CULTURE. Écumant les salles de spectacle depuis déjà six mois en province, l’humoriste Jérémy Demay s’amène le 30 novembre prochain sur la scène de la Maison des arts Desjardins de Drummondville avec une totale liberté d’expression… inspirée de son chat.
Son spectacle s’appelle Naturel. La question est inévitable : pourquoi l’avoir intitulé ainsi?
«J’ai réalisé qu’on vit dans un monde d’image. Je pense qu’on a été conditionné à montrer qu’on est juste des bonnes personnes. On vit la plupart du temps avec un masque. L’idée du spectacle, c’est vraiment d’enlever ce masque et d’être totalement moi-même sur scène, comme je suis dans la vie de tous les jours, avec mon entièreté», a lancé le plus québécois des humoristes français.
Il soutient y arriver, et ce, malgré les projecteurs et les centaines de spectateurs avides d’éclater de rire devant lui. «J’essaie d’être le plus possible dans le lâcher-prise. Je fais beaucoup d’improvisation avec le public. J’essaie de ne pas mettre de filtre. Je dis ce que j’ai vraiment envie de dire et généralement, ça crée des moments bien le fun avec le public», ajoute Jérémy Demay, généreux.
Parlant de liberté d’expression, même s’il n’aborde aucun sujet polarisant sur scène (ce n’est pas son truc), il déplore que les gens doivent constamment «marcher sur des œufs» pour exposer leurs réflexions.
«On ne peut plus rien dire aujourd’hui. Par exemple, on ne peut plus dire le mot «nain». On doit le remplacer par «personne de petite taille». Personnellement, j’ai décidé de me laisser aller avec les mots originaux. Je dis ce que j’ai envie de dire. Si j’ai cependant une certaine retenue avec ce que je dis, j’ai un total laisser-aller dans ce que j’aime dire, explique-t-il. Je ne suis pas toujours en train de checker ce que je dis dans la vie de tous les jours. J’en dis des niaiseries et je suis plutôt immature. Cependant, je n’aime pas dealer avec la haine et les scandales inutiles».
Sur scène, l’humoriste aborde ainsi une pléiade de sujets tout en laissant aller à l’improvisation… tout naturellement.
«J’expose sur scène plusieurs de mes défauts. Je parle de virilité ou de non-virilité. En fait, je ne sais plus c’est quoi la virilité! Je suis un peu perdu par rapport à ça. Je parle aussi d’engagement, d’amour et de mariage. Je rends aussi hommage aux femmes lorsqu’elles accouchent. Évidemment, je parle de mon chat, qui est mon maître spirituel. Lui, il ne cherche pas à plaire. Il fait ce qu’il veut quand il veut. Je trouve ça inspirant», exprime finalement Jérémy Demay, grand admirateur de la musique de Kaïn et des 2Frères.
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