La grève, un casse-tête pour les parents

La grève, un casse-tête pour les parents
Marie-Pier Bessette, présidente du comité de parents du Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC), est en compagnie de sa grande famille. (Photo : Gracieuseté)

GRÈVE. Alors que des centaines d’enseignants de Drummondville font actuellement la grève, ce sont des milliers de parents qui doivent trouver des solutions pour leurs enfants.

Bien que la majorité des parents soit derrière les enseignants dans leur combat contre le gouvernement, la présidente du comité de parents pour le Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC), Marie-Pier Bessette, explique que la situation actuelle n’est pas facile. Certains parents doivent délaisser le travail et d’autres n’ont tout simplement pas ce choix.

«On met beaucoup de l’avant le télétravail, mais dans une région ouvrière comme Drummondville, la moitié de la population n’a peut-être pas accès au télétravail. Je pense à des commis d’épicerie ou à des gens qui travaillent dans des usines», affirme-t-elle.

Pas de travail veut aussi dire moins de revenus et c’est un aspect qui complique la tâche des parents, selon cette dernière.

«Ça pose un réel problème dans les familles. Ça place les parents dans une situation précaire pendant quelques jours. On est juste avant Noël et les familles ont de la misère à boucler leurs fins de mois. Par exemple, les banques alimentaires sont en pleine explosion pour ce qui est des demandes», laisse entendre Mme Bessette.

Une autre mère travaillant dans l’éducation, qui a voulu rester anonyme, a une réalité tout autre. Celle-ci a fait le choix de garder ses enfants au lieu de manifester. «C’est un passage obligé pour avoir de meilleures conditions de travail.»

Pour avoir droit à un fond de dépannage, elle doit participer aux jours de grève. Comme elle est dans l’indisponibilité d’être sur place, elle n’a conséquemment pas le droit à un salaire et se retrouve dans la même situation que de nombreux parents qui sont dans l’incapacité de travailler.

«La majorité des gens dans le milieu de l’éducation et de la santé ont également des enfants», rappelle-t-elle sur la situation qui n’est pas simple pour tout le monde.

Du point de vue familial, Marie-Pier Bessette se considère chanceuse et dans une situation avantageuse pour sa famille et elle.

«J’ai un emploi flexible et je suis à 100 % en télétravail. Ce n’est pas un grand enjeu pour moi, car je suis tout le temps à la maison. Je réaménage mon horaire de travail en fonction de ce qui se passe. Je suis privilégiée, j’ai un emploi qui me le permet, mais je suis consciente que ce n’est vraiment pas représentatif de la population.»

Pour ceux qui doivent travailler, les grands-parents, des amis ou des voisins peuvent être une solution pour les parents, selon Mme Bessette.

«Durant la pandémie, les grands-parents ont été les premiers à décrier qu’ils ne pouvaient pas aider, car tout le monde était isolé chez eux. Ils voulaient voir leurs petits-enfants. Je me dis que certains voudront reprendre le temps perdu et prendre cette occasion de s’occuper de leurs petits-enfants.»

Les apprentissages mis sur pause

Autre que le travail, les apprentissages des enfants et le fait que les parents ne veulent pas les voir rien faire toute la journée sont aussi des aspects qu’ils doivent gérer.

D’ailleurs, l’idée d’une possible grève générale illimitée inquiète les parents. «Depuis le début de la pandémie qu’on réclame haut et fort qu’on fasse une lecture réelle du portrait des enfants. On ne connait même pas le retard qu’ils ont pris durant la pandémie. Maintenant, on parle de couper encore des apprentissages pour une période indéterminée avec aucun support à la maison. Ce sont des cohortes qui ont été très affectées pédagogiquement et on parle d’en rajouter une couche. Donc, c’est certain que c’est inquiétant», laisse savoir la présidente du comité.

Malgré les défis que cela représente, la mère qui préfère rester dans l’anonymat se dit favorable à la tenue d’une éventuelle grève illimitée.

«Si ça mène à quelque chose de mieux pour la suite et si c’est le passage qu’il faut prendre, alors allons-y!»

Rappelons qu’une marche, organisée par le Front commun en éducation, a eu lieu ce jeudi de 11 h 30 à 13 h.

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