Imbroglio entourant une maison d’hébergement sur la rue Elvin

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Par Louis-Philippe Samson
Imbroglio entourant une maison d’hébergement sur la rue Elvin
La résidence du 380, rue Elvin pourrait être convertie en maison d’hébergement pour personnes en difficulté d’intégration sociale. (Photo : Louis-Philippe Samson)

HABITATION. Des résidents du Domaine du Sapin Vert, dans le secteur Saint-Nicéphore, unissent leurs voix pour dénoncer l’implantation d’une maison d’hébergement au 380, rue Elvin.

Seuls les résidents du quadrilatère formé des rues Brouillette, Verville, du Ruisseau et Elvin ont été informés du projet, le 23 octobre, par un court document distribué par la Ville de Drummondville. Les citoyens ont déploré le petit nombre de maisons ciblées, car, selon eux, ce dossier concerne tout le quartier.

Fatiha Benkoula, initiatrice de la rencontre citoyenne du 29 octobre. (Photo : Louis-Philippe Samson)

Ainsi, un groupe Facebook, dont l’image principale indique «Non à la maison de transition», a été créé par des résidents du quartier. Une soixantaine de personnes se sont réunies au parc Brouillette le 29 octobre dernier afin d’exprimer leurs craintes concernant cette «maison de réinsertion sociale».

Durant ce rassemblement de près de 90 minutes, les aspects de la quiétude, de la sécurité du quartier, avec la présence d’une école primaire, de la future école secondaire et d’un boisé fréquenté, et le manque de services à proximité ont été abordés. Les gens présents ont convenu de la nécessité de ce genre de résidence en ville, mais ils estiment que la rue Elvin n’est pas un endroit approprié.

«Plusieurs voisins travaillent dans le domaine de la santé et ils savent à quoi s’attendre de ce genre de maison, a indiqué Fatiha Benkoula, initiatrice de la rencontre citoyenne. On dit vouloir favoriser la réinsertion sociale, mais on viendrait isoler ces gens à Saint-Nicéphore loin des services de proximité, comme le CLSC, l’hôpital ou la bibliothèque, et du transport en commun. Si ces gens veulent un emploi, il n’y a pas de nombreuses possibilités ici. On se demande pourquoi la Ville n’a pas choisi un endroit plus adapté et déjà zoné pour ce genre de maison.»

Le conseiller municipal, Daniel Pelletier, est allé à la rencontre de ces citoyens inquiets. «Je ne considère pas que c’est un bon endroit pour ce genre d’établissement. J’ai reçu plusieurs courriels de citoyens à ce sujet; ils craignent de perdre leur qualité de vie. Je vais personnellement demander un vote au conseil municipal et, pour moi, ce sera un non catégorique», a affirmé l’élu du district 11.

Une section de la plateforme Forum sur le site web de la Ville de Drummondville est dédiée à ce projet. Dans les commentaires, les citoyens se positionnent à l’unanimité contre celui-ci. Certains ont prévu d’effectuer du porte-à-porte pour faire valoir leur point de vue à l’ensemble du voisinage tandis qu’une pétition électronique circule aussi.

Pas une maison de transition

Au lendemain de la rencontre citoyenne, L’Express a appris qu’il y avait confusion sur la mission de la maison d’hébergement. L’auteur de ces lignes a contacté la Maison Habit-Action qui a précisé que la résidence de la rue Elvin deviendra un espace d’hébergement en chambre qui permettra à des personnes de 18 à 35 ans d’acquérir l’expérience nécessaire pour débuter dans la vie. Ce projet, mené par l’Office d’habitation Drummond (OHD), Innov Habitat Drummond (IHD) et la Maison Habit-Action, a pour objectif de briser et prévenir le cycle de l’itinérance.

Une soixantaine de résidents du Domaine du Sapin Vert se sont rassemblés le 29 octobre au parc Brouillette. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Les résidents peuvent être des personnes qui ont perdu leur emploi, qui vivent une maladie, une crise familiale ou d’autres difficultés et qui ont besoin de se déposer pour avoir du soutien auprès de notre équipe, a indiqué Maryline Cayer, directrice administrative de la Maison Habit-Action. Les gens qui y vivront ne seront pas d’anciens détenus. Certains pourraient sortir du réseau de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) par exemple.»

La maison de la rue Elvin accueillait déjà des jeunes issus de la DPJ sous l’initiative des propriétaires. «Ce n’est pas une maison de transition; ce n’est pas le bon mot. Idéalement, les résidents auront fréquenté Habit-Action, où l’encadrement est plus strict, pendant plusieurs semaines, mais l’objectif est de développer leur autonomie pour les aider à se trouver un logement par après. Nous voudrons apprendre à les connaître avant de leur fournir une chambre sur la rue Elvin», a expliqué Mme Cayer.

Par ailleurs, la directrice signale qu’aucune plainte du voisinage n’a été reçue en 40 ans à leur emplacement du 655, rue Lindsay.

Une séance d’information publique se tiendra le 7 novembre, à 18 h 30, à l’hôtel de ville de Drummondville. Un projet de résolution devrait être à l’ordre du jour de la séance du conseil municipal du 13 novembre en prévision d’une adoption le 27 novembre.

 

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