Renée Martel : le milieu artistique rend hommage à la «cowgirl» drummondvilloise

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Par Louis-Philippe Samson
Renée Martel : le milieu artistique rend hommage à la «cowgirl» drummondvilloise
Renée Martel. (Photo : Photo gracieuseté)

MUSIQUE. Au lendemain de l’annonce du décès de celle qu’on surnommait la reine de la musique country québécoise, plusieurs personnalités du milieu musical et artistique drummondvillois ont rendu hommage à Renée Martel.

L’auteur-compositeur-interprète drummondvillois Steve Veilleux a appris la nouvelle quelques heures avant de monter sur scène. «Ça a été un choc. C’est difficile de réaliser l’immense perte que la culture de chez nous vient de vivre. C’est avec énormément de respect que j’offre mes condoléances à la famille et aux proches de Renée Martel que j’ai eu le plaisir de côtoyer ces dernières années», a commenté le chanteur du groupe Kaïn.

Le groupe avait d’ailleurs collaboré avec Renée Martel à plusieurs reprises, dont sur leur album Je viens d’ici, paru en 2019. La chanteuse avait repris la chanson Comme dans l’temps.

«Elle nous avait fait pleurer et brailler comme des gamins tellement son interprétation était touchante. On se parlait à l’occasion simplement pour prendre des nouvelles», a ajouté le chanteur et guitariste. Renée Martel a été la porte-parole de la Fête de la musique de 2018 qui a été produite par Steve Veilleux et la Ville de Drummondville.

Les chansons de Renée Martel ont été une partie intégrale de la trame sonore de l’enfance de Steve Veilleux. «J’ai grandi avec la musique de Marcel et Renée Martel et tous ces artistes de la musique country ; c’est très important chez nous. C’est pour ces raisons que ça a été un grand honneur de la recevoir en studio pour l’entendre chanter les paroles que j’avais écrites. Aujourd’hui, ça prend une portée encore plus émotive et touchante pour moi», a confié Steve Veilleux.

Renée Martel, Annie Hamel, directrice du Capitol, et Steve Veilleux lors de la projection du documentaire Jukebox en 2020. (Photo : archives, Emmanuelle LeBlond)

Steve Veilleux conservera de Renée Martel le souvenir d’une femme résiliente. «Elle n’a pas eu un parcours facile, elle a connu beaucoup d’épreuves autant du côté de sa santé que sa vie personnelle. Mais elle a toujours rebondi et énormément aimé son métier. Elle était très authentique. C’était facile de parler, rire et chanter avec elle. Elle s’est toujours épanouie, malgré son parcours qui l’a amenée à être très résiliente», a poursuivi le musicien de 43 ans.

En septembre 2020, Steve Veilleux avait pu rendre hommage à Renée Martel à l’occasion de la sortie du documentaire Jukebox au cinéma Capitol de Drummondville. «Qu’on me demande de lui rendre hommage était pour moi un honneur. J’avais été beaucoup touché de pouvoir prendre parole dans une soirée symbolique comme ça l’était pour elle et chez elle. Renée Martel a toujours proclamé fièrement ses origines drummondvilloises», a-t-il indiqué.

Le musicien drummondvillois salue l’œuvre et l’héritage que laisse Renée Martel sur la culture québécoise.

«Renée Martel est notre cowgirl à tout le monde. Elle a fait beaucoup pour la musique country. Peu importe les époques qu’elle a traversées, Renée est toujours restée pertinente. Il y a juste elle qui savait comment faire ça», a énoncé Steve Veilleux.

Une idole dès le début

Les frères Fernand et Étienne Bessette ont eu la chance de côtoyer Renée Martel à ses débuts dans les années 1960. Respectivement batteur et guitariste, ces Drummondvillois d’origine ont accompagné la chanteuse et son père Marcel lors de tournées dans le nord-est des États-Unis.

«Renée était déjà une grande chanteuse à l’époque. Je l’ai connue vers la fin de sa carrière avec son père, avant qu’elle atteigne son apogée. J’étais plus jeune qu’elle et je la voyais comme une idole. Renée était la jolie jeune fille du temps qui faisait rêver tous les garçons. Je conserve de bons souvenirs de ces spectacles», s’est remémoré Fernand Bessette qui a effectué deux séries de spectacles aux côtés de la chanteuse.

Renée Martel lors d’une performance. (Photo: gracieuseté)

Étienne Bessette s’est plus souvent produit en spectacle avec Renée Martel comme guitariste. Avec la chanteuse et son père, il a fait la tournée de plusieurs villes entre les états de New York et du Maine dans les années 1960.

«Elle commençait à voler de ses propres ailes à ce moment. Ça a toujours été un plaisir de travailler avec elle ; elle était déjà très professionnelle à 17-18 ans. Renée était timide, mais le public l’aimait beaucoup. C’était à prévoir qu’elle serait une grande vedette», s’est souvenu Étienne Bessette.

Étienne Bessette voue une grande admiration à Renée Martel. Pour lui, il s’agit d’un honneur d’avoir pu côtoyer la chanteuse de si près durant ces années. «Ce que j’ai aimé d’elle, c’est qu’elle a toujours été égale à elle-même. Je ne pense pas qu’elle ait déjà déçu son public. Elle a toujours été proche de son public et je crois que ça a été une formule gagnante pour elle», a ajouté le guitariste.

Ce dernier avoue avoir été surpris et touché par le décès de Renée Martel alors qu’elle devait se produire en spectacle un peu partout au Québec en compagnie de son ami Paul Daraîche.

Liens forts

Au fil des ans, Renée Martel a pu tisser des liens forts avec le public drummondvillois sur la scène de la Maison des arts de Drummondville. Chacun de ses passages était couru par les spectateurs. «C’est une relation historique. Renée Martel est une artiste qui venait régulièrement, on l’accueillait à chacune de ses tournées ou avec d’autres artistes comme Georges Hamel ou Paul Daraîche. Renée Martel était notre cowgirl dorée», a annoncé Marie-Pierre Simoneau, directrice générale de la Maison des arts.

Marie-Pierre Simoneau, directrice générale de la Maison des arts. (Photo d’archives)

La directrice générale n’avait que de bons mots pour Renée Martel, qui avait laissé une forte impression lors du spectacle du 200e anniversaire de Drummondville en 2015. «Elle était une femme excessivement près de ses racines et qui les a toujours défendues. Son décès marque une perte magistrale pour le milieu de la musique du Québec. C’était une femme exceptionnelle, très gentille, toujours avenante et qui avait beaucoup de classe. C’était toujours agréable et sympathique de discuter avec elle», a ajouté Mme Simoneau.

La Maison des arts devait accueillir Renée Martel et Paul Daraîche le 8 juin 2022.

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