Propriétaire d’un motel à 20 ans

Propriétaire d’un motel à 20 ans
Audrey Nadeau-Fréchette, 20 ans, a étudié à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Être propriétaire d’un motel à l’âge de 20 ans n’est pas chose commune. C’est pourtant ce que vit Audrey Nadeau-Fréchette, qui a acheté l’ancien motel Alouette en mai dernier et qui est entourée de deux employés… de 15 et 18 ans.

Que ce soit pour régler un problème technique dans une chambre, prendre les appels des clients ou bien faire le nettoyage, la jeune femme de 20 ans s’occupe de tout. Son domicile étant collé sur la réception du motel ANF, anciennement le Motel Alouette, elle prend à cœur son emploi qui peut sembler être un défi colossal pour quelqu’un d’aussi jeune.

«Honnêtement, ça va bien! Les deux premiers mois ont été assez difficiles parce qu’il y avait le changement de propriétaire, il a fallu qu’on fasse des modifications. Je dormais seulement cinq heures par nuit et je n’avais pas le temps de faire autre chose que de travailler. En ce moment, je pense qu’on a trouvé un bon rythme avec mes deux employés super fiables et compétents», assure Mme Nadeau-Fréchette, qui gère deux employés à temps partiel de 15 et 18 ans.

«Sur le plan administratif, je fais ma comptabilité, je fais le marketing, la gestion des plaintes, les courriels et je vais repêcher des compagnies parce qu’il faut trouver des incitatifs pour les attirer. On a aussi des projets de rénovation. On n’arrête pas et il y a toujours quelque chose à faire quelque part», poursuit-elle en riant.

Parmi les modifications qu’elle a dû faire en prenant les rênes du motel, on y compte l’intégration des systèmes de réservation et l’ajout de serrures intelligentes aux portes pour lui donner une meilleure qualité de vie, entre autres. Par ce fait même, les gens n’ont plus besoin de se rendre physiquement à la réception, alors qu’ils peuvent recevoir le code de leur chambre directement dans leur messagerie. Un projet de rénovation est également dans les plans, alors qu’elle aimerait y ajouter une 23e chambre à son motel en plus de modifier l’apparence des autres.

Pour réaliser son rêve, elle a évidemment reçu un grand support de sa famille.

«Mes parents m’ont aidé pour la mise de fonds. Mon père a cru en moi! Il voulait avoir des chiffres pour que ce soit rentable parce qu’il ne voulait pas risquer de l’argent pour rien. Finalement, on a fait plusieurs prévisions et j’ai tout fait pour lui montrer que ça pouvait se tenir. Ils sont aussi venus m’aider quand on a pris possession du motel et mon père a passé une semaine avec moi pour faire le gros ménage. Ma sœur en parle à tout le monde de son côté. Je sais que peu importe ce qu’il arrive, ils vont être là pour moi», se réjouit la Sherbrookoise d’origine.

Une précieuse expérience

Heureusement pour elle, elle a de l’expérience à en revendre. Elle a commencé à travailler à un motel de Sherbrooke à 16 ans, ce qu’elle a poursuivi à travers ses études réalisées à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).

Que ce soit le ménage, l’inspection, la réception, la comptabilité et la supervision, le domaine de l’hôtellerie n’a plus de secrets pour Audrey Nadeau-Fréchette. Celle-ci a occupé toute sorte de postes dont celui d’être superviseure adjointe à l’entretien ménager et superviseure de la réception.

«Ce qui m’a aidé, c’est d’avoir touché vraiment à tout plus rapidement.  Avant la pandémie, il fallait que tu gagnes de l’expérience avant de monter les échelons et la pandémie m’a permis de les monter plus rapidement. J’avais une grande motivation et je voulais apprendre. Ma patronne savait que j’allais à l’ITHQ, donc elle m’a permis d’avancer plus vite. Ce n’était pas juste un emploi étudiant normal. Je le faisais parce que j’aimais ça et je voulais gagner de l’expérience», explique-t-elle.

Même si elle pensait devenir propriétaire d’un hôtel un jour, elle ne s’attendait clairement pas à ce que ça lui arrive aussi tôt dans sa vie. C’est grâce à son travail acharné et sans relâche depuis des années qu’elle a pu atteindre son but ultime.

«Je trouvais un 5 cents à terre et je le ramassais! Je prenais aussi les cannettes que je trouvais à l’hôtel à Sherbrooke et j’allais porter ça après aux IGA pour avoir l’argent. Je ne dépensais pas et tout l’argent que je pouvais mettre de côté pour ce projet, je le faisais», raconte-t-elle.

Procédure d’achat

Durant le temps de Fêtes 2022, lors de sa troisième année d’études, elle s’est mise à regarder des hôtels à vendre pour le plaisir. C’est en effectuant ses recherches qu’elle a vu le fameux motel à vendre à Drummondville.

Le motel ANF, autrefois appelé Motel Alouette. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On l’a visité, on l’a inspecté, on l’a évalué et tout a déboulé ensuite! Il fallait que j’apprenne à négocier avec la banque, je devais faire un plan d’affaires, il fallait faire des prévisions, présenter des plans marketing, voir si c’était rentable ou non et faire une analyse de marché. C’est bien beau la théorie que tu apprends à l’école, mais ils ne t’apprennent pas à acheter un motel!», lance-t-elle.

Une réputation à changer

Le motel ANF, anciennement le Motel Alouette, avait une mauvaise réputation localement. Audrey Nadeau-Fréchette s’engage à ce que cette réputation soit rattachée au passé.

«Avant d’acheter le motel, je ne savais pas que c’était autant problématique. C’est en prenant possession du motel que je me suis dit qu’il y avait beaucoup de ménage à faire», soutient-elle.

Elle termine : «Cet été, on a eu un très bon taux d’occupation. Même avec la basse saison en ce moment, c’est très bon. On est dans nos prévisions et dans nos chiffres. C’est rassurant et j’espère que ça va continuer de cette façon! On met les efforts pour que ça fonctionne et on s’assure que nos clients soient satisfaits.»

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