TRIBUNE LIBRE. Ne vous y trompez pas. La bande de Gaza n’est ni une clique, ni une gang ou un troupeau, mais bien une lisière de territoire de 365 km². Comparée avec les 315 habitants au km² de Drummondville, sa population atteint les 6,000 êtres encore vivants au km². Au rythme du flux d’armements livrés à proximité, ce ratio baissera vraisemblablement.
Les Gazaouis ne se sont pas déplacés cette année vers Bethléem pour la naissance de Jésus. Ils se consacrent plutôt à disposer de leurs cadavres. Les achats en ligne sont exclus, sans adresse pour la livraison. Se retrouver au sein d’un champ de ruines, sans refuge sécuritaire, est devenu leur quotidien. Ils remercient leurs généreux donateurs occidentaux pour leur courage de distribuer papier hygiénique et sparadrap pendant les opérations militaires en cours. Ces bienfaiteurs ont eu l’assurance que leurs convois ne seront pas touchés pendant les bombardements!
Quel avenir attend ces ex-locataires de Gaza? L’Égypte se montre sans enthousiasme pour les accueillir à sa frontière. Ses superviseurs au Nord sont tout aussi réticents, incapables de détecter les gênes de terrorisme en eux. Pour les aventuriers vers un avenir meilleur, ils peuvent se retrouver verrouillés à Lesbos. Ceux qui réussiront à traverser la Manche, risqueront un possible voyage aller seulement pour le Rwanda. Est-ce que les «Space X» ou «Blue Origin» de ce monde pourront leur trouver une planète d’accueil?
Les manuels sur la Terre promise ont oublié ces mal-aimés. Ils ont bien des frères de sang sur un terrain voisin. Ce dernier, en figure de courtepointe, est sous la férule d’un gestionnaire sans état d’âme. Ici la loi et l’ordre ont complètement occulté le précepte de compassion et d’entraide. Pourtant, une fontaine à laquelle nous fumes longtemps abreuvée.
Michel Lemay, Drummondville
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