Briser l’isolement et mieux comprendre la maladie mentale

Briser l’isolement et mieux comprendre la maladie mentale

Schizophrénie et dépression. Deux maladies mentales qui touchent de plus en plus de personnes de la société. Les familles d’un proche atteint de ce type d’affectation se sentent souvent seules et isolées. Elles ont honte de divulguer ce qu’elles vivent, car encore en 2013, de nombreux préjugés existent. L’Association des parents et amis du malade émotionnel du Centre-du-Québec (APAME) a pignon sur rue depuis près de 40 ans à Drummondville pour les soutenir dans leurs épreuves et dans leur quotidien.

Selon Karine Leroux, directrice générale de l’organisme, les cas de schizophrénie ont augmenté au fil du temps compte tenu du fait que davantage de personnes consomment des drogues déclenchant dans plusieurs cas une psychose pour ensuite provoquer la schizophrénie.

Curieusement, même si le taux de personnes touchées par une maladie mentale augmente, le nombre de membres à l’APAME demeure sensiblement le même depuis les dix dernières années.

«Certains ne viennent plus, car, par exemple, il y a eu une séparation, le proche est décédé ou la personne malade a trouvé un équilibre. J’ai remarqué que les gens hésitent énormément à demander de l’aide et ceux qui prennent finalement rendez-vous ont attendu beaucoup trop avant de consulter. Ici, c’est un lieu où nous accueillons les familles à bras ouverts. Personne ne les jugera et nous sommes là pour eux», soutient-elle.

La réalité vécue par les familles en est souvent un de dangerosité diffuse. L’observateur extérieur peut croire qu’il n’y a pas lieu d’intervenir, que le risque du passage à l’acte n’est pas véritable. Cependant, la famille, qui nuit après nuit, s’enferme et entend son proche se désorganiser au fil des heures est à l’extrême limite de sa résistance nerveuse qui va de concert avec l’aggravation des symptômes et de la situation.

«C’est malheureux de constater que parfois, tout ça déclenche une dépression chez le proche aidant», affirme la directrice générale, également intervenante, en tenant à souligner qu’il ne faut pas rester seul avec ce fardeau et ce stress.

Au dire de celle-ci, la société fera «un grand bout de chemin» lorsqu’on nommera la maladie mentale comme on nomme le diabète. Elle est une maladie comme les autres.

«C’est encore tabou de parler de ces maladies. Il y a encore beaucoup de préjugés. Si l’on veut éviter le pire, il ne faut pas avoir peur d’en parler, c’est une réalité», expose-t-elle.

À l’écoute des besoins

Schizophrénie, dépression majeure, trouble bipolaire, trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et trouble de personnalité limite (borderline) sont autant de maladies mentales sur lesquelles l’APAME peut documenter et aider les familles.

«Il en existe d’autres évidemment, comme les TDAH. Peu importe la maladie mentale, les familles peuvent venir nous voir et si besoin est, nous les référerons vers un autre organisme ou le CLSC», précise Mme Leroux.

À l’APAME, les personnes peuvent rencontrer des intervenantes compétentes ou des pairs qui vivent la même chose qu’eux au quotidien. Ils peuvent ainsi comprendre davantage leur proche, la maladie qui les touche et avoir des outils supplémentaires afin de faire face à leur situation.

Divers services sont offerts, entre autres, des interventions psychosociales, des groupes d’entraide, des activités de formation, un centre de documentation et un accompagnement pour la présentation à la Cour d’une requête pour une ordonnance d’évaluation psychiatrique.

«On offre également des journées répit visant à permettre à la famille de prendre un peu de temps pour elle question de se changer les idées. C’est une bonne façon de briser l’isolement et prévenir une éventuelle détérioration», explique celle qui est en poste depuis septembre dernier.

Celle-ci indique que les personnes désirant consulter doivent devenir membres pour la modique somme de 5 $ par année. Actuellement, l’organisme oeuvrant depuis 1984 sur le territoire de la MRC de Drummond compte 230 membres.

Pour obtenir de l’aide, les gens peuvent se présenter directement dans les locaux de l’APAME au 1090, rue Lafontaine, appeler en composant le 819 478-1216, communiquer par courriel à apamedr@cgocable.ca ou finalement visiter le site web www.apamedrummondville.org

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