Maison d’hébergement : les citoyens restent sur leur position

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Maison d’hébergement : les citoyens restent sur leur position
Le 380, rue Elvin est l'objet d'un projet de maison d'hébergement. (Photo : archives, Louis-Philippe Samson)

HABITATION. Plus de 150 personnes ont assisté, mardi soir, à la séance d’information concernant l’implantation d’une maison d’hébergement au 380, rue Elvin. Au terme d’une rencontre de près de trois heures, les résidents du Domaine du Sapin Vert n’approuvent toujours pas le projet.

Deux employés du service d’urbanisme de la Ville de Drummondville, soit Patrice Furlan, chef de division, et la conseillère Martine Couture, ainsi que David Bélanger, directeur général de l’Office d’habitation Drummond (OHD) et Marika Métayer, coordonnatrice de la Maison Habit-Action (MHA), ont présenté les détails du projet tandis que Lancelot Languérand a livré un témoignage sur son passage à la MHA.

David Bélanger a expliqué que l’emplacement de la rue Elvin a été retenu pour être plus éloigné du centre-ville et des secteurs chauds. Le choix d’une maison chaleureuse vise à se distancer du modèle institutionnel. Rappelons que l’OHD n’est pas encore propriétaire de la maison, mais l’offre d’achat expirera en décembre.

Lancelot Languérand, Marika Métayer, David Bélanger, Martine Couture et Patrice Furlan ont eu l’occasion de répondre aux questions des citoyens lors de la séance d’information. (Photo : Louis-Philippe Samson)

De plus, les voisins immédiats seront consultés à propos des aménagements de la cour arrière afin de limiter les dérangements. Un comité de liaison avec le voisinage pourra aussi être formé afin de maintenir un lien de communication.

Marika Métayer a précisé que des règlements stricts seront établis pour les usagers âgés entre 18 et 30 ans. Ils devront notamment être autonomes et libres de dépendances (alcool et drogue) et présenter une condition stable. Les rassemblements festifs et bruyants entre 23 h et 7 h, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, seront prohibés. Aucune consommation de drogue ou d’alcool ne sera permise sur les lieux. Un maximum de quatre visiteurs simultanés pour l’ensemble des résidents sera permis. Les résidents devront signer un contrat et tout manquement pourra mener à une fin de séjour.

Les citoyens ont ensuite pu poser leurs questions sur le projet pendant près de deux heures. Les sujets du choix de l’emplacement, de la sécurité du voisinage, comptant de nombreuses jeunes familles, de la quiétude, de l’impact sur la valeur des maisons du quartier et des garanties quant à l’usage du bâtiment ont été abordés par ceux-ci. Le ton a levé à quelques moments durant la période de questions.

Manque de garanties

À la sortie de l’auditorium de l’école secondaire La Poudrière, bien que certaines questions aient obtenu des réponses satisfaisantes, des citoyens ont déploré le manque de garanties.

Marika Métayer, coordonnatrice de la Maison Habit-Action (MHA). (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Je trouve qu’ils nous vendent du rêve, a dit Sébastien Laplante, résident de la rue Elvin. Ils ont essayé de nous vendre la clientèle qui sera là, mais on sait que les besoins vont changer. Présentement, je ne crois pas qu’ils puissent nous garantir la sécurité. Je crois en ce projet et à ses objectifs, mais je crois aussi qu’il existe des endroits plus stratégiques pour le réaliser.»

«Je ne suis pas du tout rassuré, a tranché Jean-Pierre Morin, voisin arrière de la maison d’hébergement. J’ai choisi cet endroit pour bâtir ma vie et celle de mes enfants parce que c’est un secteur tranquille. On va m’enlever cette quiétude. Ma maison et celle de mes voisins vont perdre de la valeur marchande. Pour moi, il en est hors de question. Je comprends leur objectif d’aider ce monde-là, mais pas dans un quartier comme le nôtre. Ça va complètement “scrapper” notre coin.»

«Je crains les débordements parce que le quartier est désert dès 20 h, a partagé Lyne Marcoux, aussi voisine arrière de la maison. Ce qui m’a le plus dérangé, c’est qu’ils auront le droit de rentrer à 3 h du matin la fin de semaine ou minuit la semaine. Ce n’est pas cohérent avec notre quartier. Inévitablement, il y aura des débordements.»

Conseiller municipal du secteur, Daniel Pelletier a affirmé qu’il n’avait pas changé d’opinion à la suite de la séance d’information. Il a l’intention de demander un vote sur la question le 13 novembre, lors du conseil municipal, et de s’opposer au projet.

«Je ne suis pas du tout convaincu. Les intervenants ont bien répondu aux questions, mais je n’ai pas l’impression que tous les citoyens ont été rassurés», a-t-il commenté à la sortie de la séance.

Soirée positive

Pour le directeur de l’OHD, cette rencontre avec les citoyens s’est avérée très positive. Il retient que le dialogue devra demeurer ouvert avec les citoyens, notamment à l’aide du comité de liaison.

David Bélanger, directeur général de l’Office d’habitation Drummond (OHD). (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Il y a beaucoup d’informations, qui n’étaient peut-être pas tout à fait justes, qui ont circulé. On a tenté du mieux que l’on pouvait de rassurer les gens sur la clientèle qui fréquentera la maison. Pour nous, la quiétude du secteur est une priorité. On veut la préserver, car c’est même un facteur de réussite du projet», a indiqué David Bélanger, tout en précisant que des modifications peuvent encore être apportées selon les commentaires du voisinage.

Présente dans l’assistance, comme plusieurs conseillers municipaux, la mairesse Stéphanie Lacoste s’est réjouie que la soirée ait permis à tous d’avoir une compréhension commune du projet et que les promoteurs aient pu répondre aux préoccupations apportées. Selon elle, des éléments soulevés par les citoyens méritent d’être approfondis.

«Il y a eu des questions auxquelles on n’avait pas les réponses. Il y a aussi eu des suggestions intéressantes que nous allons analyser. On a certaines choses intéressantes à valider et quelques pistes de solutions à explorer. Comme tout projet, celui-ci peut être bonifié», a souligné la première citoyenne.

Par ailleurs, la séance d’information a été filmée. La vidéo sera publiée dans la section attitrée à la maison d’hébergement sur la plateforme Forum du site web de la Ville de Drummondville.

 

Simple et toujours gratuit

Meta (Facebook et Instagram) bloque désormais vos nouvelles de L’Express en réponse à la loi C-18.

Pour rester connecté à la source, L’Express vous invite à télécharger son application. Vous pourrez ainsi continuer de lire vos nouvelles gratuitement, et ce, en temps réel. N’oubliez pas d’activer les notifications!

Apple : https://apps.apple.com/ca/app/lexpress-de-drummondville/id1575799821?l=fr-CA

Androïd : https://play.google.com/store/apps/details?id=ca.journalexpress.app&hl=fr

Partager cet article