Les alpagas se sont pavanés la tête haute

Les alpagas se sont pavanés la tête haute

L’écurie 5-55, située sur le 5e rang à Drummondville, était l’hôtesse, samedi, d’une importante compétition d’alpagas venus des quatre coins du Québec et du Canada, pour déterminer lesquels d’entre eux revêtaient la plus belle fibre.

Des alpagas beiges, fauves, bruns noirs et gris, regroupés selon des catégories d’âge, ont défilé devant deux juges certifiés qui avaient la mission de positionner la valeur de chaque bête.

Ce genre de compétition a déjà eu lieu dans le passé dans le cadre d’Expo Québec, au mois d’août. Comme l’événement se déroulait après la tonte des animaux, qui a lieu normalement en mai, les éleveurs devaient fournir la fibre de l’animal dans un sac pour que les juges l’examinent.

C’est elle qui détermine en grande partie la qualité et la valeur de l’alpaga qui fait partie de la famille des lamas.

Un calibre élevé

Cette nouvelle compétition provinciale s’est tenue en grande première à Drummondville, en raison de sa position géographique centrale. Cette période de l’année était favorable parce qu’elle permet d’évaluer les bêtes pendant qu’elles sont enveloppées de leur fameuse laine, qui est six fois plus chaude que celle du mouton.

Samedi, les organisateurs de ce rassemblement, qui réunissait 225 alpagas provenant d’une trentaine de fermes, pouvaient dire mission accomplie. "C’est une belle compétition. Ça se déroule très bien. Les membres du comité d’administration sont surpris de la qualité des alpagas", a commenté dans le feu de l’action Karine Davidson Tremblay, de la ferme Alpagas Fibrefine de Saint-Eulalie.

Cet élevage ainsi que Bel Alpaga et Alpaga Drummond participaient à cet événement.

Valoriser cette fibre résistante et chaude

Ayant connu une progression marquée il y a quelques années au Québec, l’élevage d’alpagas se stabilise depuis peu, constate Alice Bélanger, membre du conseil d’administration d’Alpaga Québec, qui regroupe 38 membres. "Certains se rendent compte que c’est beaucoup de travail. Ils abandonnent", relate-t-elle. En revanche, les fermes qui persévèrent ont tendance à croître.

Il faut valoriser la fibre de ces bêtes dans le marché textile québécois, puisque l’utilisation de celle-ci reste encore artisanale. L’heure est à la commercialisation. "C’est un de nos défis", commente cette propriétaire de la Ferme Les Alpagas d’Aldo du Bas-Saint-Laurent. D’ailleurs, les fermiers songent à former une coopérative ou autre type de regroupement en vue de développer des outils communs permettant sa mise en marché.

Pour l’instant, la tenue de cette compétition provinciale permettra d’influencer le programme de génétique des éleveurs. "Ce classement nous aidera à orienter ou à modifier notre façon de faire la reproduction", explique Mme Bélanger. En suivant cette voie, le Québec peut certainement rehausser ses chances de compter éventuellement les alpagas ayant la plus luxueuse des toisons.

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