Absolution conditionnelle pour éviter son expulsion du pays

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Par Frederic Marcoux
Absolution conditionnelle pour éviter son expulsion du pays
Le palais de justice de Drummondville. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

Un jeune homme d’origine africaine a profité d’une décision d’absolution conditionnelle de la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec, lundi, au Palais de justice de Drummondville, après avoir avoué sa culpabilité dans une histoire de fraude. Son avocat a insisté sur le fait que le fautif risquait l’expulsion du pays s’il avait un casier judiciaire.

Le jeune homme qui étudie en économie à l’université HEC de Montréal s’est présenté comme un locateur d’un appartement auprès d’une victime à Drummondville, en janvier 2017, et d’une autre victime à Montréal, quelques jours au préalable. Il demandait une avance de fonds à la personne intéressée par l’appartement en question. Dans le dossier de la métropole, la somme de 840 $ avait été déposée dans le compte de la conjointe du fautif, tandis que la victime drummondvilloise avait été fraudée de la même façon pour un montant de 900$.

«Il est étudiant ici et il vient frauder ici, c’est ce que je comprends?», a lancé la juge avant de froncer les sourcils.

«Monsieur a un visa d’étudiant, il a terminé une mineure en économie à l’Université de Montréal. Il lui reste un an pour compléter son baccalauréat. Si monsieur a un casier judiciaire, il sera expulsé immédiatement sans appel», a répondu l’avocat du fraudeur, en précisant qu’un juge de Québec avait absous son client pour le dossier à l’extérieur de Drummondville.

L’avocat a fait savoir que le jeune homme âgé de 20 ans au moment des faits se faisait influencer par un groupe d’Africains qui l’«utilisait». Il obtenait ensuite une petite portion du montant.

«Je vais accepter la suggestion commune, mais je dois avouer que j’ai des réserves. Quand on arrive dans un pays et qu’on veut s’intégrer, ça commence bien mal les choses. Avec des études universitaires, on s’attend à ce que vous soyez capable de prendre de bonnes décisions. L’argument stipulant que vous avez été influencé, ça ne m’impressionne pas beaucoup. […] Je vous le dis tout de suite, si vous recommencez ce genre de comportement, je suis loin d’être convaincue qu’un autre juge va avoir la même clémence que moi», a conclu  la juge Marie-Josée Ménard, avant d’absoudre le fraudeur sous conditions de garder la paix pendant la prochaine année, de ne pas contacter les victimes, de réaliser 140 heures de travaux communautaires et de rembourser les victimes.

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