Profession: pompière

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Par Marilyne Demers
Profession: pompière
Jennifer St-Cyr doit notamment lutter contre les incendies, répondre aux appels d’urgence et intervenir en cas de sinistres ou d’accidents. (Photo : Ghyslain Bergeron)

JOURNÉE DE LA FEMME. Jennyfer St-Cyr est pompière à temps partiel. La Drummondvilloise fait partie du 3 % des femmes qui exercent cette profession au Québec.

«Sur ma voiture, j’ai un collant de pompier. Dans le quartier où j’habite, je me fais demander si c’est mon conjoint ou moi qui est pompier. Les gens sont souvent surpris. Une dame âgée m’a déjà dit : wow! Je ne me suis pas battue pour rien dans le temps», raconte la femme de 33 ans.

Seule femme aux casernes de Saint-Bonaventure et de Saint-Germain-de-Grantham où elle exerce son métier, Jennifer St-Cyr n’a pas volé sa place. Comme ses collègues, elle a obtenu son certificat de pompière, passé son permis pour conduire un véhicule d’urgence et réussi le test d’évaluation physique.

«Je pense que c’est peut-être la femme qui va se mettre des obstacles en se disant qu’elle ne sera pas capable. Oui, peut-être qu’elle ne sera pas capable de la manière d’un homme, mais elle va trouver un moyen de le faire. On travaille différemment parce qu’on n’a pas la même capacité physique ni la même force physique», explique la pompière.

«On travaille toujours en équipe. Si je ne suis pas capable de soulever quelque chose, mon collège va m’aider. À l’inverse, s’il n’est pas capable de passer quelque part parce qu’il est plus large que moi, je vais le faire», ajoute-t-elle.

Fraternité
Jennifer St-Cyr, qui n’avait jamais pensé à devenir pompière par le passé, affirme avoir été bien accueillie par les autres pompiers. D’ailleurs, l’ex-huissière a été recrutée en 2015 par nul autre que le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Bonaventure, Sylvain Bellerose.

Jennifer St-Cyr est pompière à temps partiel pour les municipalités de Saint-Bonaventure et de Saint-Germain-de-Grantham. (Photo: Marilyne Demers)

«Je faisais du bénévolat pour la sécurité à la Saint-Jean-Baptiste à Saint-Bonaventure. On a été jumelés ensemble. À la fin, il m’a demandé si je voulais devenir pompière. On apprend à avoir la piqûre», sourit-elle. L’an dernier, elle a rejoint le service incendie de Saint-Germain-de-Grantham.

Son travail comme adjointe administrative au Centre de jardin paysagiste Alain Carrier lui permet de troquer ses vêtements de bureau pour enfiler son habit de combat, dont le poids peut dépasser 50 livres, lorsqu’elle reçoit un appel d’urgence. «J’ai ma petite vie tranquille, mais j’ai aussi ma petite dose d’adrénaline», soutient celle qui est «toujours» sur appel.

Dans ce milieu masculin, la pompière avoue être parfois la cible de taquineries de ses collègues, mais c’est de bonne guerre. «J’ai toujours eu des métiers de gars. Je suis habituée d’être avec eux et de gérer ça. Ils me font des blagues. OK, fais-moi s’en, mais n’oublies pas que je suis capable de t’en faire aussi. On s’agace beaucoup», indique celle qui a aussi songé à devenir policière.

«On est comme une petite famille. On se défend entre nous et si quelqu’un a de la peine, on en a tous. On se soutient», conclut-elle.

La place des femmes
Selon Emploi Québec, 251 professions sont considérées comme non traditionnelles, soit exercées majoritairement par des hommes ou par des femmes, à travers la province. Un métier est non traditionnel pour les femmes lorsqu’on y trouve moins de 33 % de femmes. Il en est de même pour les hommes.

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