Réussir son secondaire différemment

Réussir son secondaire différemment

Mélissa Joubert

L’enseignement traditionnel ne convient pas à tous les jeunes et ça, le Collège Saint-Bernard (CSB) l’a bien compris en implantant en 2007 le programme «Voie d’avenir», un projet inédit qui donne des résultats concrets et étonnants. D’ailleurs, une première cohorte de 12 élèves graduera à la fin du mois de juin.

Ayant pris un retard considérable avant leur arrivée dans le programme, ces élèves ainsi que leurs parents étaient loin de s’imaginer il y a cinq ans que cette étape importante pouvait être franchie.

«La pire chose qui peut arriver à un élève est d’être confronté à des difficultés scolaires. Il existe plusieurs jeunes pour qui le système scolaire ne répond pas à leurs besoins pédagogiques particuliers et ce n’est pas parce qu’ils sont moins intelligents, loin de là. Ce programme leur permet donc de leur donner confiance en eux et de réussir», affirme Alexandre Cusson, directeur général du Collège.

Le principal objectif de ce programme, aussi appelé Groupe 28, est de maximiser le cheminement personnel et pédagogique de chaque élève, et ce, tout en respectant leurs capacités et intérêts.

La pédagogie différenciée, la recherche et la mise en application des apprentissages sont au cœur de ce nouveau mode d’enseignement unique au Québec.

«En clair, nous utilisons une pédagogie active. Par exemple, nous demandons l’attention d’une partie des élèves pendant 15 minutes et nous leur enseignons la matière sous forme de capsules. Par la suite, ils font leurs exercices individuellement ou en petits groupes s’ils ont de la difficulté. Nous misons beaucoup sur l’entraide», précise Pierre-Olivier Jetté, enseignant responsable du Groupe 28.

Les 43 élèves inscrits sont réunis dans la même classe, mais sont répartis à l’intérieur de deux groupes, soit 1er cycle (1ère, 2e et 3e secondaire) et 2e cycle (4e et 5e secondaire), le ratio étant 1 enseignant pour 10 élèves.

«La réussite personnelle et pédagogique de chaque élève que nous accueillons depuis 2007 confirme le bien-fondé de notre méthode personnalisée d’enseignement et constitue, pour de nombreux parents, une réponse aux besoins particuliers de leurs enfants», souligne M. Cusson.

Bien que l’approche pédagogique soit différente, le contenu de la matière demeure quant à lui le même. D’ailleurs, tout comme pour les élèves de 5e secondaire partout au Québec, les jeunes inscrits au programme «Voie d’avenir» doivent réussir les mêmes examens du ministère de l’Éducation pour obtenir leur diplôme d’études secondaires.

Des constats éloquents

Depuis la création de ce programme, les avis et constats sont nombreux et témoignent également de la passion qui habite chacun des quatre enseignants entièrement dévoués à l’apprentissage et au développement personnel de chaque élève.

«Je suis inscrite à ce programme depuis secondaire 2. Ma première année à l’école était vraiment plate, car j’avais toujours les mêmes cours, le même horaire. Dans ce programme, c’est toujours différent, c’est beaucoup plus dynamique. C’est bien simple, si je n’étais pas venue dans le groupe 28 il y a quatre ans, je n’aurais jamais obtenu mon diplôme. J’ai confiance en moi et j’ai des notes dont je n’aurais jamais cru avoir», partage Éliane Gagnon, finissante.

«Le programme Voie d’avenir c’est une famille. En quatre ans, j’ai eu les mêmes quatre profs. Je sais que je suis important pour eux. De plus, ils ont du plaisir à être avec nous», expose pour sa part Michel-Olivier Légaré, 4e secondaire.

Si les témoignages des élèves sont plus que probants à l’endroit du programme, ils le sont tout autant de la part de leurs parents qui voient en celui-ci une grande source d’espoir et de réussite.

«C’est au sein de ce groupe qu’Oliver a pu vivre des succès et de beaux projets, ce qui l’a motivé à persévérer dans ses apprentissages pendant ses cinq années de secondaire», affirme Pierre Beaudoin, père d’Olivier, finissant.

«Ce programme a permis à des enfants différents d’obtenir un diplôme d’études secondaires dans un environnement stimulant. Le fait que, tout au long de leurs études, l’équipe d’enseignants impliqués dans cette classe soit toujours la même permet une stabilité et un accompagnement très humain», a-t-il conclu.

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