PIÉTONS. Les deux accidents, survenus dans un intervalle de 48 heures le week-end dernier, ont bouleversé Piétons Québec.
De passage à Drummondville pour son premier sommet au cours de la semaine précédant ces événements, l’organisme a déploré la funeste coïncidence. «C’est un malheureux hasard, a commenté la directrice générale Sandrine Cabana-Degani. Lorsque l’on voit ce genre de tragédies aux nouvelles, on pense toujours à la famille et aux proches des victimes. Il faut garder en tête que ce sont des vies qui sont bouleversées.»
Dans le Bilan routier 2022 de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), 79 décès de piétons ont été enregistrés dans la province. Cela représente une augmentation de 22,7 % par rapport à la moyenne des années 2017 à 2021. Au Centre-du-Québec, 42 piétons ont été impliqués dans un accident en 2022.
«Ce bilan, le pire des 15 dernières années, doit servir d’électrochoc pour accélérer la mise en place d’actions pour sécuriser les piétons. C’est la première année où l’on a vu une surreprésentation des VUS impliqués dans des collisions mortelles avec des piétons. Les conducteurs de ces véhicules, plus gros, plus lourds et qui ont plus d’angles morts, ont une responsabilité accrue envers les usagers plus vulnérables de la route», a soutenu la directrice générale.
Celle-ci indique aussi que Drummondville, comme la majorité des villes québécoise, a été bâtie pour les déplacements en automobile. Ainsi, un énorme rattrapage doit être fait afin de rendre les milieux de vie plus favorables et plus sécuritaires aux piétons.
«Il s’agit de prendre des actions sur la vitesse de la circulation par des aménagements qui favorisent des vitesses plus lentes, d’assurer une meilleure visibilité des piétons, d’agir sur les feux de circulation pour créer des infrastructures plus adaptées. Il y a aussi tout l’aménagement du territoire à réviser. Les décisions qui sont prises aujourd’hui auront un impact dans seulement 10 ou 15 ans», a fait observer Mme Cabana-Degani.
Alors que l’obscurité s’installe de plus en plus tôt, Piétons Québec rappelle quelques mesures à adopter pour être plus visibles.
«On constate une recrudescence des piétons blessés en octobre et novembre parce qu’il fait noir plus tôt. Si on circule dans des endroits moins bien éclairés, c’est une bonne pratique de porter des vêtements plus voyants comme piéton et d’adopter des comportements vigilants», a suggéré Sandrine Cabana-Degani.
Rappelons que vendredi soir, un homme de 50 ans, Jean-François Larivière, a été heurté par un véhicule de type VUS sur la rue des Écoles. Il est décédé d’un polytraumatisme selon le coroner au dossier Yvon Garneau. Le conducteur impliqué est soupçonné d’avoir pris le volant avec les facultés affaiblies. Il a été libéré par les policiers, dimanche, en attente de la suite des procédures.
Puis, dimanche soir, une femme de 39 ans a subi des blessures sérieuses lorsqu’elle a été heurtée par un véhicule sur le boulevard de l’Université, près de l’avenue du Marais-Ombragé, vers 20 h 30. Les autorités ne craignent pas pour sa vie. L’enquête se poursuit dans cette affaire dont le fil des événements n’a pas été révélé par la Sûreté du Québec.
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