Champions du monde, par deux millièmes de seconde

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Champions du monde, par deux millièmes de seconde
Anders Johnson, Laurent Dubreuil et Antoine Gélinas-Beaulieu. (Photo : Patinage de vitesse Canada, Dave Holland)

PATINAGE DE VITESSE. Ils ont eu besoin de «tout leur petit change pour gagner», mais Laurent Dubreuil et Antoine Gélinas-Beaulieu ont réussi à défendre leur titre du sprint par équipe aux championnats du monde de patinage de vitesse sur longue piste, à Calgary. Le tout, par seulement deux millièmes de seconde.

Les Québécois ont remporté l’or en ouverture des mondiaux comme ils l’avaient fait un an plus tôt en compagnie de Christopher Fiola, lui qui a raté la présente saison en raison d’une blessure. Ils étaient alors devenus les premiers champions du monde canadiens de l’histoire à cette épreuve chez les hommes.

Cette fois, Gélinas-Beaulieu et Dubreuil ont uni leurs forces à celles du Britanno-Colombien Anders Johnson, avec qui ils avaient aisément décroché l’or aux championnats des quatre continents en janvier, leur unique course de la saison effectuée ensemble.

Anders Johnson, Laurent Dubreuil et Antoine Gélinas-Beaulieu. (Photo : Patinage de vitesse Canada)

Johnson a mené la charge jeudi, puis les Canadiens ont pris les devants après le deuxième tour. Quand Gélinas-Beaulieu a étiré son patin à la ligne d’arrivée, il y a eu un léger délai avant que le tableau indicateur confirme qu’ils avaient bel et bien devancé les Néerlandais, en plus d’établir un record du monde de 1 min 17,173 s.

Le troisième relayeur n’a pas caché sa joie sur le moment, encouragé par les partisans canadiens réunis dans les gradins.

«On a connu une superbe course! Le calibre était exceptionnellement relevé aujourd’hui, a souligné Laurent Dubreuil, en entrevue avec l’agence Sportcom. Ç’a aucun sens comment c’était vite! L’équipe américaine a fini sixième et elle a fait la sixième course la plus rapide de l’histoire! La marge d’erreur était inexistante.»

D’ailleurs, 23 centièmes de seconde ont séparé la sixième de la première place jeudi. Les Norvégiens ont complété le podium, terminant à 14 centièmes des vainqueurs.

Un des éléments pouvant expliquer toute cette vitesse est la popularité grandissante du départ lancé, que les patineurs canadiens ont adopté durant la saison afin de rivaliser avec leurs adversaires. Antoine Gélinas-Beaulieu a ainsi agrippé la main de Dubreuil pour se propulser à l’entrée du dernier tour.

«C’est comme un champignon dans Mario Kart!» a illustré Laurent Dubreuil.

«On l’a à peine pratiqué, mais juste de savoir qu’il fallait le faire, notre plan de course était axé là-dessus et ça s’est super bien passé. C’est incroyable la vitesse qu’on peut transmettre ! Je me sens freiné en le faisant et toute la vitesse que je perds, c’est Antoine qui la gagne. Il n’y a pas de facteur chance. Quand on patine ensemble, on est capables de faire de grandes choses», a conclu Laurent Dubreuil.

Un moment exaltant

Natif de Waterloo, en Estrie, Antoine Gélinas-Beaulieu a vécu une partie de sa jeunesse à Drummondville, où il a fait ses débuts au sein du club de patinage de vitesse local.

«Un record du monde et un championnat du monde, c’est une sensation absolument fantastique, a lancé Antoine Gélinas-Beaulieu dans une entrevue publiée sur le site de Patinage de vitesse Canada. On sait qu’on travaille bien ensemble tous les trois, non seulement en ce qui concerne nos rôles sur le plan individuel durant la course, mais aussi collectivement. Quand on a franchi la ligne d’arrivée, il y a eu un petit délai avant qu’ils affichent les temps, mais quand j’ai vu qu’on avait fini au premier rang, ç’a été un moment exaltant. Je ne trouve pas les mots pour décrire comment je me sens.» (JH)

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