»

Après avoir dirigé un dernier match des Voltigeurs à Charlottetown, jeudi, Ducharme a pris la direction de St. Catharines, en Ontario, où se déroulera le camp de sélection de la formation canadienne à compter de mardi. En quatre jours, trois matchs contre les étoiles universitaires canadiennes et le Danemark sont à l’horaire. Le championnat débutera une dizaine de jours plus tard.

«Dans un tournoi de courte durée comme celui-là, une fois que la sélection des joueurs est complétée, tu n’as pas beaucoup de temps pour te préparer. C’est pourquoi on a déjà commencé à implanter notre philosophie au camp estival et à la série Canada-Russie. On a rencontré les joueurs de toutes les ligues pour leur communiquer notre message. On leur a fait part de nos attentes et de la façon qu’on veut travailler, pour qu’ils sachent ce qu’on veut faire. On a déjà établi les bases sur lesquelles on va travailler à St. Catharines», a expliqué Ducharme.

Au cours des derniers jours, l’identité des 32 joueurs invités au camp de sélection a été dévoilée. Parmi eux, on retrouve seulement trois joueurs de la LHJMQ. Ayant déjà une bonne idée de son alignement final, Ducharme s’est dit à la recherche de joueurs engagés été capables d’élever leur niveau de jeu très rapidement.

«Ça ne suffit pas d’être bon dans le junior. Il faut que les joueurs puissent amener leurs qualités pour performer contre les meilleurs juniors au monde. En l’espace de deux semaines, ils devront passer du niveau de jeu la Ligue canadienne, qui est encore bien loin des séries, au niveau de vitesse et d’intensité d’un match numéro sept dans les séries de la Ligue américaine. Ça prend des joueurs spéciaux pour franchir cette marche-là aussi rapidement», a indiqué celui qui sera à nouveau épaulé par deux anciens joueurs de la Ligue nationale, l’Albertain Tim Hunter et l’Ontarien Trevor Letowski.

Après deux parties préparatoires contre les Tchèques et les Suisses, en Ontario, les Canadiens entameront la ronde préliminaire (quatre matchs) le lendemain de Noël, contre les Tchèques. Le 29 décembre, les protégés de Dominique Ducharme affronteront les hôtes du tournoi en plein air, au stade des Bills de Buffalo. Environ 75 000 spectateurs sont attendus dans cette enceinte ayant déjà accueilli une classique hivernale de la Ligue nationale en 2008.

Équipe Canada junior partira bientôt à la conquête de la médaille d’or. (Photo gracieuseté Hockey Canada)

«Il y aura assurément une belle ambiance, d’autant plus que plusieurs partisans canadiens vont se déplacer pour l’occasion. Ce sera une foule divisée. Mais au-delà de toute cette expérience, ça reste un match important», a fait observer Ducharme.

«C’est pourquoi on a un plan pour se préparer pour cette partie-là en particulier. On veut performer dans un contexte que peu de joueurs ont vécu… On se concentre beaucoup sur notre préparation mentale, pour savoir comment réagir devant les nombreuses distractions, l’environnement différent, la glace et la température. C’est un événement qu’on va peut-être plus apprécier après le tournoi que le soir même», a ajouté celui qui dirigera ensuite les Voltigeurs lors de la Classique hivernale, les 9 et 10 février.

Même si la compétition se déroulera en sol américain, Ducharme refuse d’y voir là une occasion de rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui sont venus gâcher la fête à Montréal l’an dernier.

«Ce sera un tout nouveau tournoi, alors ce n’est pas juste une question de revanche. C’est un tournoi tellement relevé. Il n’y a pas que les Américains qui sont bons. Les Finlandais, les Suédois, les Russes, les Tchèques et les Suisses sont aussi dangereux… On veut jouer le 5 janvier pour la médaille d’or, mais on a bien du chemin à faire d’ici pour se rendre-là. Avant tout, on doit faire notre chemin jusqu’à la ronde des médailles», a-t-il mis en relief.

«L’or, c’est notre but ultime, mais on n’oubliera pas le processus pour y arriver», a conclu celui qui laissera les guides des Voltigeurs à son associé Steve Hartley pour les huit prochains matchs.

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