Une première Shop à réparer prometteuse

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Une première Shop à réparer prometteuse
La Shop à réparer a lieu le 28 octobre au Cégep de Drummondville. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

ENVIRONNEMENT. Alors qu’il coûte souvent moins cher de changer d’appareil ou de vêtement que de le faire réparer, les compétences en réparation se perdent. La première édition drummondvilloise de la Shop à réparer contribue à renverser la vapeur.

Cet événement vise à sensibiliser la population sur la réparation autonome, l’entretien durable, la réduction à la source, le réemploi, la valorisation des matières et la réduction de l’enfouissement. Ce samedi 28 octobre jusqu’à 16 h, les citoyens de la grande région de Drummond sont invités à venir profiter du service de réparation d’objets divers qui est offert gratuitement au Cégep de Drummondville, dans le cadre de La Shop à réparer. L’activité, sous la forme d’un café-réparation, réunit une douzaine de réparateurs bénévoles ayant une expertise en couture, en informatique, en électronique, en électricité et en entretien de vélo dans le but de prolonger la durée de vie des objets du quotidien.

Réparation d’un ventilateur. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

La Shop à réparer est un événement coorganisé par le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) et le Carrefour jeunesse-emploi Drummond (CJE Drummond), en collaboration avec la Ville de Drummondville, la MRC de Drummond et le Cégep de Drummondville.

Françoise Gélinas s’occupe du volet couture. «C’est intéressant de partager ça avec des gens qui découvrent ça, parce que quand on connaît ça, c’est vraiment agréable. L’idée de réparer les choses, je trouve que c’est important», affirme-t-elle. Elle venait tout juste de réparer une bretelle sur une robe, tout en profitant de l’occasion pour enseigner quelques trucs de couture.

Du côté des réparations d’appareils électroniques et électriques, Yves Gatien terminait la réparation d’un ordinateur portable. Habitué à réparer toutes sortes d’appareils, il souligne le côté économique du problème. Effectivement, quand un objet vaut 100 $ et que le réparer coûterait 300 $, il est plus facile d’en acheter un nouveau. «Quand tu le fais bénévolement comme aujourd’hui, c’est une chose, mais quand le réparateur doit gagner sa vie avec ça… Il faudrait que la réparation soit subventionnée pour détourner l’objet de l’enfouissement et du recyclage ; quand ça peut être réutilisé, c’est beaucoup mieux», rappelle-t-il.

En train d’examiner un grille-pain, sa cinquième réparation en peu de temps, Patrice Manseau trouve qu’on jette beaucoup trop de choses qui sont souvent faciles à remettre en bon état. «Je me dis qu’il faut réduire nos déchets, et pour ça, il faut réparer. Parfois, ça peut être juste une saleté qui fait que ça ne fonctionne pas, des fois c’est une mauvaise connexion, comme ça peut être quelque chose de plus majeur, comme le moteur qui a brûlé. Quand ce sont de vieilles choses qui sont de qualité, ça peut se réparer. Avant, les composantes étaient de meilleure qualité. Maintenant ce qu’ils mettent, c’est le moins dispendieux pour faire baisser le prix le plus possible», dit-il.

En avant: Elizabeth, Arianne Lefebvre (CRECQ), Arthur, Anick Verville (MRC de Drummond), Sarah Saint-Cyr Lanoie (conseillère municipale, Ville de Drummondville) et Margaux. En arrière: Kate Duchesneau (MRC de Drummond), Véronique Parenteau (CJE Drummond), Anaïs Messier (Cégep de Drummondville), Andréanne Blais (CRECQ), et Jean-Christophe Roux (Ville de Drummondville). (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

Sarah Saint-Cyr Lanoie, conseillère municipale déléguée à l’environnement et membre du comité de gestion des matières résiduelles pour la MRC, a pris la parole en avant-midi. «La Shop à réparer, c’est tout nouveau. C’est un superbe exemple de collaboration d’intervenants du milieu en faveur du développement durable. Quand en plus, on interpelle directement la population à s’impliquer pour le réemploi, je ne peux qu’applaudir. Cette initiative vise donc à donner une seconde vie à des appareils qui sont encore en bon état, mais qui ont besoin d’une réparation. Dans notre ère du jeter-utiliser où bon nombre de produits sont conçus pour être jetables après utilisation, réparer, c’est un art qui se perd. Une activité comme la Shop à réparer s’inscrit d’ailleurs dans les orientations du nouveau Plan de gestion de matières résiduelles (PGMR) de la MRC de Drummond en encourageant la réduction à la source de matières résiduelles, en favorisant le réemploi des objets et en prolongeant la durée de vie de ceux-ci», a-t-elle souligné.

L’événement a reçu la Certification événement écoresponsable or. «La Ville de Drummondville est ravie de pouvoir remettre la plus haute distinction de sa toute nouvelle Certification événement écoresponsable Drummondville à la Shop à réparer. L’activité s’inscrit directement dans notre volonté d’agir pour réduire l’empreinte écologique des événements, en plus que ce dernier a un impact environnemental significatif par sa nature même d’offrir un service de réparation gratuit pour tous», indique Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

Soulignons que la Shop à réparer est un concept original créé par Environnement Mauricie et le CJE Shawinigan.

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