Geneviève Duperron, d’une passion à une mission

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Par Cynthia Martel
Geneviève Duperron, d’une passion à une mission
Geneviève Duperron et son chien Sansa. (Photo : Gracieuseté)

(NDLR). À la suite d’un appel à la communauté lancé à la fois dans le journal et sur internet, L’Express Magazine a reçu d’innombrables suggestions de femmes exceptionnelles, qui méritent d’être exposées au grand public, dans le cadre de la journée internationale des femmes, le 8 mars. Ces femmes sont pour la plupart peu ou pas connues du public. Pourquoi les avons-nous choisies? Simplement parce qu’elles sont exceptionnelles. Elles sont six. Elles sont les femmes «rayons de soleil» 2024 de L’Express Magazine.

MAGAZINE. Geneviève Duperron a redéfini la recherche de chiens perdus au Québec. Entourée d’une armée de 130 bénévoles, la Drummondvilloise convertit des moments angoissants et de désespoir en de véritables retrouvailles émouvantes.

Geneviève Duperron n’aurait jamais imaginé en 2019 qu’une cage prenant la poussière dans son garage marquerait le début d’une belle aventure avec Ge cherche Charly.

«Tout ça a débuté avec la disparition de Kelly, une Labrador perdue à Drummondville. Au début, j’ai suivi l’histoire comme plusieurs personnes sur les réseaux sociaux. Mais en constatant que les partages de publications menaient les gens vers de fausses pistes, j’ai senti l’appel d’aider. Je n’avais aucune connaissance, mais je me suis un peu informée sur les techniques de trappage et j’ai utilisé une carte pour tracer les déplacements de Kelly au fil des signalements. Nous l’avons retrouvée au bout de 58 jours en la capturant avec ma cage», se remémore-t-elle.

Cette première disparition a mis en lumière le besoin criant de ressources spécialisées et le manque de connaissances dans la recherche de chiens en cavale.

Pendant l’année qui a suivi cette première capture, Geneviève Duperron a retrouvé quelques autres toutous.

«À travers ces expériences, je peux dire que j’ai appris certaines techniques sur le tas. Je me suis renseignée également auprès de sources américaines», indique la passionnée des animaux.

Petit à petit, une passion a grandi pour se transformer en mission.

C’est le 20 juillet 2020 que Ge cherche Charly a pris son envol, au moment de la disparition de Roxy, le chien des deux sœurs Carpentier. Un envol fulgurant avec près de 3000 dossiers pris en charge à ce jour.

«Je m’attendais à aider trois ou quatre chiens par année!» lance en riant Mme Duperron, spécifiant que des demandes proviennent parfois même de l’Ontario et de l’Europe.

Loin d’agir comme une éducatrice canine, Geneviève Duperron – et les bénévoles – sert plutôt de guide pour le propriétaire et sa famille.

«On les encadre. On leur dit quels gestes poser, quoi dire et ne pas dire sur les réseaux sociaux, etc. Beaucoup de choses peuvent se faire à distance. Chaque cage est munie de caméra», explique-t-elle.

Depuis 2020, Geneviève Duperron consacre tous ses moments en dehors de son emploi régulier à Ge cherche Charly, nommé en l’honneur de son défunt chien.

Timide de nature, la femme de 50 ans a découvert un leadership insoupçonné. Elle a dû également développer des aptitudes en ressources humaines.

«C’est la partie la plus challengeante, je dirais. Je n’étais pas la personne qui avait le plus de facilité à s’exprimer, mais je me suis vraiment développée», affirme la Drummondvilloise.

Au fil du temps, elle a cumulé autant d’anecdotes que de belles rencontres.

«J’ai d’ailleurs rencontré ma conjointe sur le terrain. Depuis, elle s’implique autant que moi dans l’organisme. Et j’ai aussi développé de belles amitiés parmi les bénévoles», expose-t-elle, mentionnant que 95 % de son équipe est composée de femmes.

Les anecdotes de réussites sont nombreuses, du chien errant capturé après un an jusqu’au sauvetage d’un teckel durant les froids d’hiver.

Même si les projecteurs sont souvent braqués sur elle, Geneviève Duperron tient à souligner que le succès de l’organisme repose sur le dévouement quotidien de l’ensemble des bénévoles.

«La reconnaissance, c’est une partie qui me rend inconfortable. On est une équipe et chacun d’entre eux se démène autant que moi.»

Quoiqu’il en soit, leurs efforts ont permis de sauver des vies animales et de changer le cours de nombreuses histoires.

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